DESPERATE TO LOVE [T1]

30. RAIPONCE

Profitant de l'effervescence de Célestia, je m'éclipse discrètement pour me diriger vers le bureau de ma jumelle Pétunia. Je pousse la porte en bois massif, parcourant du regard la pièce aux murs couverts de livres et de parchemins. Une senteur de vieux papiers et d'encre envahit mes narines.

Je me dirige vers le meuble en acajou massif qui sert de bureau à Pétunia. Des piles de dossiers soigneusement rangées trônent sur le plateau. Mon cœur se met à battre plus vite. Qu'est-ce que je cherche exactement ? Des réponses, sans doute.

Des informations. Je dois occuper mon esprit et maintenant que j'ai eût ce que je voulais, j'ai très envie de me venger du chien chien de l'Empereur. Tenir la promesse que je lui avais faite, que j'allais me venger.

Je fouille parmi les dossiers, la gorge nouée. J'explore chaque tiroir, chaque classeur. Mais malgré mes efforts, je ne trouve rien. Aucune information sur Ramaël. La déception m'envahit. Je m'effondre sur le sol, épuisée.

Le silence du bureau semble se moquer de ma quête vaine. Pourtant, malgré ma déception, je ne peux m'empêcher d'éprouver un soulagement. Peut-être est-ce mieux ainsi. Peut-être que je n'ai pas besoin de savoir.

Je me lève finalement, essuyant la poussière de mes vêtements. Je lance un dernier regard à la pièce vide avant de sortir. J'ai toujours été la chercheuse d'informations, la dénicheuse de secrets. Mais cette fois, il semble que le mystère reste entier. Et peut-être, juste peut-être, est-ce pour le mieux.

Après avoir quitté le bureau de Pétunia, je me dirige vers sa chambre. Elle est toujours soigneusement rangée, chaque objet à sa place, chaque tissu repassé et plié. C'est si différent de ma propre chambre, avec ses vêtements éparpillés et ses livres empilés de façon chaotique.

Je fouille dans ses tiroirs, sous son lit, cherchant désespérément un indice. Et finalement, caché derrière une pile de livres, je trouve son journal intime. Mon cœur bat la chamade alors que je l'ouvre. C'est mal, je le sais. Je viole l'intimité de ma jumelle. Mais je suis trop désespérée pour m'en soucier et je sais qu'elle a forcément parlé de lui. Il l'a marqué sans son autorisation, ça serait totalement normale.

Je parcours les pages, m'arrêtant à chaque mention de Ramaël. Je lis les mots de ma jumelle, ses observations sur son comportement. J'apprends qu'elle pense que son antisocialité pourrait être due à une peur des femmes. Une peur ? Ramaël, le grand, le fort Exécuteur de l'Empire aurait-il peur ?

Les mots de Pétunia résonnent dans mon esprit. Une peur des femmes. Cela expliquerait tant de choses. Son attitude froide et distante, son refus d'interagir avec nous. Et cela me fait mal, car je réalise à quel point il doit se sentir seul.

Alors que je quitte la chambre de Pétunia, je sens une résolution se former en moi. J'ai une information précieuse maintenant, une arme que je peux utiliser pour me venger. Une vague de satisfaction parcourt mon corps à cette pensée.

Ramaël m'a blessée, il m'a fait me sentir insignifiante. Mais maintenant, je connais son secret, sa peur. Et je suis déterminée à l'utiliser contre lui. Je ne suis pas fière de cette décision, mais je suis trop blessée pour me soucier de ce que cela me fait.

Je me dirige vers ma suite, des plans commencent à se former dans ma tête. Je vais le faire sortir de sa coquille, le pousser à ses limites. Je vais lui faire ressentir ce que j'ai ressenti. Je m'arrête devant la porte de ma suite, serrant les poings. Othniel est le suivant sur ma liste. Lui aussi m'a fait du mal, de façon différente mais tout aussi douloureuse, même plus. Et je compte bien lui faire payer aussi.

En entrant dans ma suite, je m'accorde un moment pour respirer, pour me préparer à ce qui va suivre. Ce n'est pas une bataille que j'ai choisie, mais c'est une bataille que je suis déterminée à gagner. Pour moi, pour ma dignité, pour la femme que j'étais et la femme que je suis devenue. Je ne suis plus la victime. Je suis la chasseuse maintenant. Et je suis prête à traquer ma proie. Ramaël, Othniel... Ils n'ont aucune idée de ce qui les attend.