Au bord du vide

Chapitre 1

19 heures 05

 Breckenridge, Colorado, Etat unis

Un silence épais régnait dans l'appartement, brisé seulement par le doux murmure de la pluie contre les fenêtres.

Je me déplaçais dans la pénombre, me fondant dans l'obscurité de la pièce, une sensation agréable m'envahissant. La lueur argentée de la lune offrait à peine suffisamment de clarté pour distinguer les contours des meubles.

Je m'allongeai sur le canapé qui émit un grincement sous l'effet de mon poids. Un courant d'air froid balaya la pièce, provoquant un frisson qui glissa le long de ma colonne vertébrale. À l'extérieur, la pluie commençait à tomber, son rythme régulier apportant une mélodie apaisante.

Nous étions à la fin du mois de novembre, et les premiers frimas de l'hiver s'installaient dans la région. Les flocons de neige ne tarderaient pas à faire leur apparition, transformant le paysage en un monde de pureté glacée.

La faim me tiraillait, n'ayant rien avalé de la journée. Un soupir las s'échappa de mes lèvres

Tu dois te forcer à manger.

Sous le poids de la fatigue, je me redressai lentement. Mon regard erra sur la table basse en face de moi, où un paquet de cigarettes trônait à côté d'un pochon bleu, certainement rempli d'herbe. Pourtant, ce soir, je n'avais aucune envie de fumer, ni d'ailleurs d'envie tout court.

Cela faisait bientôt plus d'un an que je vivais chez Roy.

Plus d'un an sans voir ma famille.

Plus d'un an depuis cette overdose qui avait irrémédiablement chamboulé ma vie.

Un claquement de porte retentit, c'était Roy.

Il venait de rentrer du travail, et son métier était loin d'être ordinaire. C'était un dealer, fournissant la meilleure drogue de la ville, ce qui attirait les gens en masse pour l'acheter.

Peut-être parce qu'il était le seul dealer dans cette minuscule ville.

Il pénétra dans la pièce, illuminant brusquement l'obscurité lorsqu'il alluma la lumière. Mes yeux, momentanément aveuglés, s'adaptèrent rapidement à la luminosité, me permettant d'observer mon ami qui se dirigeait vers moi, portant un sac de courses contenant des bières.

- j'ai acheté un pack de bière t'en veux une ? Me demanda-t-il en enlevant son blouson trempé par la pluie.

- Non, je n'en veux pas, lui répondais je sèchement.

Il haussa les épaules et s'abaissa pour retirer ses chaussures, qu'il posa soigneusement près de la porte d'entrée.

Puis, il s'aventura vers le frigo pour mettre les bières au frais.

Je le suivis dans la cuisine et m'assis près du plan de travail, l'observant ranger les courses. Les gouttes d'eau dégoulinaient de ses cheveux bruns, créant un petit ruisseau qui finissait sur ses épaules.

Je descendis mon regard vers son corps son pull était tremper cela moulait parfaitement les muscles de son dos .

- Au lieu de m'inspecter comme une psychopathe est ce que tu as mangé aujourd'hui ? S'inquiéta-t-il.

Mon silence répondit à ma place, je baissai la tête et me mis à observer le sol.

Je le vis contourner le plan de travail, il tira la chaise pour s'installer à côté de moi .