The Blood Tears of Revenge

Chapitre 3

Mon voyage débuta et Nel s'avéra être un compagnon de route particulièrement comique. Nous finîmes par arriver au bout de la Forêt des Ombres. Nous fûmes accueilli par la clarté presque douloureuse du soleil estival.

Mon ami nidark s'arrêta brusquement à l'orée des bois et, à ma plus grande surprise, un nuage de fumée l'entoura et lorsqu'elle se dissipa, je vis là où se trouvait auparavant mon ami, un jeune garçon aux cheveux noirs de jais. Ses yeux évoquaient un ciel de nuit étoilé. La surprise me fit reculer de quelques pas. Comment ? Pourquoi ? Je ne réussis pas à ouvrir la bouche pour articuler ces questions qui tournoyaient dans mon esprit. Mais il eut l'air de comprendre car il s'exprima avec la même voix cristalline que je lui connaissais.

«Tu ne sais que trop bien que les créatures de la nuit ne sont, disons, pas très appréciées dans cet Empire. Et, en plus, t'en vois beaucoup des animaux qui parlent ? »

Il marquait un point, j'avouai ne pas y avoir pensé.

«N'empêche que je suis surprise, je ne savais pas que tu pouvais te transformer en humain.

- Oh, oui mais c'est un peu plus compliqué. Vois-tu, les nidark sont une espèce assez singulière car nous n'avons pas de forme physique de base. Nous sommes fait d'obscurité et nous prenons une forme physique lorsque la lune nous envoie aider quelqu'un, en l'occurrence toi. Moi j'ai choisi la forme du renard parce que je l'aime bien. Mais arrêtons de perdre du temps en bavardages, l'un des pire inconvénient d'avoir une forme physique c'est la faim. Je meurs de faim ! »

Il ne me laissa pas en placer une et me prit la main pour m'entraîner hors du couvert des arbres. Je restai tout de même ébahi devant sa petite main d'une blancheur lunaire qui serrait la mienne. Je ne pouvais m'empêcher de me demander à quoi ressemblait sa véritable forme.

Après quelques minutes à nous frayer un passage à travers de hautes herbes, nous découvrîmes une plaine verdoyante surplombée du ciel d'un bleu éclatant. Il n'y avait pas de chemin, nous nous engageâmes donc dans la traversée de la plaine, avec prudence et en surveillant les alentours, pour ma part. Nel marchait joyeusement près de moi sa main toujours dans la mienne sans paraître réellement inquiet. Il me faisait penser à Rose... Je sentis un sanglot m'étouffer mais je m'éclaircis la gorge en chassant les images de ma petite sœur qui commençaient à m'envahir. Nel me jeta un coup d'œil et serra ma main un peu plus fort. Je lui souris de reconnaissance. C'était étrange qu'une créature que je n'avais rencontré que la veille arrivait à me comprendre sans qu'on échange un seul mot. Nous marchâmes ainsi en silence jusqu'à ce que, soudain, Nel s'arrêta et renifla l'air comme il le faisait sous sa forme de renard. Je cherchai du regard ce qu'il avait perçu mais ne vis rien. Je m'apprêtai à lui demander ce qu'il se passait lorsque qu'un large sourire s'épanouit sur son petit visage.

«Un village ! Il y a un village pas très loin d'ici ! Je sens l'odeur du pain chaud ! Miaaam ! Vite, allons-y ! »

Il se mit à courir vers cette odeur qu'il était seul à percevoir. Je le suivis tant bien que mal manquant de tomber tête la première plusieurs fois. Le vent soulevait mes cheveux dans tous les sens mais je gardai le rythme. Nel s'arrêta finalement et quand j'arrivai à ses côtés, je vis plus bas un village plus grand que le mien, aux maisons colorées. Nous dévalâmes la pente douce qui y menait et nous cachâmes derrière un buisson pour observer.

D'aussi près, nous pouvions voir les balcons et toits fleuris des habitations en bois clair. La plupart d'entre elles était constituaient d'une boutique au rez-de-chaussée et ce devait sûrement être le logement des propriétaires au premier étage. Nous avions une vue dégagée sur la grande place qui était bordée de ces boutiques accueillantes. En son centre, trônait une majestueuse fontaine en pierres bleutée représentant un ange avec, au creux de ses paumes, la lumière du Soleil.

