Chapitre 8

8 4 0
                                    

Oscar

Ces derniers jours avaient été plus qu'éreintants. Entre mon séjour chez Carmen, devoir rattraper mes cours, ma petite dispute - si on peut appeler ça comme ça - avec Aline et Jackson qui fait sa soirée. Si la brune ne m'avait pas envoyé de message à dix huit heures, je n'y serais jamais allé.

Aline

Je vais chez Jackson avec Rita (une copine de la danse) vers vingt deux heures 18:12

18:15 Parfait, à ce soir

Et bon sang comme j'avais hâte de la voir, de lui parler, de la faire rire. Je m'imagine déjà en paix avec elle. Pourtant il ne faut pas que je m'emballe trop vite, elle est sûrement encore énervée, je ne la connaissais pas rancunière. D'un autre côté quand j'y pense ça me fait réfléchir un peu plus à elle. J'apprends à la connaître et elle se révèle légèrement à moi. Peut-être que je devrais à mon tour faire un effort, il m'est cependant difficile de m'ouvrir, même de bon cœur. Depuis petit j'ai la même sensation qui m'habite, jamais personne ne me connaîtra vraiment. Après tout ça me plaît à moi. Personne ne me connaît et c'est mieux pour tout le monde. Grâce à ça je me suis fait des amis cette année. Et j'ai rencontré Aline. Une amie elle aussi mais différemment de Diane, Nina ou même Béa et Alma. Peut-être que cela ne va que dans un sens, j'ai envie de croire que non, j'espère qu'elle aussi le sent.

Je me demande comment elle va s'habiller. Et moi, est-ce que ma tenue va lui plaire ? Bon, après tout, elle s'en fiche de ma tenue, enfin j'imagine. Avant de me préparer pour la soirée je reçois l'appel de Jackson,

- Mec tu veux pas venir m'aider là, les gens vont arriver et y a rien qui est prêt, faut vraiment que tu viennes je t'en supplie c'est la première soirée que j'organise. J'ai des nouveaux gants bientôt je te file mes anciens quasi neufs si tu veux !

Je ricane dans le téléphone.

- Je te connaissais pas aussi stressé dit moi. J'arrive, pas besoin de gants. Par contre une bouteille gratuite ça m'arrange pour ce soir, j'ai rien à apporter à boire.

- C'est nickel j'ai ce qu'il faut, mais dépêche !

Je raccroche toujours en rigolant. On se connaît depuis petit, on a quasiment aucun secret l'un pour l'autre. Pendant mes semaines ou mois d'absences loin de Bordeaux, on s'arrangeait toujours pour s'appeler, s'envoyer des messages au moins une fois par semaine pour qu'il puisse me raconter tout ce qu'il se passait dans notre ville. C'était des moments précieux, il était mon point d'ancrage à l'époque. Aujourd'hui ça a changé, mais Jackson restera à jamais mon meilleur ami, il est le seul qui sait tout. Mais même avec lui je ne me laisse pas aller à cent pour cent, je suis toujours sur mes gardes quelle que soit la personne.

J'enfourne en vitesse quelques habits et autres dans un sac-à-dos avant de filer. Dans l'appartement en face aucun bruit, aucune lumière. Je ne m'attarde pas et poursuis ma route au pas de course pour arriver au plus vite chez mon ami. Une fois devant chez lui je ne prends pas la peine de sonner, j'entre comme je le faisais plus jeune. Rien n'a changé ce qui a pour effet de me surprendre à chacune de mes visites. Sa mère étant morte à ses dix huit ans il a hérité de son appartement, ce qui n'est pas plus mal sinon il aurait quelques difficultés à se loger. Je l'aurais bien accueilli mais ça m'arrange vraiment de vivre seul. C'est plus simple comme ça.

Je découvre l'appartement rangé, ce qui est une première depuis qu'il vit seul. Je pousse un petit souffle de surprise, Jackson est un véritable bordélique et ça n'a jamais changé en vingt et un ans d'existence. Je traverse le corridor pour atterrir dans le salon et la cuisine ouverte et trouve mon ami en tailleur en plein milieu de la pièce en train de jurer. En entendant mes pas il se retourne et me lance l'objet qui le fait pester. Une lampe multicolore pour la soirée. Je souris, le bricolage même le plus simple n'est pas son fort non plus. Je m'assois sur son canapé et répare en vitesse sa lumière. Pendant ce temps il disparaît dans sa chambre faire je ne sais quoi. Lorsqu'il revient sa loupiote fonctionne et il s'affale à côté de moi en me remerciant,

L'effet coyoteKde žijí příběhy. Začni objevovat