Un poids soudain comprima mon cœur, et l'allégresse de le retrouver fut éclipsée par la brutalité de la réalité. Mes vêtements étaient tachés du sang de ceux que j'aimais. Un sanglot s'échappa de mes lèvres, une déferlante d'émotions inarrêtables.

Devant Danny, je me laissai aller, ne retenant plus la douleur qui m'étreignait. Il fallait que je craque, que je libère le torrent de chagrin qui avait submergé mon être. Et si c'était devant lui, au sein du club, alors soit.

Un des hommes, ayant observé la scène, se hâta d'entrer à l'intérieur. Probablement pour avertir Tate de ma présence, de l'urgence de la situation. 

Danny, comprenant la gravité de mon état, s'agenouilla à mes côtés et me prit dans ses bras avec une force protectrice, tentant de m'apaiser.

- Ils ont tué ma famille, ils sont morts, parvins-je à articuler entre deux sanglots,

Je sentis Danny se contracter face à mes mots.

La douleur était tellement intense que l'air semblait se raréfier autour de moi, rendant chaque inspiration une lutte. Mon souffle devenait court, une sensation suffocante qui menaçait de m'engloutir dans une mer d'émotions débordantes.

Danny, avec une prévenance palpable, me lâcha doucement, ses mains venant encadrer mon visage. Il approcha son visage du mien, cherchant à établir un contact visuel profond. Dans ses yeux, je trouvais une lueur d'empathie.

- Calme-toi, respire. Tu es en sécurité ici, d'accord ? Tu es avec nous, il ne va rien t'arriver, articula-t-il d'une voix empreinte de sollicitude, cherchant à insuffler un peu de réconfort dans l'obscurité de l'instant.

Sous l'influence apaisante de Danny, je m'efforçai de reprendre une respiration plus régulière, m'ancrant dans le présent malgré l'avalanche de douleur.

Petit à petit, je parvins à reprendre le contrôle de ma respiration, me laissant guider par les paroles apaisantes de Danny. Reprenant une certaine stabilité émotionnelle, le sergent d'armes me prit doucement par les bras, m'aidant à me relever. Il maintint son soutien, conscient de la fragilité qui pouvait encore m'envahir à tout moment. 

Silencieusement, nous nous mîmes en marche, Danny à l'avant, me guidant avec précaution.

- On va voir Tate, déclara-t-il d'une voix solide, comme pour m'assurer que je n'étais pas seule dans cette épreuve. 

Nous pénétrâmes dans le club, attirant l'attention des membres présents. Leurs regards, teintés de compassion et de pitié, me suivaient, révélant l'empathie qu'ils ressentaient face à la tragédie qui m'avait frappée.

Des membres que je reconnaissais croisèrent mon regard, mais tous baissèrent les yeux, comme s'ils ressentaient une culpabilité partagée.

C'était une pitié silencieuse

Danny ouvrit une porte, et je me retrouvai dans le bureau du président du club, Tate. Assis derrière son bureau, il leva les yeux en me voyant entrer, mais son expression de surprise se mua rapidement en une compréhension teintée de choc.

Il se leva immédiatement et s'avança vers moi, hésitant brièvement avant de me prendre dans ses bras. 

C'était une proximité inhabituelle entre nous, considérant que nos interactions jusqu'alors avaient été plutôt formelles, en tant que copain de mon amie.

Un hoquet de douleur s'échappa involontairement de ma gorge tandis qu'il murmurait des excuses sincères.

-Je suis désolé, dit-il sobrement, exprimant la compassion dans son regard.

Au bord du videWhere stories live. Discover now