Rose me demandait souvent de lui raconter cette histoire, il s'agissait d'un ange qui était le messager du Soleil et ce dernier, un jour, après nous avoir contemplé longuement de son trône céleste, fut pris d'une envie d'offrir sa lumière à notre monde et envoya l'ange pour cette mission. Que ce soit la vérité ou non, cela ne m'intéressait pas du tout.

Il y avait de l'agitation sur la grande place comme lorsque c'était jour de marché dans mon village. Les étales étaient garnies, à en déborder, de fruits, de légumes, d'étoffes, de viandes, de poissons, d'antiquités... Les voix des vendeurs retentissaient attirant toujours plus de clients. L'atmosphère était remplie de joie et donnait un air de vacances. Non loin de nous se trouvait l'étale du fleuriste garnie de fleurs inconnues, rouges, jaunes, bleues, violettes, délicates et embaumant l'air de leur doux parfum.

Le regard de Nel se portait plutôt sur l'étale du boulanger et il mangeait presque des yeux les petits pains ronds et dorés. Je me rendis compte que nous n'avions pas d'argent sur nous, nous ne pouvions donc rien acheter. Il ne valait mieux pas tenter de voler surtout que j'étais persuadée qu'on se serait fait prendre et de toute façon je ne pensais pas que Nel aurait accepté. Je fis part de mon constat à Nel et il se mit à réfléchir intensément, la faim aidant à le motiver mais son attention était concentrée sur un stand et il me dit finalement :

« Tu vois la jeune fille là-bas ? Elle a l'air d'avoir du mal à transporter les caisses de légumes. Allons l'aider. »

Je voyais en effet une fille d'à peu près mon âge aux cheveux roux rassemblés en deux nattes, vêtue d'une salopette vert pomme, rouge et essoufflée, portant une caisse énorme, remplie à ras bord de radis. Je ne voyais pas le rapport avec notre besoin d'argent mais cette fille avait vraiment besoin d'aide. Nous traversâmes donc la place et nous précipitâmes lorsque la jeune fille perdit l'équilibre, la cagette de légumes allait tomber sur elle lorsque nous arrivâmes, j'attrapai la caisse et Nel fit barrage de son corps. Il vérifia ensuite si la fille n'avait rien. Il me fit un signe de tête pour me dire qu'elle allait bien. Je posai la caisse derrière et revint près d'elle pour l'aider à se relever. Elle s'inclina plusieurs fois avec frénésie tout en bafouillant :

« Merci beaucoup pour votre aide. Je ne sais pas comment j'aurai fait si vous n'aviez pas été là. D'habitude, c'est mon grand frère qui s'occupe des caisses mais il a de la fièvre et doit rester au lit. Je suis donc en charge de toutes ses corvées. Je vous avoue que ce n'est pas facile, mon grand frère est beaucoup plus fort que moi. Au fait, je m'appelle Emy,et vous ?»

C'est vrai qu'avec ses bras fins et sa silhouette gracile, Emy n'avait pas le profil idéal. Elle semblait nager dans sa salopette. Nel qui l'écoutait tranquillement lui dit alors :

«Moi, c'est Nel et elle c'est Aeryn. Et si on faisait un marché, Emy? Aeryn et moi, nous t'aidons pour tes corvées et en échange tu nous donnes quelques légumes. Nous n'avons pas de sous en poche, rien pour manger. Tu voudrais ?

La jeune fille partit subitement. Je poussai un soupir et quand j'allais dire à Nel que nous devrions partir, elle revint.

«J'ai demandé à mes parents et ils vous sont très reconnaissants. J'accepte donc votre aide et, aussi, si vous le souhaiter, vous pouvez dormir dans notre grange. »

Après un regard à Nel qui acquiesça, je répondis avec un grand sourire :

« Ce serait avec plaisir ! »

Ses magnifiques yeux de la même couleur que le ciel s'illuminèrent et elle nous entraîna avec elle loin de la place. Nous empruntâmes un chemin de terre pentu, de part et d'autre de celui-ci s'étendaient des champs de maïs. Nous arrivâmes finalement devant une grange rouge et blanche et plus loin se trouvait ce qui devait être la maison d'Emy. Le hennissement des chevaux nous accueillit lorsque nous pénétrâmes dans la grange.

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Helloo,

Le voyage commence pour Aeryn et Nel. Les voilà dans un village au delà de la Forêt des Ombres.

 J'espère que ce chapitre vous a plus et à vendredi pour le chapitre 4.

Sincèrement, leammf