•| 28|| Aux-revoirs ♪

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Pensez à voter, mes Lunes !
Bonne lecture 🌒 💦💛
*

Luna

Des bips stridents et horripilants résonnent partout autour de moi. Il est fort probable qu'un tricératops aie élu domicile sur mon crâne, vu la douleur vibrante que je ressens à chaque mouvement minime. Le sang bat à mes tempes. J'arrive à ouvrir péniblement les paupières, mais c'est terriblement compliqué. D'un coup d'œil furtif, je scanne le contenu de la chambre d'hôpital : elle est vide, je suis seule, entourée de ces multiples machines terrifiantes aux bruits inquiétants.

— Apollon ? je murmure.

Une vibration sur ma gauche, un portable. Je tends la main, le saisis, sa forme m'est familière, c'est le mien. Je vois trouble mais j'arrive quand même à lire le message qu'on m'a envoyé.

Apollon 💦 : Appelle-moi quand tu es réveillée.

Je m'apprête à m'exécuter, mais plusieurs infirmiers débarquent dans ma chambre pour me poser plein de questions, toucher aux machines, bref, faire leur boulot. On me retire mon portable, il est posé à l'autre bout de la salle et je me retrouve en Apollon, une nouvelle fois.

Les sensations commencent à revenir une par une, c'est ainsi que je me rends compte qu'un bandage énorme est enroulé tout autour de ma poitrine. Mes côtes douloureuses. Brian qui me jette sur le sol. Clémence qui lui ordonne de me rouer de coups. Ma tempe. Son talon qui se fracasse contre ma tête. Ma gorge. Ses mains qui me coupent le souffle.

On s'affaire autour de moi. Je ferme les yeux. Et je replonge.

— Ça va ? m'interroge ma sœur en rêves.

— Oui..., je murmure, la bouche pâteuse.

Notre dernière confrontation me rappelle vaguement que je dois lui demander quelque chose.

— Tu étais déjà allée là où Nolan et Apollon m'ont emmenée, vrai ou faux ?

Elle baisse les yeux, se laisse tomber vers le sol, et un fauteuil fait son apparition au dernière moment, dans lequel elle rebondit. Une moue se peint sur son visage.

— Vrai. Et je suis désolée de t'avoir fait peur comme ça. J'ai paniqué. Parce que c'est son coin secret, et que c'est ici que tout c'est passé. Il m'a avoué dans ce coin perdu son amour pour moi, et par la suite le fait qu'il voulait s'ôter la vie. Quand je t'ai vue ici, j'ai eu peur qu'il se passe quelque chose.

Elle soupire et je la serre contre moi, mes côtes ne répliquant pas, heureusement, parce que je suis en rêve.

— Écoute..., souffle-t-elle. Je t'avais dit la raison de mon apparition dans tes songes, non ?

— Oui..., j'acquiesce sans comprendre où elle veut en venir.

— Et bien, j'ai le plaisir de t'annoncer que... J'ai accompli ma mission. Je t'ai donné ce que j'avais à te donner, appris ce que j'avais à t'apprendre, et en plus de ça, tu es plus éclairée sur mon passé, grâce à Apollon. Je suis très heureuse que vous vous soyez trouvés, tous les deux.

— Je... Ça veut dire que... tu vas partir, Em' ?

Des larmes dévalent mes joues et ma soeur me fait des yeux doux, me caressant les cheveux et essayant mon visage avec un mouchoir sorti de nulle part.

— Oui, ça veut dire que je vais partir, Lù. C'était la dernière fois que tu me voyais, je suis là pour te dire au revoir.

Je me frotte les paupières, dépourvue de la force de protester car cela ne servirait à rien et le ferait simplement perdre du temps précieux en sa présence. Ma sœur va partir pour de bon. Elle va être libre. Au fond, je suis heureuse pour elle.

— Tout va bien se passer, m'assure-t-elle alors qu'elle commence à s'envoler, attirée par les cieux. Même si tu as l'impression que tu as tout perdu, je serais toujours là.

Elle pose sa paume sur son cœur et me souffle un baiser.

— Ça ira bien. Avec Apollon aussi. Courage, ma Lunie.

*

Des doigts entrelaçent les miens et je me détends automatiquement, sourire aux lèvres. Mes paupières s'ouvrent lentement et je réalise que la personne à mes côtés n'est pas celle à qui je m'attendais.

— Comment tu vas ? me demande un jeune homme aux boucles noires.

Je fronce les sourcils et acquiesce lentement, mais au vu de mon expression, il se rend compte de quelque chose et se doute de la question que je voudrais lui poser.

— Paul n'est pas là, Lunie, chuchote Nolan.

— Où...?

Il détourne les yeux, regarde quelqu'un derrière moi, mais je n'ai pas la force de bouger pour constater qui c'est. Finalement, il ouvre la bouche, balbutie deux trois mots dans le vide avant de me répondre clairement.

— Il a... disparu. Il s'est enfui. Il dit ne pas vouloir être la cause de ton malheur et de te mal-être. Et il est parti. Je ne sais pas où.

Je murmure quelque chose et il approche sa bouche de mon oreille, puis recule, me contemple dans les yeux, et hoche du menton avec certitude.

— Je vais le retrouver.

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