Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]

25

Après une micro douche, un changement de tenue et l'application de quelques poudres sur le visage, Éva dévala à la hâte les marches du manoir pour rejoindre ces hôtes qui l'attendait depuis bientôt deux heures.

Timidement, elle pénétra dans l'immense salle à manger aux teintes bordeaux et dorée.
Une imposante table pouvant accueillir une dizaine de convives était placée au centre de la pièce.

«  C'est pas un peu beaucoup? » songea t-elle en apercevant les dizaines de plats sur la table.

— Tu es là ! Se rejouit Rachel en voyant son amie sur le pas de la porte.

Isandro interrompit immédiatement ce qu'il faisait pour jeter ses yeux bruns vers celle qu'il ne parvenait pas à sortir de son esprit.

Sans grande surprise, Éva rayonnait. Elle avait vêtue une jolie robe bleu et détaché sa longue chevelure blonde.

— T'es canon Éva. Ajouta son amie avec sincérité.

— C'est gentil. La remerciait-elle timidement. en s'avançant vers la table sans jamais croiser le regard ardent du beau brun.

— Assied toi plutot en face d'Isandro. Indiqua Lorencio quand il la vit prendre place à l'autre bout de la table.

Rachel esquissa un large sourire en lançant un clin d'oeil satisfait au père de sa fille.

Ces deux là semblaient s'être entendu préalablement. Et une machination suspecte semblait débutait.

— Je suis désolée pour le retard. Réitéra Éva en s'asseyant.

— C'est pas grave Éva. Tu es là et c'est le principal. Répondit son amie pour la mettre à l'aise.

L'institutrice tenta de s'asseoir de façon naturelle, mais les deux yeux couleur ébène en face d'elle, la fixaient avec ardeur.

— Je suis content de te revoir. Amorça Isandro à l'intention de la belle créature tout proche de lui.

— Ah oui?! Répondit Éva le regard fuyant.

— Oui. Lorencio m'a dit que tu avais repris le boulot. Je me réjouis de l'apprendre.

— Oui j'ai réintégré l'établissement ou j'enseignais avant de... enfin...

La jeune femme s'interrompit elle même.

— Avant de privilégier le bonheur d'un autre au détriment du tien. Compléta Isandro avec plus de poésie.

— Voilà. Expira Éva en laissant un léger rictus s'afficher sur son visage.

Le dossier Alfredo n'était pas un sujet dont Éva appréciait la réouverture. La jolie blonde préférait terrer cette étape de sa vie dans l'oublie, anéantissant d'une pierre deux coups le spectre du mafieux et la tristesse d'avoir perdu son temps.

— Et toi? J'ai appris que tu vivais à Mexico. Osa t-elle lui demander en arrimant enfin son regard au sien.

Le beau brun sentit une onde de chaleur envelopper tout son corps. Et même sa carrure d'homme solide ne put protéger son coeur de cette secousse enivrante.

— Y vivre est un bien grand mot. J'y passe du temps. Mexico n'est qu'une étape dans ma vie.

— Ça ne te plait pas?

— Si ça me plait? Je déteste. J'y suis uniquement pour affaire, et je quitterai cette endroit une fois que j'en aurai terminé.

Y avait-il une chance pour qu'aucune femme n'occupe sa vie et son coeur?

— Servez-vous tout les deux ! Les invita Rachel en attrapant le premier pas pour le tendre à Éva.

La jeune mère en profita pour lui chuchoter un « Fais lui du rentre dedans ! »
Éva l'ignora alors qu'elle se sentait perdre pied. Hors de question de tenter quoi que ce soit.