- "Quel âge as-tu ?" lui lançai-je à mon tour, cherchant à en savoir plus sur ce mystérieux compagnon.

Un sourire timide se dessina sur son visage, et il répondit d'une voix légèrement hésitante,

- "J'ai 17 ans."

Mon regard se détourna brièvement vers le four, où une horloge incrustée affichait imperturbablement 10h38.

- "Pourquoi n'es-tu pas au lycée, comme la plupart des gens de ton âge ?" l'interrogeai-je.

Son visage se ferma légèrement, une ombre d'inconfort traversant son expression. Il passa une main sur sa mâchoire, fronça les sourcils avant de répondre,

-"Je suis inscrit à des cours à distance. Je n'ai pas besoin d'être physiquement dans un lycée pour étudier. Puis, j'ai essayé, tu sais, mais ça prenait trop de temps. Il y a beaucoup de travail à faire ici."

Sa réponse me fit tiquer.

Il ne semblait pas saisir que, à son âge, sa place devrait être dans un lycée, à apprendre et à partager des rires avec un groupe d'amis, et non pas à être engagé dans une organisation criminelle.

Alors que je m'apprêtais à lui faire remarquer que sa place n'était pas au sein de cette organisation criminelle, une voix s'éleva pour me couper la parole.

- "Tu n'es pas la seule à être ici contre ton gré. La plupart des personnes que tu croiseras ont grandi dans ce monde, n'ayant pas d'autre choix que de s'y conformer. Nous sommes des dizaines à être ici de force, tout comme toi."

Intriguée, je me retournai pour découvrir Mya.

Son entrée dans la pièce s'était faite sans que je m'en rende compte. Sa déclaration résonna en moi.

Elle affirmait que de nombreuses personnes étaient retenues ici contre leur gré, mais jusqu'à présent, la maison semblait étonnamment vide.

- "Pourquoi cette maison semble vide alors qu'elle est immense ?" demandai-je en direction Mya.

- "Dans cette maison, il n'y a que les personnes les plus proches de Clive qui y vivent. Les autres résident au village."

Le village ? Intriguée par cette mention, mes sourcils se froncèrent.

Mya me fit signe de la suivre et déclara,

- "Viens, je vais te faire visiter."

Je la suivis à travers la maison, et ensemble, nous franchîmes les portes du chalet. Un froid glacial m'accueillit, la neige tombée toute la nuit recouvrant le paysage d'un manteau immaculé.

La simple polaire que je portais ne suffisait pas à me protéger du froid, mes dents claquaient violemment.

Des gardes, semblables à ceux de la veille, étaient postés tout autour de la maison. Mya s'engagea sur un petit sentier, nos bottes foulant la neige fraîche.

Nous empruntions des sentiers déserts à travers la forêt, plongés dans un silence réconfortant. Devant moi, s'étendait un paysage magnifique, des arbres à perte de vue.

Le froid mordant contrastait avec la beauté tranquille de la nature environnante.

Mya semblait savoir où elle allait, et je me laissai guider, m'immergeant dans le calme apaisant de la forêt enneigée.

Au bout du sentier, des dizaines de petites maisons, ornées de guirlandes lumineuses, apparurent dans le paysage enneigé.

Nous nous dirigeâmes vers une place où un marché animé avait pris ses quartiers. Des vendeurs proposaient une variété de fruits et de légumes, créant une atmosphère vivante et colorée. Devant moi s'étalait un véritable village, une enclave inattendue dans cet environnement isolé.

Au bord du videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant