Chapitre 27

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Aline

Je verse un peu de lait dans la gamelle rose du chaton qui me tourne entre les jambes, se frotte et ronronne à n'en plus pouvoir. Il s'en va lapper sa boisson avec joie tandis que je repose sa nourriture à sa place. L'appartement s'est fait à Binx, il est partout désormais.

Assise sur le canapé j'envoie un message au brun et reçois sa réponse dans la foulée – me démoralisant soit dit au passage après cette journée catastrophique : café renversé par Amy sur mon haut blanc à à peine huit heures du matin, note assez basse sur un projet, un repas vraiment atroce à midi et une après-midi à assister à des cours plus ennuyants les uns que les autres.

J'avais envie de ses câlins dans son lit, ses bras m'entourant toute la nuit, son parfum apaisant. Mais Oscar ne rentre pas ce soir.

J'attends que Binx ait finit son lait, qu'il vienne se coucher sur le plaid près de moi et semble dormir pour récupérer mon sac et mettre mes chaussures pour rentrer chez moi. J'attrape les clefs du brun, sors les miennes de mon sac et m'apprête à ouvrir lorsque des coups retentissent contre la porte. Je regarde le chaton qui vient de relever la tête, le même air méfiant que le mien.

Je repose mes affaires et entrouvre. Un homme fraichement rasé, aux cheveux gris, un sac de voyage à la main me fait face. Il fronce les sourcils, semble surpris mais son sourire en coin me donne des frissons, des frissons de peur. Son air me rappelle Noah soudainement.

– Je peux vous aider ? Je demande en reprenant consistance

– Ça dépend, vous êtes qui ? ricane-t-il

– Pardon, mais vous vous êtes qui ? Je répète interloqué

– C'est pas ici qu'il habite Oscar, Oscar Castez ?

– Vous êtes qui ? Ma voix ferme paraît le surprendre puisqu'il perd son sourire

- Je suis son père.

Oscar

Alors que les enfants sont revenus, je suis surpris de n'en reconnaître seulement deux. Les trois autres sont de parfaits étrangers mais tous les cinq semblent s'entendre à merveille. Cela ravit Carmen et Jean-Marc, ils font penser à une vraie famille une fois réunit.

Je souris avec nostalgie en les regardant jouer au Monopoly. Les cartes sont toutes cornées, les billets légèrement déchirés, il a vu passé des dizaines et dizaines de jeunes. J'y jouais avec Cheyenne, Tim et Tom, ces deux derniers s'y amusent toujours sous mes yeux.

Je continue de discuter avec Carmen, elle me pose des questions sur mes cours, puis viens fatidiquement : Aline. Je lui avais rapidement parlé au téléphone, elle ne l'a pas oublié. Je me retrouve tout rouge tandis qu'elle rit de mon embarras. Jean-Marc au fourneaux, les enfants commencent à s'exciter, les ventres gargouillent et le mien aussi. Carmen me propose de rester dormir en raison de la nuit déjà tombé et de l'heure tardive. Contraint d'accepter par manque de bus on se met tous en table dans un ambiance conviviale.

Au moment du dessert je sens dans ma poche de pantalon des vibrements incessants, j'avais ignoré en me disant que ce devait être Jackson. Je jette un œil discrètement – Carmen déteste le télephone à table, c'est interdit – je suis pris de panique lorsque je lis "six appels manqués de Aline". Je déverouille mon portable pour regarder les textos de la brune :

Ton père est chez toi 21:23

Oscar réponds 21:35

T où ? 21:44

Je le laisse avec Binx ? 21:50

Je préfère prendre Binx chez moi 21:52

Réponds 21:59

L'effet coyoteWhere stories live. Discover now