Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]

19

— C'est bon Javier. Je pense que tu peux enfin me dire ou on va? L'interrogea Eva, agacée par son refus de le lui dire.

— Tu connais Alfredo. Il m'a fait juré de ne rien dire.

— A quoi joue t-il? Il ne me fait pas confiance à moi? C'est ça? S'offusqua t-elle.

— J'en sais rien. Je le comprend pas toujours Alfredo. J'exécute ses ordres, point barre...

Javier projeta un regard sur elle en lâchant la route du regard quelques instants.

Sublime. Elle était sublime.

— Même si parfois... Je n'ai qu'une envie, enfreindre ses lois. Déclara le bras droit en restant imprécis.

Le regard noir du petit brun en disait tellement sur le fond de sa pensée.

Javier expira.

— T'es canon Eva. T'es beaucoup trop belle pour être au bras d'un connard comme Alfredo. Tu le sais c'est ça?

— Qu'est-ce que tu racontes Javier?! Tu devrais faire attention à ce que tu dis. Cette fois ci, je pourrais très bien tout lui raconter.

— Mais tu le feras pas ! Assura t-il avec confiance.

Eva perdit ses moyens.

— Tu devrais fuir avec un mec comme moi. Je te donnerais tout Eva. Tout ce que ce trou du cul, t'as jamais donné.

Elle resta interdite, figée...

Javier hésita quelques secondes avant de glisser une main sur la cuisse d'Eva. Elle trembla immédiatement, avant d'être prise par une nausée incontrôlable.

— Mais qu'est-ce que tu fais ?! Enlève ta main ! Cria t-elle en repoussant son bras.

— Me repousse pas Eva ! T'as besoin d'un mec qui mesure ta valeur...

Le voyou fut interrompu par l'intervention d'une superbe Mercedes bleu nuit.

— Mais qu'est ce qu'il fout lui?! S'enerva Javier en remarquant que le véhicule luxueux le collait de très près.

Les poumons d'Eva se gonflèrent automatiquement, signe d'un soulagement certain.

— Tu roules pas assez vite Javier, ça doit l'énerver. Meubla Eva pour changer de sujet.

— Ben qu'il se casse ! Sinon je sors mon 9 millimètres pour le calmer.

Eva pouvait entendre le rire amusé d'Isandro via l'oreillette, signe qu'il n'était pas impressionné.

— Bon on arrive bientôt là?! Finit-elle par demander

— On est pas loin. Répondit Javier en empruntant une voie pas très fréquentée.

Le silence régna quelques secondes sans qu'aucun d'entre eux ne prononça un mot. La Fiat traversait les petits chemins de campagne qui devenaient de plus en plus impraticable.

Ou diable se rendaient-ils?

— Je le sens pas ce mec ! Finit-il par déclarer en projetant son regard dans le rétroviseur intérieur.

— De quoi tu parles? S'alarma l'institutrice.

— La Mercedes ! Elle nous suit. Je suis quasiment sur qu'elle nous suit depuis la gare.

Vent de panique. Hors de question de prendre le moindre risque.

— Mais qu'est-ce que tu racontes?! Pourquoi on se ferai suivre Javier ! Bafouilla Eva, le ventre noué.

— Elle nous suit je te dis !

Eva se mordillait l'intérieur de la bouche. Javier était plus futé qu'il en avait l'air.