Chapitre 5

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21 heures, Breckenridge

L'odeur de la dinde parfumée l'appartement.

Un Thanksgiving sans dinde ne l'était pas.

Je finissais de dresser la table à manger, j'avais tenu à faire une belle décoration même si je savais pertinemment qu'une fois Judy arrivée, elle se précipiterait immédiatement sur le canapé pour boire de l'alcool et non pour manger.

J'avais installé des guirlandes en forme de cœurs sur les murs du salon, la lumière tamisée donnait un air chaleureux à la pièce.

Je voulais passer une bonne soirée en compagnie de Judy, oubliée tous mes problèmes et surtout oublié l'échange que j'avais eu plus tôt avec ma mère.

Une grimace se dessina sur mon visage en observant le bazar que j'avais laissé dans la cuisine.

Avoir une cuisine ouverte était vraiment naze quand j'avais des invités, j'étais obligé de la nettoyer à la perfection pour qu'ils n'aient pas l'audace de critiquer.

Au pire, c'était Judy, elle n'allait rien dire.

Il était 21 h, elle n'allait pas tarder.

Mes pas se dirigèrent vers ma chambre, je m'échouai sur mon lit, un râle de fatigue s'échappa de mes lèvres.

Cuisiner était fatigant j'étais loin d'être un cordon-bleu bien au contraire, visuellement mes plats était très jolie, mais au niveau gustatif, c'était catastrophique.

L'intoxication alimentaire était assurée en ma compagnie.

J'étais vraiment douée pour rien dans la vie, j'échouais même dans les domaines les plus faciles.

La seule chose que je maitrisais à la perfection, c'était rouler des joints.

Un objet posé sur ma table de chevet attira mon attention, je me redressai et m'asseyais près du bord.

C'était une chevalière en or.

Elle ne m'appartenait pas, je ne possédais pas de bijoux, je n'aimais pas ça, je ne trouvais pas cela agréable à porter.

Je la saisissais dans ma main pour l'examiner, une faucheuse était gravée sur celle-ci, des écritures était inscrite tout autour. Je ne parvenais pas à lire, c'était illisible, elle avait l'air ancienne.

Elle n'appartenait pas à Roy, je ne l'avais jamais vue auparavant.

Je me rallongeai et pris ma tête entre mes mains.

- putain, je délire, murmurais-je.

Je pris mon téléphone pour tenter de joindre Roy pour la millième fois depuis sa disparition, mais contrairement aux autres fois cette fois-ci son téléphone sonnait.

Il n'était plus sur répondeur.

Je devais lui laisser un message peut être qui l'écouterais

- Salut, je ne sais pas où t'es passé, mais s'il te plait rappel moi je suis vraiment inquiète pour toi.

Le miroir face à mon lit reflété ma silhouette amaigrie, ces derniers temps je n'avais pas beaucoup mangé.

Comme depuis toujours.

J'étais vêtue d'un short confortable et d'un pull oversize. Je m'étais maquillé légèrement pour la soirée, j'avais mis un peu de mascara et du gloss.

La sonnerie de mon téléphone retentissait immédiatement après avoir laissé mon message.

Roy ?

Au bord du videWhere stories live. Discover now