32/ Culpabilité

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- Azucena ? Ander ? Il y a quelqu'un ?! Ander, on va être en retard !

Alors que j'ouvre la porte des Muñoz grâce à ma propre clé, gentiment offerte par Azucena, je suis surprise de constater que le rez-de-chaussée est vide. Personne dans la cuisine, dans le salon où ni même dans le jardin. À vrai dire c'est tellement silencieux que ça m'inquiète. Car ce matin, avant le début des cours j'étais sensée accompagner Ander a sa chimio.
Ou plutôt Hector était sensé nous conduire.
Mais alors que je sors mon téléphone sentant de plus en plus de l'inquiétude monter en moi, un bruit à peine audible m'interpelle depuis l'étage.
Sans hésiter, je remets mon téléphone dans la poche de mon pantalon et grimpe les escaliers quatre à quatre faisant raisonner mes talonnettes.

Une fois arrivée à l'étage, je trouve la porte de la chambre d'Ander grande ouverte et ce dernier assit sur le rebord de sa fenêtre. Il porte son uniforme scolaire, malgré le fait que l'on doit être à l'hôpital dans 15 minutes.

- Ander pourquoi tu ne réponds pas ?! Ça fait au moins dix bonnes minutes que je cris comme une malade en bas ! Et puis pourquoi tu portes ton uniforme ? On doit se rendre à l'hôpital.

- J'aurais répondu si toi tu avais répondu à tous les messages que je t'ai envoyé. Tu étais où hier soir ? Et puis oublie pour l'hôpital j'irais pas.

- Comment ça tu n'iras pas ?! C'est important ! Et puis on s'en fiche d'où j'étais non ?

- Pas quand je t'ai appelé plus de cinq fois sans réponses. rétorque le garçon en se levant. Et si ma mère ne me surveillait pas comme une gardienne de prison, je serais venu toquer à ta porte.

- J'étais avec Valério. soupirais-je finalement

- Ah bon ? Et pourquoi ça ? questionne Ander dont la voix devient plus dure

- J'avais besoin de m'évader, de ne penser à rien. Et tu le connais...toujours à côté de la plaque donc je me sentais bien...mais c'est pas important. Allons-y il faut que...

- Je n'irais pas ! s'exclame à nouveau le jeune homme m'arrêtant dans mes mouvements. Laisse tomber on va en cours.

Surprise par sa véhémence, je me plante devant lui et croise les bras. Il a besoin de cette chimio, plus que n'importe quoi pour le moment. Donc à moi qu'il ai une raison d'enfer, il va y aller. Je le traînerais si il faut !

- Est-ce que tu fais ça parce que tu es fâché contre moi ? demandais-je après plusieurs minutes de silence. Si c'est ça je te conseille d'arrêter tout de suite, tu ne vas pas te faire du mal pour me punir. On est pas Guzman et Lucrecia merde !

- Ça n'a rien avoir. Je trouve juste que c'est une perte de temps. J'ai peu de chance de survivre, je ne veux pas me faire subir ça. Nous faire subir ça.

- Nous faire subir quoi ?! rétorquais-je la voix tremblante. T'as envie qu'à chaque fois que l'on se voit on pense au fait que ça pourrait être la dernière ?! Je refuse de te perdre comme ça Ander, je refuse !

- Je le savais...je le savais qu'on aurait dû se séparer, je te fais du mal.

- Arrêtes ! hurlais-je faisant trembler tout mon corps. Arrêtes d'utiliser des excuses à la con pour justifier tes envies mortelles ! Tu vas aller à cette chimio, l'endurer et survivre. On a des projets...murmurais-je d'une petite voix. Pitié Ander on a des projets...

Ce dernier dont le regard c'est fait plus doux s'avance doucement vers moi, avant de saisir délicatement mon visage entre ses doigts. Pendant un instant j'ai envie de me défaire de son étreinte, mais il ne m'en laisse pas l'occasion. Au contraire il me tient plus fort me rapprochant de lui, avant de déposer un baiser sur mon front.

Élite 2 : Here we go again  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant