DESPERATE TO LOVE [T1]

84. ESDRAS

La mise en lumière des faiblesses du Temple et du Haki lors du dernier concile aurait normalement suscité en moi une certaine satisfaction, mais l'angoisse prédominait; je connaissais trop bien ces assoiffés de pouvoir qui n'hésiteraient pas à user de tous les moyens pour le préserver.

Le Haki, ce concile de justice, avait toujours été considéré comme inébranlable, une force sur laquelle le Temple et même tout l'Empire pouvait se reposer dans l'assurance qu'elle ne faillirait jamais. Mais les dissensions s'étaient fait sentir, insidieuses, et désormais, on pouvait voir surtout grâce à Camaël que le Haki était aussi souillé que la noblesse. Et je soupçonnais la même chose pour le Temple.

Je soupirai, il fallait que je réunisse les Sept, nous devions revoir la sécurité de la famille impériale, juste pour être sûr. En plus, c'était la première fois que j'avais la sensation de pouvoir faire confiance à tous les membres de la famille impériale actuelle. Tous ceux dont le je doutais étaient soit morts soit porté disparus comme mon ex-beau père Damien.

- Pétunias, papa m'a dit qu'il avait quelques propositions à te faire si tu es disponible demain.

Je me tournai vers l'Empereur qui expliquait à notre soeur que le Régent avait finalement pu trouver plusieurs logements pour elle afin qu'elle puisse faire son choix. J'aurais préféré qu'elle reste chez moi, j'aimais bien l'avoir à la maison, elle me faisait penser à notre mère.

- Je dois méditer en ce moment, je passerais pour essayer d'en parler avec lui ou...

- Il est en conseil, je lui dirais de passer te voir quand il a fini, cela te convient ?

- Oui, je commence ma méditation tard dans la nuit. Merci. Dhorael, Aurore va bien ?

Je balayai la pièce et remarquai effectivement qu'Aurore n'était pas là, je me retins de soupirer, elle m'évitai peut-être, je ne savais pas. Depuis cette nuit-là, c'était bizarre, moi qui pensait qu'elle avait aimé ce moment, je commençais à prendre conscience que ce n'était peut-être pas. J'avais été le seul à avoir passé un bon moment. Pire, cela me rappelait les mots de Davina.

- Oui, pourquoi ? Et s'il te plaît, ne m'appelle pas par mon titre, ça n'a plus aucun sens quand tu es la soeur d'Eros et que je suis marié à ta soeur Stella...

- D'accord, si tu veux, répondit Pétunia, amusé.

- Tu crois qu'Aurore est malade ? demanda la Candace. Ou, tu t'inquiètes à cause de Zeus ?

- Je compense dans leur lien afin qu'elle ne subisse pas son influence mais je dois être sûre de ce qu'elle ressent, voilà pourquoi je pose la question. Si elle montre des signes de douleurs ou qu'elle ne va bien, pourriez-vous me faire appeler s'il vous plait ?

- Bien sûr, affirma la Candace. Je déteste savoir Aurore lié à Zeus ! Je ne comprends pas comment quelqu'un d'aussi adorable peut se retrouver avec ce... bref. Encore une fois, merci beaucoup pour ce que tu fais pour elle...

- Je l'aime bien, marmonna Pétunia avant de sourire. Elle a une destinée... intéressante. Mana, je suppose que tu pourras le remarquer, les premiers signes...

- Oui. Aurore va plutôt bien ces derniers jours, même si j'ai trouvé que le week-end dernier, elle semblait mal, expliqua Stella, cependant, Kandi m'a dit que c'est parce qu'elle ne sent pas toujours en sécurité, surtout hors du palais, elle semble plus apaisé en présence des légionnaires. Je pense qu'elle a réellement dû faire une crise ce week-end là, sortir prendre l'air lui a fait du bien et elle est revenue plus apaisé, je pense qu'elle gère pour le moment.

Je me forçai à ne montrer aucune réaction et Dieu merci, Stella ne me regarda pas, elle ne semblait pas au courant. J'avais supposé aussi que si Aurore s'était retrouvé devant chez moi seule, ce n'était certainement pas juste parce qu'elle voulait me voir. Quelque chose n'allait pas ce jour là. Je fermai les yeux, comprenant une autre chose : elle allait mal, elle était en crise et moi, au lieu de l'aider, j'avais profité de la situation en la ramenant dans mon lit.