Chapitre 17

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À son réveil, Kayla se trouvait dans une chambre qui lui était inconnue, Erryn profondément endormie pressée contre son flan.

Elle porta une main à sa gorge et ce simple geste la fit grimacer de douleur ; elle se sentait horriblement mal. La jeune femme essaya de s'asseoir, mais elle n'y parvint pas. Ses muscles lui faisaient l'effet d'être en bois et son corps entier était courbaturé. Le mouvement réveilla Erryn qui paillonna en émergeant. Cette dernière se redressa vivement quand elle réalisa que Kayla était réveillée et la prit dans ses bras.

« Tu es réveillée ! Je suis tellement soulagée. J'ai eu la frayeur de ma vie.

– Erryn, où sommes-nous ? Que s'est-il passé ? »

La jeune femme se figea.

« Tu ne te souviens pas ?

– De quoi parles-tu ?

– Hier soir, tenta Erryn.

– Je me suis assoupie en sortant du bain et je... Par le Téjas ! » hoqueta-t-elle quand les événements de la veille lui revinrent en mémoire.

Elle se mit à trembler et Erryn emprisonna ses mains dans les siennes.

On avait essayé de la tuer. Un homme qu'elle ne connaissait pas s'était faufilé dans sa chambre et avait tenté de l'étouffer. Dans un flash, elle se revit à genoux sur son lit, la chemise de nuit trempée d'un sang qui n'était pas le sien et devant elle, Erryn, écrasée sous le poids d'un homme dont la gorge venait d'être ouverte par le poignard qu'elle tenait dans la main.

Kayla regarda son amie, les yeux écarquillés.

« Il est mort, souffla-t-elle dans un haut-le-cœur. Tu... Tu l'as tué.

– C'était lui ou nous.

– Mais il est mort... Et tout ce sang. Son sang... »

Elle se frotta compulsivement les mains contre la poitrine, comme pour effacer le souvenir du sang qui l'avait recouverte.

« Kayla, je sais que tu n'aimes pas ça et que cela fait ressurgir des souvenirs douloureux, mais je n'avais pas le choix.

– On a toujours le choix !

– Drôle de façon de me remercier de t'avoir sauvé la vie, se renfrogna Erryn.

– Tu sais bien que je t'en suis reconnaissante. Seulement... Je déteste la mort plus que tout et je n'aime pas l'idée que l'on tue pour moi. J'aurais aimé qu'il y ait un autre moyen.

– Je n'aime pas ça plus que toi et tu le sais. Je ne suis pas fière d'avoir ôté une vie. Mais cet homme ne méritait rien d'autre. Que cela te plaise ou non, la mort est parfois un mal nécessaire. Je ne regrette pas ce que j'ai fait et je tuerai de nouveau – des centaines de fois même – s'il le faut. Ne crois pas une seule seconde que je vais rester passive et supplier encore une fois pendant que l'on assassine quelqu'un que j'aime devant mes yeux ! J'ai déjà perdu suffisamment de monde pour que je me batte pour ceux qui me restent, quel qu'en soit le prix.

– Excuse-moi Erryn, je ne voulais pas que mes paroles sonnent comme des reproches.

– Je suis désolée que tu ai l'impression d'avoir une part de responsabilité dans la mort de cet homme, mais si tu connaissais le poids de ma culpabilité, tu comprendrais pourquoi j'accepte volontiers de payer le prix de mes actions.

– Quelle culpabilité Erryn ? Je ne comprends pas... Tu n'as jamais fait de mal à personne ! Tu n'étais qu'une enfant l'année du Mabôn Sanglant.

– Ma sœur, il y a des choses dont je ne souhaite pas discuter. Pas même avec toi.

Dans l'ombre des flammesWhere stories live. Discover now