Chapitre 31

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Si quelqu'un, après Clive, inspirait la crainte en moi dans cette maison, c'était bien Yuri avec son côté tordu.

Assise là depuis une bonne cinquantaine de minutes, je l'écoutais expliquer avec une passion dérangeante les différentes techniques de torture et les moyens de survie face à ces atrocités. C'était surprenant de constater qu'il était non seulement passionné par ces sujets, mais qu'il se vantait également d'avoir utilisé plus d'une de ces méthodes.

Chaque mot qu'il prononçait révélait un côté obscur de sa personnalité, une fascination morbide pour la douleur et la souffrance.

Il semblait trouver un plaisir malsain à partager ces connaissances, comme si la cruauté était devenue une forme d'art pour lui. Ses yeux brillaient d'une lueur étrange alors qu'il évoquait des actes qui auraient terrifié la plupart des gens.

En m'expliquant comment survivre à ces atrocités, il dévoilait un aspect effrayant de son expertise. C'était comme si la violence et la douleur étaient devenues des compagnons intimes pour lui, des alliés dans une danse macabre.

Dans cet environnement sinistre, je me sentais comme prisonnière d'une assemblée de fous, une communauté habitée exclusivement par des psychopathes

Sa voix perçante me tira brutalement de mes pensées.

- Ton nez est sacrément abîmé, dit-il d'un ton dénué de toute empathie.

Je me recentrai sur lui, perplexe. Mon nez n'était pas abîmé, seulement gonflé. Après tout, la blessure ne remontait qu'à hier. Aujourd'hui, j'avais été dispensée de cours de combat. Mon corps avait besoin de repos, bien que l'atmosphère pesante de cet endroit ne favorise guère la détente.

Je soupirai profondément, mon regard sombre croisant celui de Yuri.

- C'est ton chef qui m'a cassé le nez.

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Yuri alors qu'il répondait d'une voix douce mais glaciale :

- Je sais, j'ai tout vu.

Un frisson d'appréhension me parcourut.

Comment était-ce possible ?

J'étais convaincue d'avoir été seule avec Clive dans la salle d'entraînement, à l'abri de tout regard indiscret.

Je fronçai les sourcils, scrutant Yuri, en quête d'une explication.

Il tourna la tête brusquement vers un point précis en hauteur dans le salon. Intriguée, je suivis son regard et sentis mon estomac se nouer d'angoisse en découvrant ce qu'il fixait avec insistance :

une caméra de surveillance.

Un silence lourd s'abattit sur nous.

Un sourire amer se dessina sur mon visage tandis que je réalisais la véritable ampleur de la situation.

Comment avais-je pu être si aveugle ?

Ce chalet était un véritable bunker, chaque recoin surveillé, chaque mouvement scruté.

Je secouai la tête, désemparée, et finis par dire :

- Je suppose qu'il y avait aussi des caméras dans la salle d'entraînement ?

Yuri esquissa un sourire énigmatique et répondit d'une voix calme :

- Oui.

Un frisson me parcourut l'échine. L'image d'une surveillance omniprésente me glaça le sang.

Au bord du videWhere stories live. Discover now