Chapter 17: Peeves, ce héros

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− Scandere spatium, murmura Harry.

Sa baguette magique glissée sous un pli de sa cape d'invisibilité, Harry vit un scintillement en jaillir et s'étaler sur toute la largeur du couloir, grimper le long des murs puis se répandre au plafond. Discret, le scintillement fila alors à travers à l'autre extrémité du corridor puis se volatilisa. Harry ramena sa baguette sous la cape et la pointa sur le grand parchemin qu'il se trimballait partout depuis plus d'une heure.

− Transcriptio, chuchota-t-il.

La pluie de scintillements tomba sur le parchemin qui parut l'absorber. Dès que la dernière étincelle fut avalée par la feuille, deux points noirs apparurent puis s'étirèrent sur plusieurs centimètres. Du côté droit, le trait tourna alors de sorte à former un angle droit, exactement comme le mur au fond du couloir, et Harry s'avança jusqu'à sa prochaine étape.

La rentrée scolaire approchait étonnamment vite, maintenant qu'il s'était donné la peine de définir précisément son emploi du temps. A trois jours du retour des élèves à Poudlard, il occupait une bonne partie de ses matinées à l'apprentissage des contre-maléfices qu'il trouvait dans les différents livres empruntés à la Réserve. A mesure de son entraînement, il commençait réellement à comprendre comment fonctionnaient ces contre-sorts, mais il avait rarement l'occasion de les lancer. A l'occasion, il apprenait les maléfices qui lui paraissaient les moins violents - et les moins irréversibles -, puis il désenchantait les objets ensorcelés. Après cela, la journée se découpait surtout en fonction de son humeur : il reprenait l'enseignement de Brighton pour poursuivre sa compréhension des sorts de métamorphose, remontant peu à peu les différentes années d'études, puis il lisait un chapitre sur une plante et dressait une liste des ingrédients qu'elle offrait et établissait une colonne de cinq potions qu'il pourrait faire avec lesdits ingrédients. Le soir, surtout pendant le dîner ou avant de se coucher, il parcourait le parchemin Runes pré-antiques, récupéré quelques heures après la conversation de Dumbledore et de Slughorn, ou alors il compulsait le livre sur les homoncules que la Salle sur Demande lui avait trouvé.

Cet ouvrage n'expliquait pas comment les homoncules étaient créés, bien qu'il indiquât qu'il fallait une grande connaissance en sciences occultes et en alchimie, mais il retraçait l'histoire de Coarctés, un sorcier inca qui avait lutté contre les européens Moldus et sorciers lorsque ceux-ci avaient commencé à débarquer en Amérique pour y envahir les terres de son peuple. Le nom ne lui était pas tout à fait inconnu : Brighton l'avait cité en relatant trois exemples d'acquisition faite par la Fraternité au cours des neuf siècles de son existence. Si Harry ne s'y était pas vraiment intéressé sur le moment, le livre lui avait démontré son erreur, car il avait rarement été passionné par un tel récit.

Les homoncules étaient apparemment des créatures créées par l'association de sciences occultes et l'alchimie : en fonction des ingrédients « atypiques », dixit l'auteur, et des méthodes de préparation, l'homonculisme pouvait offrir des résultats stupéfiants. Coarctés était ainsi entouré d'homoncules simiesques capables de cracher du feu à une distance de trois mètres, de reptiliens aux écailles pouvant repousser des sortilèges de Blocage, de volatiles à la vitesse de vol digne de Vifs d'or et même d'un amphibien, unique spécimen très apprécié de Coarctés, dont le croassement avait inspiré une extraordinaire folie à tout un campement de colons. Harry s'était alors douté que le crapaud reptilien aperçu à la fenêtre de Ron avait été lui-même un homoncule, en témoignait sa capacité à lancer des sortilèges.

− Scandere spatium !

Sa carte du Maraudeur progressait relativement vite. Depuis deux nuits qu'il la confectionnait, il avait terminé les couloirs et les salles du septième étage, bien qu'il lui restât à visiter les tours de Gryffondor et de Serdaigle et la volière. A présent lancé dans le sixième étage, il profitait de ses propres souvenirs pour ne laisser passer aucun passage secret, qu'il reliât à deux étages ou partît pour Pré-au-Lard, mais surtout d'une réunion des professeurs à propos d'un sujet dont il n'avait pas compris la nature - il avait simplement entendu les professeurs McGonagall et Flitwick parler d'une réunion lorsqu'il était revenu du village sorcier.

les reliques des ainesOnde histórias criam vida. Descubra agora