Feu des projecteurs

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Il allait l'épouser.

Il l'aimait si fort qu'il était persuadé avoir trouvé la femme avec laquelle il voulait finir sa vie.

Il allait l'épouser.

Oui c'était son passé. Je n'avais pas le droit de lui en tenir rigueur, mais n'empêche, ses aveux m'ont fait l'effet d'une lacération. Je connaissais maintenant l'histoire qui liait ces trois personnes et elle était encore plus poignante que je l'imaginais. J'ai eu mal, tellement mal. Pour tous pleins de raisons. La douleur était perceptible dans sa voix, son regard, sa posture, en était-il seulement conscient ?

Une autre vérité sortait de ce discours, une vérité que je ne voulais pas entendre. C'est elle qui l'avait quitté, pas lui.

Des émotions mitigées m'envahissaient. La plus forte était certainement la peur, ça voulait dire que sa souffrance était si forte qu'il en avait fait un moteur de performance. C'est aussi une forme d'amour, alors oui j'avais peur. J'avais peur qu'il ne l'ai jamais oublié. Comment lui en vouloir ? Il avait été trahi de la pire des manières. Ce qui m'amenait à me demander s'il avait réellement fait la paix avec ce qui s'était passé ?

Je sais qu'il faisait comme si elle s'était évaporée dans les airs et que son existence n'était qu'une légende qu'on raconte à ce jour, mais c'était loin de la réalité. Le fait d'ignorer les instigateurs de notre peine n'est pas un signe de guérison.

Le côté rassurant était que l'homme que je regardais avec des étincelles toujours plus brillantes dans les yeux et un rythme cardiaque incessant n'avait rien d'un homme encore amoureux de son ex, encore moins elle. Il n'accordait de l'importance qu'à sa famille, ses amis et les vies qu'il pouvait changer positivement autour de lui.

L'admiration succéda alors la peur. J'étais admirative parce qu'il avait fait en sorte de ne pas se laisser abattre mais plutôt d'incarner la grandeur et il lui avait fait honneur.

Même si je me demandais pourquoi elle avait fait ça, il était préférable que certaines questions restent sans réponses.

À l'image de : "Pourquoi tu fais passer ton père pour mort ?". Heureusement qu'il ne me l'avait pas demandé, je n'aurais su quoi dire. Pour moi, il était mort. Rien d'autre à ajouter à ce qui avait été déjà dit.


Après une nuit de révélations poignantes, des larmes chaudes qui coulèrent à flots (les miennes), des étreintes qui témoignaient des émotions au-delà du sentiment amoureux, 7h de vol, le retour vers un famille aimante, un trouble du sommeil récurrent, j'étais debout de bonne heure avec un taux de caféine beaucoup trop élevé dans le sang. Le prix à payer pour rester éveiller et alerte.

Racing HeartsWhere stories live. Discover now