20/ Un soupçon de vérité

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J'ai 15 ans. Bientôt 16. Je viens de partir en courant de la maison à cause d'une grosse dispute entre mes parents. Je les ai entendu dire des choses si horribles sur leur couple, sur moi, sur ma naissance que je n'ai pas pu supporter d'être dans la même maison qu'eux une seconde de plus. Et peu importe la taille de la maison, leurs mauvaises énergies se faisaient sentir partout.
À présent je suis dans un parc, un parc avec une étendue d'eau calme et sale mais pleine de nénuphars. J'aime beaucoup cet endroit, j'y viens souvent avec Carla quand on en a marre d'aller aux restaurants pour discuter. En plus de ça on est souvent accompagnées de nos parents donc on est pas vraiment libres de nos paroles. Mais ici c'est différent, ici c'est si calme et doux que parfois j'ai l'impression d'être autre part. Autre part c'est exactement où j'ai besoin d'être à l'instant présent.

En fermant les yeux, je les vois encore, je les entends encore. J'entends mon père dire que ma mère est une horrible génitrice. J'entends ma mère dire à mon père qu'il n'est peut-être pas vraiment mon géniteur. Je me vois pleurer, je me vois envoyer un message à mon petit ami pleine de détresse. Je lui ai dit de me rejoindre ici, parce que si je me pointais chez lui dans cet état là, non seulement Marina allait flipper mais en plus de ça ses parents auraient avertis les miens. Décidément cet endroit est le seul refuge qui me reste.
Justement alors que je me nettoie pour une seconde fois les yeux, il apparaît les mains dans les poches et le visage froncé d'inquiétude. Sans attendre je me lève et lui saute dans les bras, laissant encore une fois les larmes couler.

- Lia ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu m'as fait peur avec ton message.

- Guzman...je...je peux plus vivre chez moi. Aujourd'hui c'était trop. Beaucoup trop.

- Quoi ? Dis-moi ? On t'a fait mal ?!

En demandant cela il se met aussitôt à inspecter mes bras, mon cou et mes jambes mais je le repousse gentiment en secouant la tête.

- Non, non pas physiquement. Mais...mais mon père a dit qu'il aurait aimé ne pas avoir d'enfant. Que...que j'ai gâché son mariage ! Il me déteste !

- Je vais le tuer. Je vais le tuer il n'a pas le droit de dire ça !

- Guzman arrête. soupirais-je en séchant à nouveau mes larmes. Je ne veux pas qu'il te fasse quelque chose, déjà qu'il ne t'apprécie pas plus que ça...j'ai juste envie que tu restes avec moi. Près de moi.

- D'accord, d'accord je vais rester avec toi mi amor.

Aussitôt il m'attire contre lui et me serre fort dans ses bras, alors qu'il embrasse mes cheveux et tente de me calmer.

- Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. murmurais-je après plusieurs longues minutes. Je t'aime tellement.

- Ne t'en fais pas, je suis là. m'assure Guzman en me serrant plus fort. Toujours.

- Je te jure que je ne te mentirais jamais, je sais que tu seras toujours là pour moi. Merci Guzman.

- Je t'aime.

***

***

- J'arrive pas à croire que je l'ai fait. J'arrive pas à croire que j'ai réussi à lui mentir en face.

- Moi non plus, j'ai eu peur. J'ai cru que tu allais lui dire Dahlia.

- Moi aussi. Je le voulais, vraiment. Mais mon cerveau...j'en sais rien. J'ai eu peur aussi. Si tu n'avais pas commencé à nier...j'aurais avoué.

- Honnêtement je ne sais pas comment moi-même j'ai réussi. soupire Ander

Allongés sur son lit l'un contre l'autre, on reparle encore et encore de ce qui c'est passé ce soir et surtout de comment ça c'est fini. J'avoue que quand on est rentré j'ai fait une crise de larmes, vomi trois fois mais au final je me suis calmée. Grâce à Ander évidemment.

Élite 2 : Here we go again  Where stories live. Discover now