Chapitre 1 : Bienvenue à vous !

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18 janvier, 10h07, bureaux du média "Sorcières"

- On va bientôt commencer, êtes vous prêtes, mademoiselle ?

Je hochai la tête en me regardant dans le miroir. Un maquilleur m'avait pomponnée pour s'assurer que je sois jolie à l'écran. J'ajustai les mèches châtains que j'avais bouclé moi même et qui tombaient en cascade sur mes épaules. Puis, je me redressai et m'entraînai à sourire, repensant aux paroles de ma mère dès qu'elle me voyait : "Tiens-toi droite". Je souriais à cette pensée en replaçant le col de mon blazer. Je devrai passer la voir à l'occasion. Je fit deux pas en arrière pour avoir une vue d'ensemble.

- Vous êtes ravissante, j'ai fait du bon travail. Vous voyez, je vous l'avais bien dit que le rose irai mieux à vos yeux verts.

Je souris au maquilleur qui s'était installé derrière moi, me fixant dans le miroir; il admirait son travail plus que mon propre visage et honnêtement je préférai largement ça. Au moins ça lui donnait pas un air creepy.

Je m'installai sur le fauteuil d'un jaune éclatant. La pièce était décorée avec des meubles colorés de rose et de jaune, chaque détail choisis avec minutie, donnant à l'écran une impression de joie et d'énergie. Nous étions entourés de caméras, et de micros. Une jeune femme qui devait être un peu plus âgée que moi testai son micro cravate avec l'ingénieur du son. Elle me sourit de toutes dents quand elle m'aperçut, ce qui me mis tout de suite à l'aise, puis s'avançais pour me saluer.

- Mlle Vilae ! Ravie de vous rencontrer, c'est moi qui vais vous interviewer aujourd'hui. Merci de vous être libérée pour nous, je n'ose même imaginer tout le boulot que vous avez depuis une semaine...Elle me pris les mains.

- Merci à vous de m'avoir invitée...De tous les rendez-vous que j'ai eu cette semaine, c'est le votre qui me réjouit le plus ! Lui dis je avec un un clin d'œil alors qu'un membre de l'équipe ajustait mon micro.

Et c'était vrai en plus. Depuis que j'avais repris les rennes de l'entreprise, La seule chose dont on me parlait était mon père. "Vous avez dû avoir un choc quand vous avez appris son décès." "Connaissez vous les raisons de son suicide soudain ?" "D'après vous, quels sont ses derniers souhaits ?" "Quel genre de père était-il pour vous ?"... Bla...Bla...Bla...

Le 13 janvier, j'avais appris la mort de mon père, Christian Vilae en lisant "Le Parisien". C'était vraiment bizarre d'apprendre ça dans le journal, parce qu'on parlait de lui à la 3e personne. J'avais lu l'article comme si l'homme dont on parlait n'était pas "mon père", mais simplement "le PDG des Plum Industries, une des plus grandes entreprises de high tech du monde". Les larmes n'étaient montées que lorsque j'avais lu mon nom dans l'article :

"Le testament de Mr. Vilae stipule que c'est sa fille, Jade Vilae qui sera désormais à la tête de Plum."

Ensuite, il y eu les coup de fils, l'enterrement, les poignées de mains, les rendez-vous, les interviews, les shootings photos, les gros titres, le bureau... Tout ça m'avait énormément fatiguée, si bien que je n'avais même pas eu le temps de pleurer pour mon père, ce qui n'était apparemment pas une bonne chose selon Cléo qui disait que je "confinais mes émotions ce qui crée une charge constamment présente dans mon cerveau qui devra bien sortir à un moment ou un autre". Enfin bref, j'étais contente de discuter avec une journaliste de "Sorcières", parce que connaissant les valeurs de ce média, j'allai être présentée comme une jeune femme entrepreneuse, et non pas comme "l'héritière du grand Christian Vilae".

-Mademoiselle ? Je sursauté en voyant un caméraman- qui devait être stagiaire vu son âge- agiter sa main devant moi. Mademoiselle, on va commencer. Il me dévisageait avec un regard condescendant.

Plum : l'HéritièreWhere stories live. Discover now