1 Putain, je le croyais pas.

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Putain, je le croyais pas. Une femme était attirée par mon profil ! Du moins c'est ce qu'elle disait. J'étais tellement surpris qu'il y eut bien quelques longues minutes de flottement avant que je comprenne de quoi elle parlait et que je me souvienne de ma petite annonce. Bien entendu, comme je ne suis pas complètement idiot, j'ai tout de suite pensé à une farce. Quelqu'un avait dû lire mes vantardises et avait décidé de se payer ma tête. Ou était-ce l'administrateur du site de rencontre qui avait compris la supercherie et s'amusait à mes dépends ? A moins que ce ne soit une de ces filles payées pour appâter les gogos qui voulait donner une petite leçon au pervers que j'étais censé être.

Alors je décidais d'y aller franco. Après tout, dans un cas comme dans l'autre, le mieux était de jouer mon rôle jusqu'au bout. Ah tu veux jouer ? Et bien tu vas voir !

Et à la supposée jeune fille qui souhaitait entamer une relation sulfureuse avec moi, j'écrivis la réponse la plus mufle et la plus méchante que jamais – de toute l'histoire des relations amoureuses – on n'ait jamais écrite. Ça disait quelque chose comme : « Ah tu veux te faire enculer salope ? T'as envie de te prendre ma bite dans ton sale petit cul et de lécher ta merde ensuite ? Et tu crois peut-être que je vais m'abaisser à baiser quelqu'un comme toi ? Si tu veux avoir une chance d'avoir un jour l'autorisation de lécher la semelle de mes bottes, t'as intérêt à la mériter ! Et tu vas commencer par m'envoyer une photo de toi entièrement à poil. Avec en fond la télé allumée, que je sois sûr que tu ne triche pas ! »

J'ai dû ajouter encore quelques petites cochonneries par ci par là, du genre de celle que j'avais pu entendre ou voir çà et là sur internet. J'imagine que même une animatrice aguerrie aurait du mal à supporter qu'on lui parle comme ça. Et si j'avais affaire à une intelligence artificielle, je me délectais d'avance en pensant aux chemins que son algorithme devrait emprunter, aux couches de perceptrons qu'il devrait traverser pour arriver à une réponse ! Quant au coup de la télé allumée, il m'était venu tout naturellement. J'avais d'abord pensé au journal, comme dans les films policiers, mais plus personne ne les lit, alors la télé, oui, ça le faisait. Mais, bon, c'est pas ça le problème.

Le problème c'est que, à peine cinq minutes plus tard, j'ai reçu la photo. Elle n'avait rien d'une photo porno, comme j'avais pu en voir des centaines. Celle-ci était crédible. Même celles prétendument faites par des amateurs ont ce côté « professionnel » qui ne trompe pas. C'était un selfie d'une jeune fille. Nue. Et en fond il y avait les journalistes d'une chaîne d'info en continue qui parlaient de la crise grecque. Visiblement, la photo venait juste d'être prise. Je me souviens qu'à ce moment-là j'ai faillis m'excuser. Lui dire que ce n'étais pas moi, que c'était une méprise, que je ne voulais pas l'offenser et que tout cela n'était qu'une croisade contre les sites de rencontre. Mais au dernier moment j'ai repensé à la probabilité qu'elle me menait en bateau. Que quelqu'un ait réussi à bricoler un photomontage en quelques minutes, c'était tout à fait possible. Pas évident, d'accord, mais je connais des types qui seraient tout à fait capables de faire ça. Et le matériel de base, c'est-à-dire l'image de la fille, pouvait très bien venir d'un « revenge porn » et donc être une vraie photo amateur. De toute façon cela ne pouvait être que ça ! C'était tellement énorme, tellement improbable. Je sais bien qu'il existe un peu de tout dans le monde, toute sorte de taré(e)s qui fantasment sur plein de trucs bizarres, mais là, quand même ! Alors j'ai continué dans la même veine :

« Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'une photo de communiante ? », j'ai écrit. « Tu vas me la montrer ta chatte, oui ou merde ? T'es même pas digne d'être Ma misérable esclave, tu ne mériterais même pas que Je te pisse dessus. Je veux te voir avec une carotte dans le cul et tout de suite ! »

La réponse arriva immédiatement : «J'ai pas de carottes à la maison ». Cela me fit tellement rire que je ne pris même pas la peine de répondre. Et oui, c'était moi le plus fort. Une carotte dans le cul ! Fallait oser. Elle avait essayé de me prendre pour un con, elle avait perdu, j'avais gagné. J'ai éteins l'ordinateur et je suis aller me coucher, tout content. Finalement, c'était une bonne journée.

RoxaneWhere stories live. Discover now