~•{Lys noir}•~

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~•{Lys noir}•~
~•3 ans plus tôt•~
~•Avant l'enlèvement•~

Les bras croisés, je fait défiler la liste des noms et informations personnelles de chaque personnes qui me doivent de l'argent. Malheureusement, quand on est une femme à la tête d'une des branches de la mafia les plus puissantes uniquement gérés par des hommes, c'est évidemment vers ledit "plus faible" qu'on se tourne pour pouvoir le plumer plus facilement.

Mais je ne suis pas comme ça. Je ne suis plus du genre à me laisser marcher sur les pieds. On m'a donné ma chance, alors à moi de montrer de quoi je suis capable.

Mon instinct se pose sur deux noms. Laetitia et James Anderson. Je me souviens d'eux. Ils m'ont demandé une garde rapprochée en échange de 50 millions. Des poisons et des meurtres, certains pour 10 000 dollars l'unité. À eux seuls, Ils me doivent la moitié de la fortune d'un des plus grands PDG de l'Amérique. Ils ont disparus avant de me payer. Ils ne paient rien pour attendre.

En parcourant leur dossier, je relis encore et encore tout les détails de l'accord. Les protéger, les aider à payer leurs dettes, tuer leurs ennemis, les fournir en drogues, poisons, et autres plaisirs, dont certains, charnels, protéger leur fils. Leur fils? Je ne savait pas qu'ils en avaient un. Intéressant.

Je réussis facilement à avoir son adresse, ses réseaux sociaux, son mail et son numéro. Parfait. Je lui envoie un premier mail d'avertissement. Sans réponse. Un deuxième. Sans réponse. J'essaie son numéro. Il m'ignore. On n'ignore pas le lys noir.

Je regarde mon ordinateur, je perd patience. Pour m'occuper, j'envoie des rappels à d'autres personnes. Certains m'ignorent aussi, d'autres non et payent une partie. Je préfère ça. Je transfère l'argent sur mon compte privé, et lit les demandes d'autres personnes. Les courriers prennent longtemps à lire, la pile d'enveloppes se vide tout de même peu a peu.

Après avoir accepté une dizaine de demandes et refusé toutes les autres, je décide de mener quelques unes de mes équipes sur d'autres missions. Quelques livraisons de drogues, quelques missions de récupération d'informations, tout y passe. Il ne reste que ma meilleure équipe, avec Zein, Adam, Eden et les autres. Ils me regardent, attendant mes ordres.

Je réussi a trouver des photos de ce fameux Orion. Plutôt pas mal. En regardant de plus près, il me rappelle un petit que je gardait pour mes voisins... Étrange. Mais je ne dois pas oublier cette dette. Et je suis sûre et certaine que ses parents ne sont pas morts. Et quel est le meilleur moyen de faire réagir des parents, que de voir leurs enfants en danger?

Je sais quoi faire maintenant. Je sourit, et montre la photo d'Orion, ainsi que sa localisation. Zein comprends, il acquiesce et fait signe aux autres de le suivre.

La semaine risque d'être intéressante. Très intéressante.

Juste une semaine. C'est tout ce qui me faut pour retrouver ces foutus Campbell. Et je retrouverai mon argent.

Mais d'abord. Je dois l'observer. J'appelle Zein et Asher. Leurs donnant les ordres.
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~•{Lys Noir}•~
~•Six mois plus tôt•~
~•Le jour de l'enlèvement•~

Trois ans... Trois ans a le surveiller. A le regarder se noyer dans l'alcool, a subir autant de menaces. A faire des crises d'angoisses et des cauchemars. Aucune trace de ses parents.

Ils l'ont abandonné. Ils ont abandonné le fruit de leurs entrailles. Leur propre chair. Leur propre sang.

N'oublie pas ta mission, Lys. N'oublie pas ton unique but. Tu ne fait ça que pour l'argent. Ton argent.

Je soupire. Ce soir, c'est le soir fatidique.

On va le kidnapper.

Je regarde la caméra de sa chambre. Il fait un énième cauchemars. Il transpire, gémis, il a mal. Il murmure des mots incompréhensibles, encore une fois.
Je fixe l'écran.

Je te comprends, Orion. Je sais ce que c'est.

Calme toi, Lys. Tu ne fait ça que pour ton argent.

- Mais oui, bien sûr...

- Ferme ta gueule.

- Tu sais que je ne peux pas.

- Mon souvenir te hante encore. Tu sais que j'aime jouer avec ça. J'ai encore cette emprise sur toi, on dirai, Lys.

- Ne m'appelle pas comme ça.

- Pourtant tu as choisi ce nom pour ton travail... Tu me fais rire ...

Je prends une gorgée de mon verre de whisky pour faire taire cette voix qui me hante. Un jour Il me laissera tranquille.

Je suis désolée, Orion. Mais j'ai besoin de toi. Je regarde l'heure. Zein est déjà parti.

- N'oublie pas de me rendre visite, Lys.

Je referme les yeux, encore plus fort, et éclate le verre dans ma main. Fait chier. Mais il a raison. C'est donc a contrecœur et avec un poids sur l'échine que je sort de mon bureau. Mes pas résonnent dans le couloir, remontent 2 étages, et finissent étouffés par le tapis recouvrant le sol de l'étage. Je m'arrête devant la porte du fond. La plaque en chêne massif rouge me nargue, j'agrippe la poignée et ouvre. Faisant face maintenant à son lit. Il est inerte, comme toujours. Je m'incline.

- Bonsoir, Kellian.

Il ne réponds rien. Comme d'habitude. Mais son silence est assourdissant. Je ferme les yeux, et m'assois sur l'un des fauteuils, en chêne eux aussi. Cette migraine ne passera donc jamais.

- Tu es venue, que tu es docile, ma chère.

- C'est seulement maintenant que tu me réponds?

- Pardonne-moi, ma chère, mais tu sais que d'où je suis, je ne peux pas venir très souvent hanter ton subconscient.

-Pourtant tu ne fait que ça lorsque je travaille.

- Uniquement pour te guider, ma chère. N'oublie pas que je suis l'un des pilliers de ta "Jardinerie".

- Ne te moque absolument pas de mon système. Tout y est classé, organisé et surveillé de façon précise, facile à comprendre et mémoriser, et bien plus rentable que tout les autres systèmes bancales et mal organisés.

- Je le sait, ma chère. Je le sait. Mais est-ce vraiment une raison valable pour donner des noms de fleurs aux différentes filières?

- C'est plus féminin comme cela.

- Soit. Mais n'oublie pas qu'avant toute chose, tu te dois d'être puissante et ferme comme un homme.

J'enfonce mes ongles dans mes paumes. Moi, être comme un homme? Jamais. Ils sont répugnants, agressifs, des bêtes sauvages qui ne se contrôlent pas, et qui pensent que les femmes sont faibles, des sous-espèces à leurs yeux. Je préfère encore brûler de l'intérieur plutôt que de me comporter comme tel. Je souffle.

- Je préfère ma méthode. Mais merci de tes conseils.

- N'oublie pas qui je suis, ma chère.

Et comme si ses mots étaient une clé ouvrant une porte, une migraine fulgurante me crispe, l'impression de m'être fait tirer une balle me fait tourner la tête, mais rien, personne, je suis encore en vie, dans cette pièce est tout est de chêne, marbre, et soie....avec lui. Il faut que je sorte de cet enfer.

The fall of no return Where stories live. Discover now