Cours!

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Je dors profondément et je rêve. Un doux songe dans lequel l’odeur de sous-bois et de musc domine. Je me sens soulevée et transportée. Je suis bien, un frisson de bonheur me traverse le corps. Je me sens bouger et manipuler avec délicatesse. Je suis sereine, j’entends un ronronnement sourd et grave qui me berce. Je m'endors profondément.

Je me réveille en entendant les oiseaux. Je sursaute cherchant où je suis. Un peu déphasée. La même chambre qu’hier. La fenêtre est ouverte et il fait frais. Je suis en t-shirt et en culotte.

Etant donné l’odeur, il ne fait aucun doute que le haut lui appartient. Je reste pétrifiée me demandant comment j’ai atterri dans ce lit et dans cette tenue. J’ai toujours mon soutien-gorge ce qui me rassure.
Aujourd’hui je vais rentrer chez moi coute que coute.

Je descends les escaliers prudemment et des voix se font entendre en cuisine. 

« On va devoir rentrer à la maison nous y serons plus en sécurité, surtout avec la pleine lune qui arrive» résonne la voix de Max

« Oui » approuve Esteban

« Tu vas devoir lui parler et lui expliquer mon chéri » précise Dolorès « Elle peut entendre le lien ait confiance. Il faut accélérer la cérémonie pour notre bien à tous » conclut-elle.

Tous se taisent quand j’entre dans la cuisine.

« Dis donc t’as rien vu du film ! » se moque Thérésa en venant me serrer dans ses bras pour me dire bonjour. « Heureusement qu’Esteban t’as monté au lit sinon tu aurais passé la nuit sur le canapé et là je te dis pas ton cou ce matin » rigola la petite en partant se rassoir mimant une marche désarticulée qui fit rire tout le monde.

Je fixais Esteban qui était donc responsable de mon changement de tenue et devenais écarlate.

« Fais pas cette tête » rigola Suri « il en a vu d’autres ». Un étrange pincement fit place dans mon cœur ainsi qu’une rage. Mais que m’arrive-t-il ? Esteban, les bras croisés sourit en coin en détournant le visage.

Les jumeaux, suivis d’Isabella entrèrent en trombe dans la cuisine en chahutant. « Alors on lève le camps à quelle heure Alpha ? » lança Pedro.

Esteban gronda doucement.

« Vous partez ? » lançais-je, soulagée de bientôt rentrer chez moi. « Vous pouvez me déposer à un arrêt de bus ça vous évitera le détour » lançais-je innocemment.
Ed éclata de rire « ton espérance de vie est comptée sans nous princesse ! je crois que tu n’as pas bien saisit mais tu pars avec nous ».

Sa phrase me fit l’effet d’une bombe, je les regardais à tour de rôle et tous me fixaient. « Non ! non ! moi je rentre chez moi et je reprends ma vie. Il est hors de question que j’aille où que ce soit ».

« Mais tu n’as pas le choix ma princesse » dit Dolorès avec beaucoup d’amour dans la voix « tu es des nôtres et on ne laisse personne perdu sans meute chez nous. Un loup sans meute et loin de son lien devient fou et se perd ma belle. De plus tu dois aider ton peuple pour mettre fin à la guerre c’est écrit » ajouta-t-elle.

« Mais de quoi parlez-vous ? Enfin Dolorès je ne sais pas qui vous êtes tous exactement mais moi je ne suis qu’une étudiante française en programme erasmus ! Sophie m’attend! J’ai… j’ai une vie et vous ne pouvez pas enlever les gens comme ça ! Maintenant je dois rentrer » je bafouillais les yeux rougis et tous me regardaient comme une folle.

« Mais elle ne sait vraiment rien ? » demanda Isabella sidérée

« Visiblement » compléta Pedro

« Este mais comment c’est possible ? Elle doit bien sentir le lien ! » renchérit Tess

Este restait silencieux visiblement contrarié.

« Tu dois la marquer » trancha Ronaldo, « si le lien n’est pas suffisant on subira d’autres attaques ».

Phil sourit de toutes ses dents « on va avoir une cérémonie d’accouplement alors ? »

« STOP » dit Esteban. « Laurette, je ne sais pas pourquoi tu ignores qui tu es ou qui je suis. Tu vas devoir venir avec nous car telle est ta place. Ton destin est acté. Tu seras traquée si je ne te marque pas rapidement. Tu viens avec nous, nous rentrons chez nous ». J’écarquillais les yeux tandis que tous partaient préparer leurs affaires.

Ils sortirent de la cuisine. Prise de panique et voyant la baie vitrée ouverte je m’élance en courant vers la forêt.

Il fallait que je parte, que je sauve ma peau. Loin de tous ces fous. Cours Lolo cours ! Ils sont fous ces gens ! un destin mais quel destin ? je dois rentrer et retrouver Sophie. En plus elle doit paniquer de ne pas savoir où je suis. A bout de souffle au bout de 15mn de course je m’arrête pour reprendre un rythme cardiaque. Je me retourne mais personne ne semble m’avoir suivi. Tant mieux, si je vais toujours tout droit je devrais finir par tomber sur une route c’est sûr me dis-je pour me rassurer.
Un long hurlement se fit entendre au loin, il semblait plein de tristesse et au fond de moi le chagrin m’envahit.

Mon attention fut vite détournée par un craquement. Tout proche. Je me figeais et tournait le regard vers ce son quand j’aperçu une énorme bête rousse qui me fixait de ses yeux rouges.

D'une lune à l'autreWhere stories live. Discover now