The fall of no return

~•{La chute d'un prince}•~

~•Orion•~
~•6 mois plus tôt•~
~•Le soir de l'enlèvement•~

Il est tard... Très tard. Et j'ai encore reçu une facture impayée, des rappels, et d'innombrables menaces.. Je ne les compte même plus. Je ne compte même plus les menaces que je reçoit dans ma boîte aux lettres où sur les réseaux. Je me demande pourquoi ils ont engagés tant de personnes pour arriver à leurs fins pour au final disparaître et me laisser leurs merdes.

Ça les amuses, je crois, de me voir sombrer à la place de mes parents. Ceux-là même qui ont disparus sans raisons. La presse les dit morts. Mais est-ce réellement le cas? J'en sais rien... Mais ça doit les arranger, de ne plus avoir de problèmes.

Encore quelques milliers de dollars qui partent de mon compte en banque pour sauver ma peau. Allez, encore quelques mois a subir ça et j'aurai enfin la paix. J'ai bientôt fini, je dois m'accrocher. J'y crois. Je réussirait. Et ils reviendront peut-être.

Adossé contre la vitre du salon, je fait défiler les mails que j'ai reçu aujourd'hui. J'additionne toutes les dettes. 147 millions au total, pour l'instant. J'ai mal à la tête. Je n'ai même pas commencé ma vie d'adulte que je dois gérer les conneries de mes parents. Et je suis a deux doigts de mener l'Empire financier de mon père vers la faillite.

En me dirigeant vers la cuisine, je reçoit une notification. "Lys noir" tiens donc... Drôle de nom pour quelqu'un qui est sensé être dangereux... J'ignore le mail, sûrement encore quelqu'un qui profite de mon jeune âge pour m'arnaquer. "Lys noir" ce nom, je le connait, mais je ne sais pas d'où.

Je prends une bouteille de Jack Daniel's. Je n'ai peut-être pas l'âge légal en Amérique, mais en Europe c'est a partir de 18 ans, et j'en ai 19. Alors que la loi américaine aille se faire foutre. J'ai besoin de décompresser. J'ouvre la bouteille et boit directement au goulot, je ne prends pas le temps d'au moins le verser dans un verre.

Après avoir posé mon téléphone à charger, je vais dans la salle de bain, un bon bain me fera du bien. Une fois nu et sous l'eau, je laisse l'eau me brûler la peau, comme pour essayer de brûler la haine que j'éprouve actuellement pour mes parents. Qu'ils soient morts ou vivants, je veux qu'ils brûlent sur place. Je les hais. Je vais sombrer, je le sent.

L'eau chaude brûle sur mes cicatrices, je les regarde, et soupire. Elles ne font plus mal. En tout cas moins mal que mes cicatrices psychologiques. Et dire que ce sont ceux qui m'ont élevés qui m'ont fait ça. Je fixe distraitement le tatouage sur mon flanc. Un tatouage que j'ai depuis mes 15 ans. Petit, discret, mais qui a une énorme importance pour moi. Un dahlia. Comme ma petite sœur.

Les souvenirs reviennent en vague, me forçant à m'assoir à terre. Les larmes coulent, je commence a trembler. Comme tout les soirs, c'est le même scénario, les larmes, les tremblements. Et le souffle commence à se couper, la vision à se troubler, les oreilles a siffler. Et les souvenirs. Ces satanés souvenirs. Les cris, les larmes, les coups, la douleur... Je me gratte à sang, et me mord la lèvre inférieure. J'ai besoin de me reconnecter à la réalité. Il faut que je sorte de cette crise. Je n'arrive plus à respirer.

J'ai Besoin d'aide.

C'est après au moins une demi heure de torture physique que j'arrive à me calmer. Je reprends mes esprits allongé sur le sol de la douche, Le corps griffé, un côté rougi par l'eau brûlante. C'est aussi cuit qu'une écrevisse, et aussi griffé qu'un arbre à chat, que je sort de la salle de bain, avec ma bouteille de Jack déjà bien entamée et avec un drap autour de mes hanches, que je me dirige dans ma chambre et m'affale sur mon lit.

En buvant une nouvelle gorgée, je regarde mes notifications. "Lys noir" encore cette personne.. ou ce groupe? Ils ont l'air en colère... Je m'en occuperait demain.

Après avoir bu tout le reste de la bouteille, je m'endors profondément.
C'est en m'endormant que je retrouve quelques brides de souvenirs. "Lys noir" elle était là quand j'étais petit, a peine plus âgé.
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"Maman!..."
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"Maman, réveille toi! Tori es là!"

J'essayais de réveiller maman, en sautant sur le lit à côté d'elle.

"Maman, viens ouvrir la porte!"

Elle ne se réveille pas, je la secoue. Papa arrive, et me prends par le poignet. Aïe... Il me fait mal.

"Papa! Maman ne veux pas se réveiller. Et Tori va arriver!"

"Tais-toi, Ori. Je sais qu'elle arrive. Laisse ta mère se reposer. Tu va chez Tori pour la semaine."

Je regarde mon papa. Une semaine loin de maman et lui? Une semaine loin de la maison? Chez Tori? La sonnette retenti dans le couloir.

"C'est Tori! C'est Tori!"

Je dévale les grand escaliers tout brillants avant d'atteindre la grande porte d'entrée, et ouvrit la porte. Tori est la, devant moi, avec son tatouage de Lys sur le bras, comme toujours. Des Lys noir. Mais je ne vois pas son visage.

"Tori?.... Où sont tes yeux?..."

Je me tourne vers papa, lui aussi, n'a plus ses yeux.

"Papa?..."

Le grand frère de Tori et ses amis aussi n'ont pas de visage, personne n'en a, mais ils ont tous ce même tatouage. Ils ont tous un Lys noir.

"Maman... MAMAN!"

J'ai peur. Ils n'ont pas de visage. Mais ils me fixent tous. A l'aide.

Je vais mourir.

Je n'arrive pas à respirer. J'ai mal. Je vais mourir.

J'ouvre les yeux, me redressant sur mon lit. Je suis chez moi. Toujours dans ce foutu appartement.

Un jour, ils reviendront. Un jour, ils me regarderont.

Je sort de mon lit, échappant aux tissus chauds, moites et froissés, pour aller boire un verre d'eau. Ou de vodka. Encore. En sortant de ma chambre, je senti une tension. Je me braque aussitôt.

Quelqu'un est encore entré chez moi. Je le sent. Il est là. Tapis dans l'ombre. Il m'observe.

Je me dirige vers la cuisine. Comme si de rien n'était. Pas d'alcool. Juste un verre d'eau froide, que j'avale d'une traite.

Fais comme si tu ne le sentais pas, Ori. C'est le mieux à faire.

Si seulement.

Je bois un deuxième verre et sort une bouteille d'eau fraîche du frigo, au cas où, avant de me rediriger vers ma chambre. A peine après avoir ouvert la porte, j'entends des pas, je me retourne. Un coup. Le noir absolu.