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Isandro avait passé une superbe soirée. Abuelita l'avait reçu et chouchouté comme un roi. Non plutôt comme un fils. Remplissant le coeur du beau brun d'un bonheur plus ressenti depuis si longtemps.

Depuis quand n'avait-il pas connu la réelle chaleur d'un foyer? Depuis combien de temps vivait-il dans une solitude imposée par la vie et le destin?
Il avait arrêté de compter les jours.

Mais ce soir, le milliardaire avait eut une révélation cognant comme une évidence. La solitude familiale lui pesait, le rongeait à petit feu...

En réalité, Isandro craignait une chose secrètement ; plonger dans une noirceur semblable à celle de son grand frère Lorencio.
Le jeune Ortega ne voulait pas connaître pareil descente au enfer, vivre dans cette obscurité et ce manque de lumière évidente, allant jusqu'à se terrer dans un manoir austère ou rien ni personne ne pouvait l'attendre.

Eva le raccompagna jusqu'à sa voiture, la nuit était déjà tombée depuis longtemps. Et éclairée par la lune, la jolie institutrice demeurait toujours aussi superbe.

— Tu es sure de ne pas vouloir passer la nuit ici? Proposa Éva les joues en feu.

— Tu es réellement en train de me proposer ça? S'amusa Isandro.

— Non, non. Enfin oui... Tu as compris ce que je voulais dire. Il y a une chambre d'ami...

Isandro l'observait avec fascination. Il la laissa bafouiller un tas de mots.
Pouvait-elle s'imaginer combien il la trouvait adorable?

Naturellement il captura ses lèvres. La surprenant tout entière. Le coeur d'Eva lui donna cette impression de cogner contre sa poitrine.

— J'y réfléchirai. Murmura Isandro contre les lèvres de sa belle institutrice.

Et puis le bel espagnol se recula lentement, perdant un peu de chaleur à chaque centimètre qui le séparait d'Eva.

Isandro projeta une dernière fois son regard vers elle, lui promettant mille et une chose sans jamais les prononcer.

Malgré l'envie de l'emporter avec lui, ce fut seul qu'il s'engouffra dans sa voiture qui gardait encore le doux parfum sucré de l'institutrice. Une odeur envoutante et entêtante qu'il lui serait à jamais, impossible d'oublier.

Le coeur d'Eva se serra quand elle entendit le moteur vrombir. Il partait. Et elle n'avait aucune raison de le retenir.
Aucune.
Cependant, elle tenta de trouver quelque chose à lui dire, pour quémander encore quelques secondes à ses cotés.
Mais rien ne lui vint à l'esprit. Et pourtant, Éva avait tellement de chose à lui dire, à partager.

Isandro pressa son pied sur l'accélérateur pour faire avancer son véhicule, il fit descendre la vitre teintée à sa gauche pour lui lancer un clin d'oeil. Un geste qui lui arracha un magnifique sourire.

Comment pouvait-on s'attacher aussi rapidement à un homme?

« Ne réfléchis pas trop longtemps » songea Eva en le regardant s'éloigner au volant de sa Mercedes bleue nuit.

L'espagnol avait finit pas quitter Almeria. Pas pour fuir Éva. Absolument pas.
Car s'il s'écoutait c'est auprès d'elle qu'il demeurerait indéfiniment, sans qu'il ne puisse se l'expliquer.

Isandro partait pour mieux revenir. Il partait pour la laisser reprendre le cours de sa vie normalement en totale liberté.

Là tout de suite, Éva n'avait pas besoin des bras d'un homme. Elle avait besoin de se retrouver, de souffler, de vivre à nouveau.

Et il n'était pas judicieux de lui imposer une présence masculine aussi forte que la sienne. L'institutrice méritait de panser son coeur et ses blessures.

Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant