•| 23|| Baston ! ∞

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Pensez à voter, mes Lunes !
Bonne lecture 🌒 💦💛
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Apollon

— Désolée, bredouille Luna en se détachant de moi, les joues rouges.

J'étais bien, moi. Dans le silence, à la consoler. Je me promets de la tabasser, cette Clémence, si elle l'embête encore. Et je vais casser la gueule de Baptiste Renaud, pour sûr. Il a poussé la chose trop loin, sa jalousie a dépassé tout ce que j'aurais pu croire...

Elle détache ses cheveux qui coulent sur ses épaules, secoue la tête pour les remettre en place et cale son foulard dans sa chevelure pour avoir le front libéré. Luna Charleston a changé, encore. Son physique est plus attirant, ces derniers temps, et pas seulement parce qu'elle me plaît, non, quelque chose s'est vraiment métamorphosé en elle. Comme si le papillon était enfin sorti de sa chrysalide. Elle esquisse un sourire dans ma direction, laisse tomber son sac à mes pieds et s'enfuit en courant. Lorsqu'elle passe devant Nolan, elle lui murmure quelques mots et il ouvre des yeux grands comme des soucoupes en lui criant de s'arrêter.

— Elle va où ? je m'inquiète.

— Tabasser Clémence. Je pense qu'elle va avoir besoin d'aide..., répond mon frère en passant des doigts dans ses boucles noires.

— Naann...

— Si.

Je ramasse son sac à dos bleu, le jette sur mon épaule et nous nous précipitons à sa poursuite. Un cri retentit au bout du couloir, je me retiens de rire parce que la scène est juste ironique : Lù a attrapé Clémence par les cheveux, et la blonde est agenouillée aux pieds de Baptiste qui ne fait rien pour l'aider, car il couve ma Lunie d'un regard énamouré. Elle n'a rien remarqué. Et ça m'énerve au plus haut point.

— Tu vas me le payer un jour ! siffle Clem, se croyant flippante.

Nolan me jette un regard, car il a remarqué que le regard de l'ex de notre amie m'affecte, et m'interroge en se mordant les joues d'impatience :

—  Baston ?

— Baston, j'acquiesce avec un grand sourire en me précipitant sur l'ex de mon amie.

— Paul, Nolan ! Arrêtez ça ! nous hurle Alicia de quelque part dans le hall, mais aucun de nous deux n'a envie de l'écouter, parce que c'est trop drôle et que ça fait trop longtemps qu'on n'a pas tapé sur quelqu'un ensemble.

Baptiste décoche un coup dans le tibia de mon frère, je réplique d'un poing dans son menton. Son coude se fracasse sur mon arcade, je gémis, mais retourne à l'attaque. Nolan le plaque sur le sol, je m'agenouille près de lui et lui presse la trachée de mes mains en sang, parce que mon sourcil pisse de l'hémoglobine à s'en faire une boisson.

Je le libère et me retourne pour voir où en est Luna : elle s'est arrêtée et nous contemple, la mâchoire pendante, Clémence a un bleu sur la joue et l'approche par-derrière en silence, prête à lui accorder un coup de poing dans la tempe. Je me jette dans sa direction et l'attrape dans les bras avant qu'elle s'écrase au sol, tirant la blonde par les pieds, qui, déséquilibrée, tombe à son tour.

— Nolan ! je lance à mon frère heureux de tabasser une bonne fois pour toutes le beau gosse insupportable du bahut. J'y vais !

Il acquiesce de loin, gifle la joue rougie de Baptiste Renaud une dernière fois, prend son sac et celui de Luna que j'ai laissé tomber et on s'échappe tous les trois du lycée comme des malfrats.

— Putain..., souffle Luna, les yeux ayant doublé de taille d'étonnement. Je ne m'étais jamais défoulée autant que ça !

— Ça fait du bien, hein, la taquine mon frère en arrachant sa ceinture.

Je me tais en pressant mes doigts sur mon arcade sourcilière douloureuse qui n'arrête pas de perdre du sang, grommelant de douleur.

— Paul, viens, m'intime-t-elle avec un geste de la main.

J'escalade le siège pour passer sur la banquette arrière pendant que Nolan met le contact et démarre en trombe. Je me laisse tomber à ses côtés et elle écarte délicatement ma main pour poser un mouchoir sur la plaie et tenter d'essuyer le carnage.

— Prends ça, lance-t-elle en me déposant un cachet entre les doigts, sortant d'une pochette mystère de son sac à dos. C'est pour la douleur.

— Merci, je murmure, fermant les yeux de fatigue pendant qu'elle me désinfecte.

— Ça va piquer, prévient-elle, et je grimace.

Son visage est tout près du mien. Ses cheveux décoiffés lui donnent un air si ensorcelant que je ne peux pas détacher mon regard de ses traits et de ses iris noirs comme la nuit. Elle finit par me remarquer et esquisser un sourire, mais ne relève pas.

— On rentre et on risque de se faire défoncer ou on va se planquer pour ressortir dans quelques jours ? demande le conducteur.

— Se planquer ? panique Luna.

— Si tu veux, on peut passer chez toi pour prendre quelques affaires et on reste dans notre planque quelques jours le temps que le calme redescende. Sinon on est sûrs que Baptiste et Clémence vont nous tomber dessus demain ou dans les jours qui suivent, et nos parents avec. Ton ex est connu, si tu vois ce que je veux dire. Lui et ses potes risquent de nous tendre une embuscade. Pour essayer de te récupérer. C'est la guerre, Luna...

Je sursaute de douleur et agrippe la main de la jeune fille, elle pince ses lèvres et ne réagit toujours pas, entrelaçant ses doigts fins et délicats aux miens.

— Passe chez moi, je prends à manger, des habits et des compresses, répond-elle finalement de façon radicale.

Son cœur bat à la même allure que la mienne, à coup sûr. Je l'imagine vu la couleur actuelle de ses joues, sauf si cette dernière est due à notre fuite précipitée.

Elle pose sa tête sur mon épaule et étrangement... je me sens enfin bien. Chez moi.

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L'Enfer c'est nousDonde viven las historias. Descúbrelo ahora