Chapter 107: Libérer Poudlard

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Sans vraiment comprendre pourquoi, Harry accueillit l'arrivée du mois de juin avec enthousiasme. Aussi loin que remonte sa mémoire, le sixième mois de l'année lui avait toujours souri – et il n'avait même pas à penser aux pertes qu'il avait subies, car elles étaient soit encore vivantes, soit pas encore nées. Il savait que c'était un tort, lui qui s'était promis de passer l'éponge sur son ancienne vie de Survivant, mais ces seules pensées l'encourageaient pourtant à se surpasser. Les illusions crées par le Reflet lui paraissaient étrangement moins organisées, peut-être même plus faibles, comme si lui-même avait tant progressé et amélioré sa technique d'esquive et de déviation qu'il pouvait à présent tenir tête aux élèves les plus doués de Poudlard. Qu'ils fussent à Serpentard, à Serdaigle, à Serpentard ou même à Poufsouffle, il avait fini par les vaincre après nombre défaites, et il s'en réjouissait : il avait l'impression d'avoir fait une croix sur tous les mois, toutes les années passés, comme si son Nouveau Lui était né de ses progrès.

Dans ses objectifs tout aussi sérieux, voire même vitaux, sa discussion avec Dumbledore l'avait amené à solliciter son œil gauche pour épier Pearce et, comme s'y attendait le directeur, à localiser l'épée de Gryffondor. Aussi malin que provocateur, le conseiller-Mangemort du ministre de la Magie avait eu le culot d'exposer la réplique de l'épée du Fondateur sur un mur de son bureau, mais en la dissimulant à l'aide d'un sortilège de Camouflage. Il avait fallu un moment à Harry pour la situer très précisément, car le sort de Pearce était si puissant et bien réalisé que les scintillements trahissant la présence d'un sortilège ne se percevait qu'à moins d'un mètre – mais le fait est que Harry savait à présent où il lui faudrait se rendre pour mettre la main sur le dernier Horcruxe.

Cependant, le plan si simple que le Gryffondor avait mis au point avec Dumbledore présentait un nouveau défaut : celui du timing. Il était évident que pour redonner toute sa mortalité à Lord Voldemort, Harry et le directeur de Poudlard agiraient très peu de temps avant l'assaut sur l'école de sorcellerie, car il était impératif que le Seigneur des Ténèbres ne soupçonne rien de la destruction de ses Horcruxes – mais encore fallait-il encore savoir quand ce timing serait idéal. En outre, s'ils réussissaient à se débarrasser de Pearce d'une manière ou d'une autre, il était peu probable que Voldemort accepte l'idée qu'il y ait un petit fragment de son âme sans surveillance chez son ennemi... Harry n'avait pas eu l'occasion d'en discuter avec Dumbledore, ce constat ne l'ayant frappé que quelques jours après leur conversation.

Ce matin-là, alors que l'été commençait vraiment à faire sentir son approche, Harry s'activa plus que d'ordinaire, non pas à l'entraînement mais dans la cuisine. Contre toute attente, Lysandra l'avait appelé la veille par cheminées interposées pour lui faire la surprise d'une grande réunion chez lui. Qui seraient les invités ? Il se doutait bien que les filles de Serpentard seraient de la partie, mais la splendide fiancée l'avait prévenu qu'il faudrait préparer un repas pour au moins vingt personnes. Que lui réservait-elle ? Il n'en avait pas la moindre idée, mais la simple idée de retrouver sa promise égayait Harry plus que tout.

Depuis son passage à Klaosm et le dernier dîner organisé, Harry s'était convaincu qu'une réception digne de ce nom faisait appel à des cuisines aussi diverses et variées. Du japonais au marocain, en passant par le français et le mexicain, il puisa toute son inspiration dans la cuisine du monde afin de préparer une grande variété d'apéritifs, d'entrées, de plats et de desserts, afin d'être certain que tous ses mystérieux convives trouvent quelque chose à leur goût. Curieusement, tandis qu'il cuisinait, toute sa tête résonnait encore de la suggestion d'Alberta d'ouvrir une auberge si jamais il se lassait du métier d'Auror – peut-être à cause du plaisir qu'il prenait à préparer ce festin, ou peut-être en raison des parfums entêtants qui emplissaient la cuisine.

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