4

2K 212 16
                                    


La soirée fut différente, sans nulle doute. Les plans d'Eva avaient volé en éclats en une fraction de seconde, l'amenant à diner auprès de sa chère voisine.

— C'était très bon Maria. Merci encore. Répéta Eva en se dirigeant vers la porte.

— Tu n'as presque rien mangé. Tiens prends ce Tupperware avec toi. Sait-on jamais que tu as un petit creux pendant la nuit. Insista la vieille dame en lui fourrant une boite entre les mains.

— C'est gentil. Tu me gâtes Maria. Pardonne moi d'avoir gacher la soirée avec mes larmes.

— Oh tu sais... Les peines de coeurs je connais ça moi aussi.

— Je n'en doute pas. S'amusa la jolie blonde.

Elle abaissa la poignée de la porte avant de quitter la maison de sa chère voisine.

— Passe une bonne nuit ma chérie. Et n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. Rappela Maria.

— C'est plutôt moi qui devrait te proposer mon aide. Tu fais tellement pour moi.

— Si tu veux que l'on soit quitte, alors je n ai qu'un souhait.

— Lequel?

— Je veux te voir heureuse et au bras d'un homme qui saura estimé la femme incroyable que tu es.

L'émotion gagna rapidement Eva qui ne put s'empêcher de prendre dans ses bras cette voisine qui en l'espace de quelques mois était parvenue à lui offrir un sentiment de famille.

— Tu as une place si importante dans mon coeur Maria. S'émouvait-elle.

— Et toi aussi ma petite. Lui répondit-elle en caressant ses jolies cheveux blonds noués en un chignon sophistiqué.

Doucement, Eva s'écarta et caressa la joue marquée par la vie de Maria.

— Bonne nuit Abuela* Maria.

La vieille dame lui désigna un dernier sourire avant de la laisser filer, convaincu que cette fois-ci, elle était parvenue à lui ouvrir les yeux.

La boite toujours fermement entre ses mains, Eva s'avança jusqu'à la porte de sa maison. Elle plongea une main dans son sac pour en sortir les clés. Délicatement, elle introduisit la clé dans la serrure et avant de pénétrer chez elle, la jolie blonde détourna son regard vers la rue.

La voiture bleue était là. Au même endroit. Le monteur semblait éteint ce qui persuada Eva que le conducteur ne devait plus être à bord.

A peine eut-elle, refermé la porte derrière elle, qu'une forte odeur musquée enivra tout son être.

Un parfum masculin qu'elle humait pour la toute première fois.
Se pourrait-il qu'Alfredo soit déjà de retour?

Eva se rappela qu'elle avait laissé son portable éteint toute la soirée. La boule au ventre, elle le ralluma.

Une dizaine d'appels manqués s'affichèrent, ainsi que des messages par flopée.

Eva ne lut que le dernier.

« Il faut qu'on discute. Dépêche toi de me rappeler».

Elle leva les yeux au ciel, desormais hermétique à ce genre de dire provenant d'Alfredo.

Cependant, ce parfum viril se montra plus fort, plus intense quand la jeune femme s'avança dans le salon.

— Alfredo...? Se trouva t-elle à prononcer avec la crainte qu'il soit peut être rentrer plus tôt.

Son coeur s'arrêta quand elle aperçut cette large silhouette installée au plein milieu du canapé.

Eva resta statufiée un instant de plus, dévisageant de ses yeux perçants l'homme ténébreux qui lui faisait face.

Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]Where stories live. Discover now