My saved muse [YOONMIN]

CHAPITRE 「15」

Point de vue : Min Yoongi

Care

Et si je ne le voyais pas ?

Je vois bien que son manque de nourriture n'est pas une habitude. Pour la simple et bonne raison qu'il a l'air d'être un mort-vivant alors qu'il a mangé hier. J'ai encore une nouvelle théorie. S'il est habitué à ne pas manger souvent, il a vraiment du manger très peu hier.

Ma main sur son dos serre le tissu. Je le tiens pour etre sur qu'il marche à la meme hauteur que moi, et qu'il aille un support physique et mental.

— Jimin, t'as mangé quoi ?
— Je sais plus... Mais pas beaucoup... J'ai mal à la tete...

Il trébuche à nouveau, retenue par ma main.

Je pourrais le laisser ici, l'abandonner, puisque je ne lui dois rien. Mais j'en suis incapable. Il a osé se montrer "faible" devant moi, alors qu'il disait ne pas l'etre.

Je le tire jusqu'à l'arrêt de bus, pour le faire s'assoir, sa peau étant encore plus pale que d'habitude. Je pose ma main sur son front qui est brûlant. Je mords ma lèvre inférieure.

Et si je l'avais amené à l'infirmerie au lieu de le faire sauter de la grille ?

Je me surprends à m'inquiéter. Je ne pouvais pas savoir qu'il n'avait pas mangé et qu'il n'avait pas dormi. Même si je l'ai deviné plus tard, c'est son corps qui me l'a dit, avant ses lèvres. Je m'assois à coté de lui, posant sa tete sur mon épaule, ne me souvenant meme plus d'etre vu ou non. Je sors mon téléphone et appelle la seule personne responsable que je connaisse.

— Yoongi ?
— Jin, viens me chercher, c'est urgent.
— Wow, qu'est ce qu'il se passe ?
— Tu vois le mec aux cheveux roux d'hier. Il a pas manger depuis hier, et il est à deux doigts de s'évanouir. Il n'a pas dormi aussi.
— T'es où ?
— L'arrêt de bus derrière mon lycée.
— J'arrive. Bougez pas.

Il raccroche, me laissant ranger mon téléphone dans ma poche. Je sens la tete de Jimin basculer vers l'avant, je le rattrape, pour le replacer sur mon épaule. Ma main s'abandonne sur sa joue, tandis que mon indexe se cale sous son menton pour le sentir respirer.

Mon cœur bat à mille.

S'il a trébuché tout à l'heure, ce n'est pas parce qu'il était gené, mais c'est parce qu'il ne se sentait déjà pas bien.

— Jimin, t'es toujours réveillé ?
— Oui...
— Tu veux que j'appelle ton pote aux cheveux chatains ?
— Non... Il me disputerais... S'il sait que j'ai pas mangé...

Et là je comprends.

Il n'est pas comme moi.

Il est même l'opposé. Il ne mange pas parce qu'il ne peut pas, il ne mange pas parce qu'il ne veut pas. Et je déteste les gens comme lui. Je déteste les gens qui ne mangent pas par choix, et pas parce qu'ils sont trop pauvres pour se payer quoi que ce soit.

Je prends une inspiration, ravalant toutes mes émotions, et, au lieu de le tenir contre mon épaule, je fais passer mon bras sur les siennes. Je le cale contre mon torse, voyant ses mèches orangers se coller à mon pec. Ma main s'étends pour rejoindre son front brulant.