Élite 2 : Here we go again

18/ Sur le bout de la langue

- Regarde, là on dirait un éléphant.

- N'importe quoi, c'est plutôt un chat. Un énorme chat avec de très grosses moustaches.

- Valério ouvre les yeux, c'est un éléphant y'a pas de doute !

- C'est toi où c'est moi qui a positionné le projecteur Dahlia ?

- Toi, mais contrairement à toi moi je n'ai jamais eu à porter de grosses lunettes à cause de ma vue déplorable !

Le garçon rit alors que son épaule effleure encore une fois la mienne. Je me contente de pousser un soupire de satisfaction, alors que les étoiles projetées au plafond bougent lentement telles de petites vaguelettes. Nous sommes dans l'une des salles de jeux de la maison de Valério. Je savais qu'il se sentait atrocement mal, et je savais aussi que pour une fois le sexe ne serait pas ce qui lui remonterait le moral. Sachant aussi que je ne veux plus coucher à droite et à gauche, juste parce que je ne peux pas avoir Ander. Même si ça fait mal il faut que j'attende de clarifier ma situation avec lui, avant de faire n'importe quoi d'autre. C'est la seule manière pour moi d'avancer.

- Comment tu as fait pour te souvenir du projecteur d'étoiles ? me demande le garçon allongé sur le billard à côté de moi. On a pas dû le ressortir depuis nos 12 ans au moins.

- Je m'en souviens parce que j'adorais quand on s'allongeait comme ça et qu'on restait des heures les yeux rivés au plafond. Voir la Grande Ourse, l'Orion, l'Andromède...c'était beaucoup plus cool que de courir comme des cons dans le jardin avec Guzman et Marina.

- Parfois j'oublie qu'on faisait des choses aussi simples que ça ensemble.

- C'est pas parce qu'on a commencé nos premières expériences sexuelles ensemble, qu'on était que ça. répondis-je en me penchant vers lui

- Et on pourrait bien continuer sur cette lancée...

En disant ces mots, Valério relève légèrement la tête de manière à rapprocher son visage du mien. Si je ne m'étais pas reculer à temps, on se serait sûrement embrassés. Et vue les effets qu'il a sur moi, je me serais laissé faire malgré toutes les choses que je pense au sujet d'arrêter d'aller voir ailleurs. Il est ma petite faiblesse.

- Il n'y aura rien entre nous tant que tu ne m'expliqueras pas complètement ce qui c'est passé avec Nadia. Comment ça tu devais la sauver de Lu ?

- Elle voulait faire échouer Nadia parce qu'elle avait peur de ne pas être à la hauteur. soupire le garçon. Elle voulait aller dire à ses parents qu'elle et Guzman...ma soeur est une connasse.

- De la pire espèce. Mais pourtant tu as quand même trouvé le moyen de coucher avec elle.

- C'était bien plus que ça entre Lu et moi tu sais. avoue t-il en se redressant à nouveau. Au début elle m'apportait le réconfort que nos parents ne nous donnaient pas, ensuite c'est devenu plus charnelle et encore ensuite...elle m'a appris à aimer.

En temps normal je lui aurais dit de se taire, je lui aurais dit que ça me dégoûtait et que je ne voulais rien entendre de tout ça. Mais alors que j'ai les yeux plongés dans ceux de Valério, je réalise qu'il pense vraiment chaque mot qu'il est entrain de prononcer. Est-ce que ça rend la situation plus compliquée ou plus sale ?

- C'est pour ça que tu continues...parce que tu es amoureux d'elle ? demandais-je

- C'est ce que je croyais. Mais je me suis rendu compte qu'elle m'utilisait, pour combler le fait qu'elle ne pourra jamais avoir Guzman. Je pense aussi que c'est une des choses qui fait qu'elle déteste Nadia encore plus.

- Wow, si ça c'est pas une histoire d'amants maudits...

- Très très tragique. Qu'est-ce qu'on va faire de moi ! rit Valério. En plus d'être un Addict, je suis attiré par ma soeur et un gros échec scolaire. Si j'avais été pauvre...