Réveil

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Le lendemain matin je me réveillais seule. Regardant à côté de moi je constatais que les draps de l'autre côté du lit n’avaient pas été défaits. L'angoisse me prit que la nuit avec les sorciers ne se soit pas bien terminée. Je me levais pour constater qu’Esteban n’était pas non plus dans ses appartements. J’enfilais un jean et un pull, tentais de me faire un café sans succès foutue machine et allais frapper chez Dolorès en quête d’information et de caféine.
Ma nouvelle voisine ouvrit rapidement la porte, déjà préparée et habillée.

« Esteban n’est pas rentré, je voulais savoir si vous aviez des nouvelles par hasard, grâce au truc que vous faites avec vos yeux en communiquant par la pensée » mimais-je en remuant mes yeux telle une possédée.

« Bonjour princesse » sourit-elle « comme ça tu t’inquiètes pour ton compagnon ? » me taquina-t-elle ce qui eut pour effet de me faire monter le rose aux joues. J’allais répondre quand Esteban avec le même sourire que sa grand-mère apparu derrière elle.

« On parle de moi en douce ? » lança-t-il « te languirais-tu de moi par hasard Laurette ».
Je me vexais et déclarais que je me rendais chez Isabella suite à son invitation de me faire une visite guidée des lieux. Sur quoi l’alpha déposa un baiser sur la joue de Dolorès et me suivit dans le couloir sous le sourire amusée de cette dernière.

« Ne le prend pas comme ça » m’intercepta-t-il en m’attrapant la main au vol ce qui ne manqua pas de me lancer un frisson dans le bras « je trouve ça très sexy que tu me cherches à ton réveil » lança-t-il en embrassant mon cou.

« je…je… » tentais-je de dire pour l’arrêter « n’ai pas su faire fonctionner la machine à café » n’ayant trouvé que ça à dire quelle nouille
Il eut l'air amusé « Allons remédier à ça, un café me fera le plus grand bien également de toute manière ».

« Tu as su régler le problème avec les sorciers? » demandais-je alors que je l’observais faire fonctionner la machine à café. Esteban paru surpris que je sois au courant.

« Oui. Enfin si on veut… Nous sommes dans notre tort dans cette histoire, je n’aurais jamais dû laisser ma meute une nuit de pleine lune. J’ai dû expliquer les raisons de mon absence. Au final, les sorciers demandent à être invités à notre cérémonie d’accouplement, ce qui d’après moi ne fera pas le bonheur des loups invités". Il avait l'air contrarié.

« Esteban ? »

« Oui ? » dit-il me tendant mon café

« C’est quoi au juste cette cérémonie d’accouplement ? »

Il me sourit « Tu sais Laurette, j’ai 28 ans. Les meutes attendent depuis 10 ans que je te trouve. Maintenant que c’est fait tous souhaitent nous voir officiellement unis et ce pour 2 raisons. La première est que notre accouplement rendra notre espèce plus forte aux yeux des autres »

« Pourquoi ? » le coupais-je

« Parce que le lien est entier après la cérémonie, toi et moi pourrons échanger par l’esprit, et ma puissance sera décuplée car tu me rendras plus fort. Un loup sans âme attend et s’affaiblit. »

« Et la seconde raison ? »

Esteban semblait alors chercher ses mots. Il passa une main dans ses cheveux. « Et bien, il existe une prophétie… » hésita-t-il « selon laquelle ma compagne aurait le pouvoir de mettre fin au conflit du siècle ». Je restais interdite durant quelques secondes

« Quel pouvoir ? »

« Les textes sont flous à ce sujet. Ce que l’on sait c’est que tu es la clé de la paix »

Je sentais l’angoisse m’envahir « je ne suis la clé de rien du tout et je n’ai aucun pouvoir. Tu vois bien, il y a encore quelques semaines je ne savais même pas que d’autres espèces que les humains cohabitaient. Je ne comprends pas, je pense que tu te trompes et que je ne suis pas ton âme-sœur ! »

Esteban s’approcha de moi et renifla le dessus de mes cheveux en une grande inspiration « Oh crois-moi, il n’y a aucun doute à avoir » puis il me caressa le cou et les épaules « ne sens-tu rien ? »

« Si… » bredouillais-je tandis que tout mon être frissonnait.

« Je l’ai su en sentant ton odeur le premier jour. Laurette tu es mienne cela ne fait aucun doute. Nous percevons tous ta puissance ici, tu es habitée c’est certain ». Je reculais d’un pas, interloquée.

« Habitée ? »

« Il y a une seconde âme en toi Laurette, elle est perceptible. Mon loup pense que c’est le tien qui serait refoulé et n’aurait jamais pû sortir. Vers l’âge de 9-10 ans n’as-tu pas connu de transformations physiques ? »

« Non, enfin tu sais cette période était difficile pour moi, je n’ai que peu de souvenirs. Mais ça n’a pas de sens, je suis humaine et mes parents aussi. Je pense que tu dois te tromper »

« Je ne me trompe pas ! » grogna-t-il
« Quelqu’un a bloqué ton surnaturel c’est certain, je ne sais ni qui ni pourquoi mais je sais ce que je sens. Tu cours trop vite pour une humaine et certains de tes sens comme l’odorat ont mal été fermés par la personne qui t’a fait ça. Je trouverai qui t’a fait ça ! » Ses yeux virèrent au doré et je sentais sa colère monter.

Je restais sans voix

« Bois ton café » asséna-t-il

« De quelle guerre s’agit-il ? » continuais-je

Esteban souffla fatigué et se laissa tomber sur un tabouret de bar tout en terminant son café.

« Je sais que tu dois avoir 1000 questions ma princesse, mais ma nuit a été longue et ma journée n’est pas terminée. Accepterais-tu d’attendre ce soir pour que nous ayons cette discussion, je te promets que je répondrai à toutes tes questions ».

Je hochais la tête tandis qu’Esteban enfilait un sweat laissé sur le canapé relevant les sourcils devant la console sortie de la veille « tu joues aux courses de voitures ? » demanda-t-il surpris.

« Oui » répondis-je après une hésitation ne sachant pas si Phil et Thérésa étaient autorisés à y jouer et préférant les couvrir.

« Alors vivement qu’on y joue ensemble, je te prends à la course quand tu veux » dit-il sur un ton de défi « et je te prends tout court quand tu veux également » ajouta-t-il les yeux dorés, me volant un baiser avant de passer la porte. 

 Esteban me laissa écarlate et muette au milieu de la cuisine. Ce type a le don de me gêner. Je me demandais ce que j’allais faire de la journée et si le rôle de sa compagne consistait à attendre toute la journée qu’il rentre.

Je bus mon café devenu froid et décidais d’aller explorer ce vaste château.

D'une lune à l'autreWhere stories live. Discover now