Chapitre 19

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Le temps sembla comme ralentir lorsque Vasilios s'effaça pour laisser entrer les deux nouveaux venus. Ma respiration se perturba pendant une fraction de seconde quand je le reconnus mais je me repris rapidement. Il était vital que je ne me fasses pas repérer. Mais l'être qui venait d'entrer dans le salon privé possédait des sens aiguisés à l'extrême, je devais totalement effacer ma présence de cette pièce. Peut être m'avait-il déjà repérer ? Non. J'aurai remarqué un changement, un signe. Je fermai les yeux et me concentrai sur ma respiration la rendant inaudible, je ralentis les battements de mon cœur et je fis disparaître la moindre présence de mon pouvoir. Je rouvris les yeux et dirigeai toute mon attention sur l'échange qui allait se dérouler. Vasilios avait repris la place qu'il occupait tout à l'heure, tout dans son attitude laissait penser à de l'ennui mais je pouvais voir l'infime contraction de ses muscles. Il était sur ses gardes. Face à lui, son interlocuteur était très calme, trop calme à vrai dire. C'est d'un ton sans chaleur qu'il prit la parole :

« Je n'ai pas de temps à perdre en bavardages inutiles.

- Quel dommage, j'adore le son de ta voix. »

Arrête de le provoquer ! Je me calmai. Vasilios n'était pas dépourvu de bon sens. Dolos esquissa un sourire menaçant.

« Toujours aussi insolent à ce que je vois. Mais est ce que tu as retrouvé la raison ? Je vais te faire mon offre une dernière fois. Réfléchis bien. Fais comme si ta vie était en jeu. »

Il fit une pause scrutant de ses yeux de serpent un Vasilios qui n'avait pas l'air le moins du monde perturbé.

« Rejoins Convallaria.»

Il fronça le nez en regardant autour de lui.

« Tu pourras même garder cet endroit. »

Vasilios resta silencieux, il avait baissé la tête et observé ses mains. Mais quand il la releva, l'atmosphère de la pièce changea du tout au tout. Une aura de danger pur l'entourait. Ses yeux brillaient. Il articula chacun des mots qui suivirent de sorte que Dolos les comprennent parfaitement.

« Moi aussi, je ne le répéterai pas. Jamais, et j'ai bien dit jamais je ne me soumettrai à toi.»

Et aussi vite qu'elle était apparue, l'aura disparut et Vasilios reprit son sourire amusé.

« Ne penses tu pas que tu as des affaires plus urgentes à régler que de tenter de me recruter ? »

Il se releva, signe que la conversation était terminée.

« Mets de l'ordre chez toi Dolos. Sache que je serai aux premières loges lorsque ta précieuse Convallaria s'effondrera. »

Il conclut par un éclat de rire et lui indiqua la porte.

« Tu connais la sortie, je ne te raccompagne pas. »

Dolos s'était relevé les poings serrés tentant de contrôler tant bien que mal la colère qui l'envahissait. Mais il finit par se détendre et offrir un sourire crispé à Vasilios.

« Pour cela, il te faut être en vie. Rien n'est moins sûr à présent. »

Vasilios hocha la tête en riant.

« Bonne journée, Dolos. Au plaisir de ne jamais te revoir. »

Il lui souffla un baiser et referma la porte. J'attendis quelques secondes pour être certaine que Dolos était vraiment parti puis j'ouvris doucement la porte du placard dans lequel je me cachais. Je m'approchai de Vasilios qui se servait un verre. Il se retourna vers moi et sourit.

« Ça s'est bien passé.

- Bien passé ? Tu plaisantes ?

- Peut être que oui, peut être que non. Tu me connais j'ai le sérieux en horreur. La situation s'est un peu pimentée pour mon plus grand plaisir lorsqu'il a tenté d'entrer dans mon esprit. »

The Blood Tears of RevengeWhere stories live. Discover now