Chapter 86: Quand Tumter invente

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L'arrivée des vacances de Pâques fut un soulagement pour l'ensemble des élèves, même si certains d'entre eux retourneraient dans leur famille avec un parent en moins, car porté disparu ou tué par les Mangemorts. Toutefois, il était étrange de constater que personne ne s'inquiétait, contrairement à décembre : les étudiants semblaient être bien moins angoissés qu'à Noël à l'idée de s'éloigner de Poudlard pendant deux semaines, comme s'ils n'avaient aucun doute que les deux semaines à venir seraient plus ou moins calmes dans leur entourage. Inutile de chercher une explication complexe : depuis l'article publié par La Gazette du sorcier sur le retour du Marcheur de Mort, il n'y avait plus eu la moindre attaque des Mangemorts, pas même une disparition. Pour beaucoup, les mages noirs avaient trop peur de se retrouver face au Promeneur des Rêves, qu'il fût réellement ressuscité ou juste imité. Les plus réfléchis, cependant, étaient plutôt tentés de croire que Lord Voldemort et ses partisans étaient trop occupés à se renseigner sur ce nouvel allié du ministère de la Magie. Harry était enclin à rejoindre ces derniers, mais il ne se leurrait pas : c'était surtout Malphas qui cherchait à s'informer sur Marvennor. Comment réagirait-il quand les recherches effectuées lui apprendraient que le Marcheur de Mort avait vaincu Beherit ? se demandait Harry.

A côté de l'actualité relativement tranquille, les différents projets de Harry étaient en bonne voie. Certes, il lui faudrait encore lire plusieurs chapitres avant d'accéder à celui traitant de la mort de la princesse Alana, mais il en savait désormais plus sur les évènements ayant fait suite au décès de la reine Adonia. Il sembla qu'Astaroth, tout en respectant la volonté de sa femme afin que sa fille poursuive sa relation sentimentale avec Morgan, prit toutes les dispositions nécessaires pour que cette romance ne s'ébruite pas trop. Selon Leandros, seules neuf personnes, tout au plus, connaissaient l'existence de cette histoire entre la princesse et l'étrange Aîné. Pendant ce temps, les négociations entre Beherit et Malphas s'achevaient finalement sur une alliance plus ou moins honnête : le Liseur, en effet, laissait clairement entendre que, contrairement aux termes de leurs accords, Beherit préserva ses secrets les plus précieux afin que Malphas n'en fasse pas n'importe. Le dernier chapitre se concluait sur la réception, par Astaroth, d'un premier message du tyran, qui lui offrait la garantie de ne pas s'attaquer à son royaume, à la seule condition que la princesse Alana devienne sa femme - mais au vu de l'armée toujours plus grande, redoutable et cruelle de Malphas, Harry ne doutait pas que le conquérant aurait quand même envahi le royaume d'Astaroth dès le mariage consommé.

Parallèlement, la magie corporelle commençait à faire partie du quotidien de Harry, qui ne manquait jamais de prétexte pour y avoir recours - et montrer à Tumter que la Physique et l'Expulsive étaient acquises, même s'il ne cacha pas au massalien que certains sortilèges continuaient à lui poser quelques problèmes. Bien que généreux et sincère dans ses félicitations et ses encouragements, le Serpentard persista à lui interdire l'accès à l'Altération et lui annonça qu'il lui enverrait quelques défis pour les vacances de Pâques. A côté de ça, l'amitié entre Deadheart et Harry avait franchi un nouveau cap depuis leur bain, au déplaisir des soupirants de la jeune femme et au grand bonheur de Moira, qui leur promit - sans leur demander leur approbation ou désaccord - de réfléchir, pendant les vacances, à des « paris de l'audace qui ose ».

− Il va falloir vous y faire, dit Mary.

La diligence venait tout juste de franchir les piliers aux sangliers ailés, cahotant sous une pluie torrentielle. Les élèves, enthousiastes à l'idée de rentrer chez eux lors du petit déjeuner, avaient rapidement changé d'humeur dès qu'il avait commencé à pleuvoir, râlant que les vacances commençaient sous un mauvais temps - et encore, pour Harry, « mauvais temps » était un euphémisme. Jamais, de mémoire, il n'avait vu le ciel aussi sombre et la pluie, tomber si violemment. Chaque goutte prise sur la tête frappait avec la force d'un grêlon, et les torches du château de Poudlard avaient dû être rallumées aux alentours de dix heures.

les reliques des ainesWhere stories live. Discover now