Chapter 89: La réception

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Deux jours durant, l'entraînement se poursuivit. Lysandra progressait plus vite que Harry, ses exercices n'étant pas aussi complexes que ceux du Gryffondor, mais on sentait nettement l'écart qui se creusait entre les moments où elle portait la Pierre du Savoir et ceux où elle ne bénéficiait pas des pouvoirs de la Relique. Malgré lui, Harry, qu'il eût le collier ou non autour du cou, ne constatait aucun progrès en Altération, comme si quelque chose avait été oublié d'être signalé par Manings – mais il savait que le problème venait de lui. S'il comprenait parfaitement la théorie, la pratique était une autre paire de manches, notamment parce qu'il ignorait le moyen d'altérer l'air en utilisant un sortilège de transplanage.

Pendant ce temps-là, Malphas, Voldemort et Marvennor restaient silencieux, comme si les deux alliés s'étaient trouvés devant une impasse et ne savaient pas comment réagir à l'apparition du Marcheur de Mort. Si Harry était à peu près certain que le Seigneur des Ténèbres miserait davantage sur un imitateur, il était convaincu que l'Aîné ne doutait pas une seconde qu'il s'agissait de l'authentique vainqueur de Beherit. En soupçonnait-il l'âge ? Cette question revenait régulièrement dans l'esprit de Harry : Astaroth avait emprisonné Malphas avant que le nom de Marvennor ne commence à se répandre, après tout. D'un autre côté, la légende du Marcheur de Mort remontait à des temps immémoriaux, il était donc envisageable que l'Aîné ait eu quelques soupçons sur son époque d'origine et, selon Harry, c'était sûrement cette ancienneté qui dissuadait Malphas de prendre la menace à la légère.

Néanmoins, même le silence de Malphas et de Voldemort ne changeait rien à l'enlisement de l'Europe dans un régime raciste et discriminatoire. Les agressions de nés-Moldus se répandaient comme une traînée de poudre sur le continent. Kenneth Jones, le ministre de la Magie, ne publiait toujours pas l'étude qu'il avait commandée, bien qu'il eût assuré qu'elle le serait prochainement, prétextant qu'une telle analyse exigeait énormément de travail et présentait beaucoup d'obstacles – sa façon à lui d'accuser les études des ministères désormais racistes d'avoir été bâclées. S'il ne faisait aucun doute que la situation ne s'arrangerait pas tant que cette étude ne serait pas révélée à la communauté sorcière internationale, Jones n'avait pas manqué d'avertir la Grande-Bretagne et l'Irlande : toute sorcière, tout sorcier coupable d'une quelconque maltraitance sur un né-Moldu serait immédiatement emprisonné à Azkaban pour « complicité avec des Mangemorts ».

Quand le samedi arriva, une curieuse atmosphère d'attente, d'appréhension et d'excitation régnait au-dessus de la propriété de Harry. Si Lysandra se réjouissait de retrouver l'une de ses amies le temps d'un dîner, elle semblait également soucieuse du déroulement de la soirée, ayant visiblement à cœur de faire bonne impression aux Potter comme aux Gamp. Harry partageait son inquiétude, mais à moindre mesure. Contrairement à la jeune femme, sa confiance en leurs capacités était plus grande et son habitude à prendre du recul sur tout, bien plus développée. Il ne connaissait pas les Gamp, mais il avait suffisamment parlé avec les parents de James pour savoir que c'étaient des gens très simples, qui ne les jugeraient pas à cause d'un rôti pas assez ou trop cuit.

− J'espère qu'ils ont autant d'appétit que nous, commenta Lysandra.

Harry se le demandait souvent depuis que tous deux avaient passé commande aux Jenkins. L'âme d'hôtesse de la magnifique Serpentard les avait convaincus de prévoir les choses en grand : un apéritif relativement léger avec des hors-d'œuvre aussi variés que personnalisés par la jeune femme, un plat de résistance plutôt copieux et deux-trois gâteaux qui ne manqueraient pas d'achever l'appétit des convives, en admettant qu'ils tiennent jusque-là.

− Tu peux rafraîchir les bouteilles ? lança Lysandra.

L'alcool n'avait pas été négligé, loin de là. James ayant signalé dans sa réponse à l'invitation que son père était un grand amateur de vins et que sa mère adorait le cognac, Lysandra avait demandé conseils à Gamp pour savoir que prévoir pour sa famille. Harry eut donc une demi-douzaine de bouteilles à rafraîchir à l'aide de ses mains, un sortilège de Réfrigération les enveloppant.

les reliques des ainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant