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    Huelvo ne lui plaisait pas du tout. Elle ne s'y faisait pas. Rien ne pouvait égaler son Almeria natale. La ville de son coeur, là ou elle avait grandi, là ou elle avait tout connu. Cet endroit rassurant qui l'avait vu grandir, qui avait nourris ses rêves d'enfant, et façonné la formidable jeune femme qu'elle était maintenant.

Malgré tout, Eva avait fait le choix de suivre cette crapule d'Alfredo. Le tout premier homme qui avait réussi à la séduire. Son premier amour. Celui pour qui elle se sentait capable de supporter la distance et l'éloignement.
Si seulement, Eva en avait aimé un autre. N'importe lequel. Le boulanger par exemple, ou bien l'un de ses collègue instituteurs.
Bien évidemment, la jolie blonde n'était pas en manque d'admirateurs. Si sa meilleure amie Rachel n'avait pas réussi à voler le cœur d'un homme, alors c'était qu'Eva l'avait fait. Les deux bijoux d'Almeria.

Pour toutes ces raisons, il était difficile de comprendre pourquoi, un beau jour Eva Gomez avait accepté les avances de ce voyou sans le sous. Alfredo n'était ni beau, ni grand, ni même riche. Que pouvait dont-elle lui trouver? Sa seule qualité restait alors peut être ce coté séducteur et cette facilité à faire rougir les femmes.
Un beau parleur comme on n'en faisait plus. Ce genre d'homme plein de promesses, mais à la parole sans valeur.

Plusieurs mois qu'ils vivaient donc à Huelvo, après qu'Alfredo ait cambriolé la maison de trop sur Almeria. Celle d'un riche docteur qui avait passé sa vie à soigner les habitants de la ville. Et cette fois ci, malgré ses passes droits avec la police, Alfredo n'avait pas réussi à convaincre le reste de la ville.
Sauf peut être Eva, qui l'avait suivi le coeur en morceaux. Vivre loin des siens, loin de sa grand-mère, cette femme qui l'avait élévé. Loin de Rachel sa sœur, son pilier, son repère.

Malgré tout, Eva tentait de s'y faire. Sans surprise, la jolie blonde avait du mal. Quitter Almeria, et son Abuela* chérie lui était chaque jour, un peu plus insupportable. Elle n'avait plus de boulot, plus d'élèves pour l'occuper. Son unique interaction existait désormais grâce à sa voisine Maria. Heureusement.

Sans compter l'absence constante d'Alfredo, qui passait la plupart de son temps dehors à « faire du pognon » comme il aimait se justifier.
De l'argent sale sans nulle doute. Une situation qu'Eva supportait de plus en plus mal. Réalisant peut être un peu tard, quel genre d'homme il était réellement et quelle vie minable et instable il s'apprêtait à lui offrir.
A elle, la brillante institutrice.

Mais Eva était connue pour son éternel optimisme. Elle pensait réellement qu'il lui serai possible de changer Alfredo. De le rendre meilleur, de le convaincre à mener une vie stable et rangée.
Malheureusement depuis qu'elle tentait de raisonner son compagnon, ce dernier lui avait montré un tout autre visage, se montrant plus virulent que d'habitude. Les embrouilles avaient laissé place à des enguelades. Et les enguelades avaient fait place à tout autre chose.
Alfredo s'était contenté de la bousculer dans les premiers temps, pour finir par lui coller une beigne quand la douce Eva s'immiscer trop dans ses affaires.

— Je te quitte ! S'égosilla t-elle, un soir ou elle n'en pouvait plus.

Le regard bleuté du petit brun se figea, et rapidement une inquiétude s'installa dans la clarté de ses yeux.

Eva? Le quitter lui? Et si elle le faisait vraiment.

— Je n'en peux plus ! Je n'y arrive plus... Pleura t-elle à bout de force.

L'homme en face d'elle réalisa qu'il lui était possible de la perdre. Qu'Eva pouvait très facilement le quitter, et l'abandonner seul à cet exil. La peur qu'elle le fasse réellement lui fit perdre tout ses moyens; Lui, l'homme fort, lui le mafieux sans scrupule.
Alfredo bafouilla des mots incompréhensibles avant de se jeter à genoux devant les pieds de cette superbe femme qu'il maltraitait un peu plus chaque jour.

— Pardonne moi. Je t'en supplie. Pardonne moi.

Eva l'observait, bouleversée et surprise de percevoir pour la toute première fois de la fragilité et de la peur dans le regard d'Alfredo.

— Je veux t'épouser Eva. Je veux que tu sois ma femme. Je changerai pour te convaincre de m'épouser. Laisse moi une chance. Suppliait-il.

Elle leva la tête comme pour faire barrière à cette proposition qui ne la faisait déjà plus rêver. Alfredo avait lancé un processus irréversible, sans le savoir. Celui du cœur brisé.
Et comme pour le plus jolie des vases, une fois qu'il est brisé, le recoller ne lui rendra jamais son éclat d'antan.

Alfredo se releva pour faire face à cette femme, qu'il aimait malgré tout.

— Marrions nous Eva. Marrions nous à Almeria dès que j'aurai réglé mes petits problèmes. Je te promet de changer et de te rendre heureux.

Une larme roula le long de la joue encore rouge d'Eva. Alfredo la caressa de sa main, alors qu'il lui avait infligé une douleur monstre quelques minutes auparavant.

— Je t'aime Eva. Et aucun homme ne pourra jamais t'aimer comme je le fais.

Coucou à vous,
C'est partie pour quelques chapitres avec Eva et Isandro.
Sorry pour l'attente.

Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]Where stories live. Discover now