66. ZANE

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J'étais submergé par une marée d'émotions - de la culpabilité pour n'avoir pas vu les signes plus tôt, de la peur pour l'avenir de ma fille, et, étrangement, de l'espoir. Un espoir que, maintenant que nous savions ce qui affligeait Bethanie, nous pourrions l'aider à naviguer à travers.

L'Empereur, mon cousin, avait observé notre échange en silence, un regard attentif et compréhensif dans ses yeux. Je me sentais perdu, mais son expression sereine me rassurait. Il se leva, s'approchant de moi, posant une main rassurante sur mon épaule.

- Zane, commença-t-il, sa voix douce et réconfortante, comme Ketmie l'a dit, le trouble de la personnalité borderline n'est pas une condamnation à vie. C'est un défi, certes, mais un défi que Bethanie peut surmonter.

- Bethanie n'a pas un mauvais caractère, et elle n'est pas capricieuse, dit-elle doucement. Elle est simplement handicapée par ce trouble.

C'était une pilule difficile à avaler, un bouleversement total de ce que je pensais savoir sur ma fille. Mes pensées tournaient, tournant et retournant la nouvelle information. Un trouble de la personnalité... Ça expliquait tellement de choses, tellement de moments où je me demandais pourquoi Bethanie agissait de la façon dont elle le faisait. Je regardai mon cousin, l'Empereur, qui était resté silencieux tout ce temps.

- Tu savais ? demandai-je, une note d'accusation dans ma voix.

- J'avais des doutes depuis qu'elle vit au palais, avant je ne la voyais jamais.

- Seigneur...

- Zane, j'ai moi-même été diagnostiqué autiste quand j'étais enfant, dit-il. Grâce à mes pères, j'ai pu surmonter les obstacles et devenir Empereur. La différence n'est pas une faiblesse, Zane.

Son discours, bien qu'encourageant, ne suffisait pas à apaiser le tourbillon d'émotions en moi. Je me sentais coupable, blessé, confus... Mais surtout, je me sentais déterminé. Déterminé à soutenir Bethanie, à comprendre ce qu'elle traversait et à l'aider du mieux que je pouvais.

- Puis-je voir le document ? demandai-je, ma voix à peine audible.

Il me le tendit, et je le pris, mes mains tremblantes. Alors que je lisais les mots sur le papier, je ne pus m'empêcher de sentir une pointe d'angoisse. Ma petite fille allait travailler, elle allait grandir et devenir indépendante. Et à travers tout cela, je ne pouvais que rester là, à regarder, à soutenir. Je le signai et le rendit à Ketmie.

Je décidai alors d'aller retrouver ma fille. Je voulais passer du temps avec elle, comprendre ce qu'elle vivait, et lui montrer que je serais là pour elle, quoi qu'il arrive. J'invitai Bethie à dîner le soir même, où nous parlâmes de sa formation et de ses projets futurs. Je trouvai Bethie, son visage lumineux, insouciant, sans savoir combien mon monde avait été secoué. Je lui souris, mon cœur se réchauffant un peu à sa joie.

- Papa, j'ai tellement hâte de commencer ma formation, dit-elle, son excitation évidente.

Malgré sa joie, je sentais qu'elle était un peu anxieuse. Je la rassurai du mieux que je pus, lui disant que je serais toujours là pour elle, quoi qu'il arrive.

- Je suis fier de toi, Bethanie, dis-je, Je sais que ce n'est pas facile pour toi d'affronter le monde. Mais je suis là pour toi. Et même si tu ne réussis pas, je t'aiderai.

Bethanie baissa les yeux vers son assiette, puis les releva pour me regarder, ses yeux s'arrondissant légèrement. Je pris une profonde inspiration, essayant de contrôler mes émotions car je n'aimais pas la voir comme ça, soudain triste.

- Papa... Je pense qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez moi. Melina disait qu'une comtesse ne pouvait pas être malade. Mais je sais que ce n'est pas vrai.

DESPERATE TO LOVE [T1]Место, где живут истории. Откройте их для себя