36/ Carla

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Un an et demi plus tôt :

- T'es une grande malade Carla, ils nous laisseront jamais rentrer. On est trop jeunes, ça se voit !

- Commence pas, tu veux pas avoir un peu confiance pour une fois ? Si je te dis que ça va marcher, ça va marcher ! Aller bois.

Pas du tout convaincu par les dires de mon amie, je saisis pourtant la bouteille qu'elle me tend d'une mine boudeuse. Au même moment, cette dernière se déplace devant son miroir pour vérifier ses boucles blondes nouvellement faites.

Ce soir nous allons en boîte pour la première fois de ma vie, alors que nous n'avons que 16 ans. Je sais oui, ça a l'air débile comme ça mais parmi tout nos camarades nous sommes les dernières qui ne sont pour l'instant pas rentrer en boîte. J'ai dû dire à ma mère qu'on allait juste à une petite soirée chez un camarade, alors que l'on va dans une boîte. Et pas n'importe laquelle, une boite gay. Carla dit que Natalie de son cours de maths, lui a dit que c'était la boîte la plus chaude du moment. Et comme Carla ne fait rien à demi-mesure, elle a décidé que cet endroit là était celui qu'il nous fallait impérativement.

- Je te jure que si ils appellent mes parents je m'enfuis de la maison ! continuais-je après trois gorgées de champagne. Mon père lui il rigolera, mais ma mère elle...

- Mais tu lui as dit que tu étais avec Guzman non ?

- Evidemment, je lui ai dit qu'il serait avec nous durant toute la soirée. C'était la seule manière pour m'assurer qu'elle n'appelle pas à tout bout de champ.

- Si tu veux à ce point calmer ta conscience, tu n'as qu'à appeler Guzman et lui dire de venir avec nous.

- Non ! m'exclamais-je un peu trop vite

- Et pourquoi pas hein ? demande mon amie soupçonneuse les sourcils froncés

- Parce qu'il saura que j'ai menti à ma mère et il me fera me sentir coupable jusqu'à ce que j'avoue.

- Wow, petit copain de l'année celui-là...

- Et toi pourquoi tu proposes pas à Polo de venir hein ? rétorquais-je aussitôt

La blonde et moi échangeons un regard, avant d'éclater de rire. Je pense qu'on a rit si fort que tous le personnel au premier étage à dû nous entendre. Mais il faut avouer que la blague était plutôt drôle. Polo la poule mouillée dans une boite gay, à tous les coups il se serait évanoui à un moment de la soirée. Hilarant !

- Bon aller j'avoue que tu es super drôle ! déclare Carla après avoir retrouvé le contrôle de sa respiration. Purée...Polo dans...non non si je continue je m'arrêterais jamais. Oh mon dieu, j'espère qu'on se préparera toujours ensemble pour aller en soirée...parce que c'est toujours ces moments-là qui sont plus excitants que la soirée en elle même.

- Moi aussi bella, tu sais très bien que je m'amuse avec toi plus que n'importe qui !

*fin du flashback*

- Wow, je m'attendais à tout sauf ça. C'est...ça à l'air d'être un enfer.

- Ça l'est Dahlia, je te le garantis. À chaque fois que je vois ce mec, je me rappelle à quel point je le déteste mais surtout à quel point je me déteste pour m'être embarqué dans tout ça.

- Mais ce n'est pas ta faute ! C'est celle de ton père, et de ta mère. C'est eux les horribles personnages qui te forcent à faire ça, c'est degueulasse.

Assise sur mon lit en face de mon ancienne meilleure amie, j'essaye d'avaler toutes les révélations qu'elle vient de me faire. Au début quand je l'ai vu à ma porte j'ai bêtement cru qu'elle venait encore me dire à quel point elle se sentait mal pour ce qui arrive à Ander, mais j'ai eu tort. Très tort. Elle venait vider son sac, car il n'y avait plus personne pour l'écouter ou même la comprendre. Et parfois quand on a vraiment besoin d'aide, on hésite pas à aller se confier à nos démons du passé. Ou tout simplement à nos vieux amis.

Élite 2 : Here we go again  Where stories live. Discover now