L'Enfer c'est nous

•| 12|| Coeur brisé ♪

Pensez à voter, mes Lunes !
Bonne lecture 🌒 💦💛
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→ Luna ♪

Je serre Maman dans mes bras, et lui promets de ne plus jamais sécher les cours, elle sanglote, me murmure qu'elle craignait que je fasse comme ma sœur, et ses ongles s'enfoncent dans mon dos, m'arrachant une grimace de douleur car ils se plantent dans ma chair à travers mon débardeur. Papa se joint à l'étreinte, mais, épuisée par ce qui vient de se passer, je m'échappe et file dans ma chambre, poussant le battant en tournant la clé dans la serrure. Enfin seule.

Je n'aurais jamais dû y aller. Quelle andouille.

J'allume le téléphone à la coque bleue d'Émilie, j'ai un nouveau message : c'est lui. Je réenregistre le numéro dans les contacts.

Regrets : Luna ?

Émilie : Tu n'étais pas là.

Regrets : Je suis parti après avoir attendu 45 min...

Émilie : Désolée. J'aurais dû venir plus tôt. Je n'ai pas réussi.

Émilie : À la place, je suis arrivée en retard et me suis une nouvelle fois fait agresser par mon pire cauchemar...

Regrets : Comment ça ? Qui c'est ? Il t'a fait quoi pour être ton "pire cauchemar" ?

Je pousse un soupir, ne souhaitant pas répondre à sa question pour l'instant, mets le portable en mode silencieux et l'envoie valser sous mon lit. Je me poste devant mon miroir, me déshabille pour me mettre en chemise de nuit, détache mes cheveux et me roule en boule sur mon tapis, un coussin serré contre ma poitrine secouée de sanglots.

Quelqu'un frappe contre la vitre, je retiens un soupir, parce que Baptiste me fatigue à me rendre visite sans me demander. Bien sûr, ça part d'une bonne intention, mais j'ai parfois envie de me reposer, et quand il débarque, ce n'est pas pour dormir, mais pour une séance de sport intensif. Ça commence à me peser sur la conscience.

Je lui ouvre quand même, parce que je ne suis pas une pourriture, qu'il est mon meilleur ami à la base, et que je ne compte pas le laisser poireauter dehors comme un âne...

— Hey ! me lance-t-il en enjambant ma fenêtre pour sauter sur mon matelas.

— Salut, je réponds, et il ne se rend pas compte que je n'ai pas l'air heureuse de le voir être avec moi.

— C'était quoi cette histoire tout à l'heure ? Je sais que ce n'est pas question de photos, Lù. C'est logique et ça se voit sur ta tête quand tu mens.

Il se passe une main nerveuse dans les cheveux et tire légèrement sur les racines, ce qu'il fait systématiquement lorsqu'il est mal à l'aise ou quand quelque chose le tracasse. Ses iris se plongent dans les miens et je me sens obligée de baisser les yeux vers mes doigts que je tords dans tous les sens. Il s'en rend compte. Pousse un soupir. Me lève le menton de l'index. Je suis foutue. Il ferme les yeux et me serre dans ses bras.

— Je sais que c'est dur pour toi, murmure-t-il contre mon oreille. Tu peux m'en parler, tu sais ?

Je m'en veux énormément de lui mentir ainsi. Il faudrait au moins que je lui dise une chose qui me tracasse. J'opte pour révéler une partie de la vérité, ramenant mes mèches noires en arrière. Il a toujours craqué lorsque je fais cela. Cette fois, il ne cille même pas.

— Je ne pensais pas me lancer dans un truc aussi sérieux quand on est devenus amis, à vrai dire. J'ai un peu de mal, en ce moment, chuchoté-je. Je ne sais pas vraiment ce que je veux, pourtant je suis sûre d'une chose : j'ai besoin d'une pause. Pas d'une pause d'amitié, mais un arrêt sur image dans notre relation. Pour que les choses s'éclaircissent, que je puisse réfléchir.

La douleur visible dans ses yeux me brise le cœur, le ton qu'il emploie le fait imploser.

— Si c'est vraiment ce que tu souhaites, alors c'est d'accord. J'aurai beaucoup de mal à te laisser partir et je ne peux pas te garantir d'arrêter de te regarder comme avant, mais je vais faire ce que je peux.

— Je suis désolée, Bat.

Il dépose un dernier baiser sur mes lèvres, ouvre la fenêtre et saute dans le jardin, me laissant seule, les larmes aux yeux, l'esprit comme une flaque d'eau trouble. Je suis incapable de réfléchir à ce que je viens de faire mais je suis persuadée d'avoir fait le bon choix.