DESPERATE TO LOVE [T1]

54. BETHANIE

Debout au centre de la vaste cuisine de notre manoir familial, je peux presque entendre l'échos lointain des rires de Melina, sa voix chantante quand j'étais petite. La pièce est silencieuse, une cacophonie étouffée de souvenirs résonnant dans mon esprit.

J'essaie de me concentrer sur les tâches à accomplir. Pourtant, chaque geste est teinté d'un amer sentiment de solitude. C'est mon anniversaire, un jour censé être rempli de joie et de célébration, mais sans Melina, cela ne semble pas complet. Je suis perdue.

Pourquoi est-ce si difficile ? je murmure pour moi-même, une question sans réponse qui reste suspendue dans l'air.

Le temps semble s'être arrêté, chaque tic-tac de l'horloge murale servant de rappel cruel du temps qui passe, du jour qui se rapproche. Je ressens une lourdeur dans ma poitrine, une douleur sourde qui grandit à chaque seconde.

Des larmes commencent à brouiller ma vision, la réalité se déformant derrière un voile d'eau salée. Je m'efforce de rester concentrée, de rester forte, mais sans Melina, je me sens perdue.

Je lève les yeux vers le plafond, comme si je pouvais trouver des réponses dans les ornements dorés et les moulures complexes. La préparation de mon anniversaire est devenue une épreuve solitaire, un rappel constant de l'absence de Melina. Chaque décoration, chaque gâteau que je tente de préparer n'est qu'une autre piqûre douloureuse.

La maison me déprime, je décide de sortir. Je tombe sur Océane, une amie du lycée impériale et Cameron que je connais depuis l'école primaire. Ils sont mes seuls amis avec Aurore. Je leur raconte tout, ma détresse face à la préparation de mon anniversaire, mon désarroi face à l'absence de Melina.

- Tu sais, Beth, commence Océane, ses yeux me scrutant avec une profonde empathie. Je pense que tu devrais aller voir Melina. Elle était toujours là pour toi, elle saurait quoi faire.

- Océane a raison, Beth, affirme Cameron, le regard grave. Je sais que les choses sont compliquées, mais Melina a toujours été là pour toi. C'est ton anniversaire, après tout.

- Non, vous ne comprenez pas, je balbutie, ma voix tremblante d'émotion. Melina n'est plus là. Elle ne peut pas m'aider.

La conversation avec eux ne m'aide pas parce qu'ils n'ont pas vraiment de solution à me proposer et je me sens toujours perdu. Je ne sais que penser de tout ça mas je sens que je n'y arriverais pas seule. Peut-être devrais-je juste rendre visite à Melina, je ne sais plus, maintenant j'hésite.

Dans les jours qui suivent, un sentiment de confusion profonde s'installe en moi. Je ne comprends pas pourquoi Océane et Cameron sont si favorables à Melina, pourquoi ils semblent penser que sa présence peut tout résoudre.

Mon humeur fluctue violemment, oscillant entre la tristesse profonde et une colère brûlante. Les sentiments de vide et de solitude sont de plus en plus présents, engloutissant chaque pensée joyeuse, chaque souvenir heureux. Parfois, je suis prise d'un désespoir intense, une douleur si aiguë que j'ai l'impression de ne pas pouvoir respirer. D'autres fois, je suis emplie d'une colère sourde, une fureur indomptable dirigée contre ceux qui me semblent avoir trahi ma confiance.

Pourquoi ne comprennent-ils pas ? je murmure pour moi-même, une question sans réponse qui reste suspendue dans l'air.

Je me retrouve souvent à errer dans les rues, à me perdre dans les allées et les chemins sinueux. La vie autour de moi semble floue et distante, comme si je la regardais à travers un voile épais. Chaque sourire, chaque rire me semble étranger, une réalité à laquelle je n'appartiens plus.

Il fait une chaleur étouffante quand j'arrive au centre de détention, le soleil est implacable dans le ciel bleu sans nuages. Le bâtiment se dresse devant moi, imposant et froid. J'avale ma peur, redressant mon dos et avançant lentement vers l'entrée.