17. ZEUS

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Le soleil perçait à peine les rideaux épais de ma suite royale lorsque mon portable se mit à vibrer, brisant le silence du matin. D'un geste vif, j'attrapai l'appareil, jetant un coup d'œil au nom affiché à l'écran. Un rictus se dessina sur mes lèvres. Artémis, un de mes bras droits les plus fiables.

- Parle, ordonnai-je d'une voix rocailleuse en décrochant.

- Patron, les derniers préparatifs sont en place pour le discours. Tout est près pour la transmission en direct depuis l'Acropole.

Je hochai la tête, bien que mon lieutenant ne puisse me voir. Evidemment que tout devait être parfait pour l'allocution mondiale de l'Empereur Cronos. Un événement d'une telle envergure ne tolérait aucune faille, aucune fausse note.

- Bien. Vérifie encore une fois les dispositifs de sécurité et tiens-moi au courant.

Sur ce, je raccrochais sans autre cérémonie. Le respect et la discipline étaient des piliers fondamentaux au sein de mon empire. Ceux qui les bravaient en payaient inévitablement le prix fort.

D'un pas vif, je me dirigeai vers la salle de bain attenante, savourant le spectacle qui s'offrait à moi à travers la baie vitrée. Aithiopia, la ville joyau, déployait ses gratte-ciels futuristes et ses ruelles séculaires sous un soleil déjà ardent.

L'eau brûlante déversa ses torrents sur mon corps musclé tandis que je me délectais de cette vue. Malgré les années, la cité n'avait cessé d'être une source intarissable de défis à relever et de conquêtes à mener. Chacune de ses ruelles, chacun de ses immeubles éternellement en chantier recelait the montagnes d'or à extraire pour qui savait jouer finement des ressorts du pouvoir.

Une fois sorti de la douche, j'enfilai rapidement un costume d'apparat dans les tons mordorés. Après avoir ajusté une dernière fois le col de ma veste immaculée, je quittai la suite. L'immense hall de l'hôtel grouillait déjà d'une myriade d'alliés et de rivaux en tout genre à l'affût du moindre signe de faiblesse. D'un regard circulaire, j'inspectai rapidement les lieux, saluant d'un bref signe de tête les plus éminents lieutenants.

Cette mascarade du pouvoir était un rituel auquel se soumettaient tous les matins tout le monde. Un serpent qui se mordait la queue pour asseoir sa domination. Et j'en étais le maître d'œuvre.

D'un geste vif, j'attrapai les clés de mon véhicule rutilant des mains d'un voiturier aux traits androgynés. Les buildings déferlaient dans le paysage urbain tels des vagues de titane et de verre organique prêtes à m'engloutir.

Au bout de quelques minutes d'une conduite frénétique, je stoppai le véhicule dans une violente embardée, en plein cœur du vieux quartier byzantine. Je franchi l'arche principale du restaurant et m'installai à ma table habituelle.

- Zeus...

Cette voix grave et rocailleuse, je l'aurais reconnue entre toutes. Lâchant un sourire carnassier, je me retournai pour faire face à Skar.

- On m'attendait à ce que je vois ? le tançai-je d'un air narquois.

Il ne releva pas la pique, se contentant de s'approcher d'une démarche féline pour s'installer en face de moi. Je souris.

- Tu sais à quel point je déteste attendre, Zeus..., murmura-t-il d'une voix rauque en se détachant de mon étreinte.

- Je sais.

- Les opérations avancent selon nos plans. D'ici quelques heures, nous pourrons passer à l'offensive pour prendre le contrôle des nouvelles ressources.

- Ok.

Je sirotai une autre gorgée de vin, savourant l'amertume exquise du breuvage millénaire sur mon palais. Skar me dévisageait avec une lueur d'intérêt gourmand dans le regard. Il devinait que quelque chose me taraudait.

DESPERATE TO LOVE [T1]Место, где живут истории. Откройте их для себя