D'une lune à l'autre

Une surprise inattendue

Les jours se succédèrent. La journée j'allais en classe. Je me passionnais pour les peuples surnaturels, questionnais Laurie qui commençait à ne plus savoir répondre à mes questions.

J'essayais d'accepter la grande farce qu'était ma vie.

Depuis la soirée de présentation, tous les loups m'acceptaient, me parlaient, je me sentais bien et évoluais en leur sein sans heurts. Mes soirées auprès d'Esteban étaient agréables, nous parlions beaucoup, le lien tissé était puissant, je me sentais attirée par lui et lui respectait mon rythme. Il n'avait toujours pas de nouvelles de Sophie et Rafaela.
Tous les soirs Sylvio me rejoignait et nous passions une heure et demi ensemble. La « robe » de nuit était terminée et celle de cérémonie avançait à bon pas. J'avais eu deux « réunions » avec Geneviève pour faire un point sur l'avancée des préparatifs et 1h quotidienne de marche en talons avec Suri.
Tous les représentants surnaturels avaient confirmé leurs présences, le plan de table, les couleurs, les fleurs, le repas, la musique... j'étais reconnaissante à Geneviève du travail accompli.

Comme je rentrais dans notre appartement je trouvais Esteban qui m'attendait. Il ne rentrait jamais avant moi en temps normal.

« J'ai une surprise pour toi princesse » lança-t-il avec un sourire
Il m'entraina par la main de l'autre côté du château. Nous traversâmes une multitude d'espaces différents. Je découvris que nous avions une salle de spa. Puis nous entrèrent dans un couloir se terminant par une porte.

« Nous y voilà » dit-il « tu peux entrer si tu veux »

Je poussais lentement la lourde porte en bois. Celle-ci grinça. L'odeur était ancienne, humide et renfermée. Esteban actionna la lumière qui alluma une foule de torches murales.

Devant moi se trouvait la plus grande bibliothèque que je n'avais jamais vu. Elle s'étendait sur deux étages et était desservie pas des escaliers en bois à chaque extrémités. Je regardais Esteban ébahie et lui souriais.

« Tu as terminé l'école » annonça-t-il « Laurie dit que tes questions dépassent désormais son champ de compétences. Nous avons pensé que passer du temps ici te serait désormais plus utile »

Je restais sans voix. Une montée d'émotion m'envahie et je me jetais au cou d'Esteban plaquant un baiser sur ses lèvres. Il marqua un instant d'étonnement puis m'enlaça fermement prolongeant mon baiser.

Ses mains enchainèrent sur les sentiers de mon dos, montant jusqu'à ma nuque. Sa bouche me libèra et alla embrasser ma marque. Je geignis en envoyant ma tête en arrière. Esteban me souleva enroulant mes jambes autour de son torse et alla me déposer sur un bureau faiblement éclairé. D'un geste il souleva mon t shirt et dégrafa le morceau de dentelle qui me servait de soutien-gorge. Il embrassa ma poitrine qui désormais pointait puis saisit un têton dans sa bouche tandis qu'il massait doucement le second de sa main libre. Il finit par descendre la fermeture éclair de mon jean et souleva mon postérieur d'un geste expert pour faire tomber le pantalon à terre. Il leva la tête pour me fixer droit dans les yeux. Je percevais son désir, ses yeux brillaient. Comme je ne m'opposais pas, il lécha à nouveau ma marque et je me cambrais, collant ma poitrine le long de son torse. Il retira son t shirt tout en continuant sa tâche et le contact avec son torse provoqua un son chez moi que je ne me connaissais pas. Mon compagnon poursuivit ses baisers en descendant le long de mon buste en direction de mon sexe dont l'humidité imbibait désormais ma fine culotte. D'une main il écarta le morceau de tissu pour placer sa bouche sur la partie la plus intime de mon anatomie ce qui provoqua chez moi un cri. La langue s'attarda sur mon clitoris et le massa en un mouvement circulaire qui me fit perdre tout contrôle. De sa main libre il écarta plus largement mes cuisses et remonta sa bouche vers ma poitrine puis ma bouche. Il se rapprocha de moi et figea son regard dans le mien tout en entrant un doigt en moi. Un éclair doré parcouru son regard. Je basculais la tête emportée par le plaisir et Esteban fit des vas et viens ainsi en moi avant d'en ajouter un second. Je sentis mon sexe se contracter et le plaisir se saturer et je lâchais un cri de gorge qui ravit mon partenaire. Retirant ses doigts mouillés de moi il m'observa un moment, j'étais décoiffée et essoufflée il embrassa délicatement mon cou et susurra « j'aime quand tu jouis en serrant mes doigts ». Je ne pus m'empêcher de rougir. Esteban me tendit mon t-shirt et je me rhabillais sans oser le regarder tandis qu'il souriait.

Un fois debout Esteban m'attira à lui et m'enlaça délicatement « tu n'as pas à rougir ma douce. Rien n'est plus naturel que cela » et il me regarda droit dans les yeux. Je ne répondis rien.

J'empruntais un livre au hasard et nous repartîmes en direction du réfectoire pour manger avec les autres.

Suri me regarda amusée « qu'as-tu fais à tes cheveux ? ils sont tout en bataille ! » je la regardais coupable et tentais de dompter la bête sous son air amusé.
Le repas se déroula dans la bomme humeur. Esteban se fit plus proche que jamais et posa sa main à plusieurs reprises sur ma cuisse. Je le laissais faire.

Le soir venu dans l'intimité de la chambre et collée par un loup ronflant je dévorais le livre de la bibliothèque. J'appris ainsi que les vampires tout comme les loups-garous avaient un partenaire pour la vie à la seule différence qu'ils se choisissaient et que par conséquent la lune n'avait aucune influence sur eux. Grand nombre de créatures surnaturelles fonctionnaient donc par paire. Ce qui les renforçait tout en les fragilisant car toutes, en cas de perte de l'autre pouvaient mourir de chagrin.

Je m'endormis ainsi collée à Esteban qui ronronnait. Il allait me faire perdre la raison, lune ou pas.