Chapter 36: L'if

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Si le ministère de la Magie dut admettre, au vu du souvenir de Tumter lors de la tragédie de Massalia, qu'il n'y avait rien de reprochable à l'inexpressif étudiant - pas même l'Imperium, car employé pour sauver la fillette -, la réputation des massaliens avait beaucoup souffert du manque d'action pour un bon nombre de personnes. Certes, on n'oubliait facilement que Tumter était capable de blesser un géant à l'aide d'un seul sortilège, mais les jeunes hommes de septième année, pour la plupart, semblaient à présent considérer que le nouveau Serpentard n'était ni un élève supérieur aux autres, ni même un duelliste à redouter. Les plus sensés se méfiaient quand même : Harry entendit ainsi Remus dire aux trois autres Maraudeurs que Tumter n'avait pas eu de véritable défi à relever. Mais la grande révélation de l'expérience menée en cours de potions, au regard de Harry, était le mystère que Moira se promettait d'élucider : à savoir, la fameuse photographie pour laquelle Tumter avait renoncé à s'enfuir.

Il ne faisait aucun doute, aux yeux du nouveau Gryffondor, qu'elle était la preuve irréfutable que Tumter avait rencontré Lily par le passé. Après la révélation qu'il avait eue après avoir bu la potion d'Introspection - celle où, à sa grande stupéfaction, Tumter s'était présenté chez ses parents peu de temps après leur meurtre pour récupérer l'alliance impériale -, Harry était convaincu que Lily avait été l'amour d'enfance de Tumter. La préfète-en-chef ne semblait se douter de rien, mais elle manifesta un plaisir sincère lorsque Moira lui apporta, le vendredi soir, la photo tant attendue de Tumter qui devait être envoyée aux Evans dès le lendemain matin.

Ce même lendemain matin, il régnait un agréable enthousiasme dans le château : les élèves ayant rapporté leur autorisation de sortie signée pourraient se rendre au village de Pré-au-Lard pour la première fois de l'année, mais les première et les deuxième années n'en éprouvaient aucune jalousie, car ils pourraient profiter des couloirs, des salles communes, de la bibliothèque et même du parc comme bon leur semblait -et sans qu'un élève plus âgé ne leur pique leur place, leur tas de feuilles ou qu'un préfet ne les rappelle à l'ordre.

Sean Davenport, le nouveau concierge, était le digne successeur de Rusard : dès son arrivée à Poudlard, il était entré en guerre contre Peeves, qui avait déversé un seau d'eaux sales dans le couloir d'enchantements « pour lui souhaiter la bienvenue », et les élèves coupables de souillures en tous genres. Lui-même Cracmol - Dumbledore, à l'évidence, réservait le poste aux sorciers ratés -, il adoptait néanmoins une toute autre politique que Rusard : à la moindre salissure, le fautif nettoyait. Toutefois, comme le soulignaient les plus observateurs, Davenport aurait bien plus de difficultés à se faire entendre quand il s'en prendrait aux têtes-fortes de Poudlard, tel que Mulciber.

− Je ne le trouve pas très gentil, commenta Moira.

Harry, la petite Serpentard et les filles de Gryffondor venaient de franchir le contrôle de Davenport, qui n'avait guère la même tolérance que les professeurs à l'égard de l'enthousiasme sans borne de Moira, à en juger par son reniflement méprisant lorsque celle-ci lui avait gaiement tendu son autorisation de sortie.

− En tout cas, poursuivit Moira d'un ton joyeux, il faut absolument que je passe chez Derviche&Bang ! Sophia m'a dit qu'elle y avait vu un nécessaire à coiffures qui plairait beaucoup à ma tata pour son anniversaire !

− Et moi, je dois passer par la papeterie, renchérit Mary.

− Du calme, grogna Liz. On a toute la journée pour faire toutes les boutiques qu'on veut.

Ils franchirent le portail et bifurquèrent par le sentier qui raccourcissait le trajet jusqu'à Pré-au-Lard.

− Ce n'est pas un peu dangereux que tu quittes Poudlard ? demanda alors Lily à Harry. Avec le groupuscule de Burrow qui cherche toujours à te mettre la main dessus...

les reliques des ainesWhere stories live. Discover now