Recette 15 - Le journal dissimulé

24 6 11
                                    

Je finis par retrouver l'entrée du bureau, pousse la porte lustrée qui, bizarrement, est restée ouverte et me met à chercher.
Dans le bureau, de nombreux papiers sont éparpillés parmi les plantes et les meubles. Par où dois-je commencer ? C'est un bazard sans nom !

Je m'avance vers le bureau, fouille dans les feuilles qui sont pour la plus part les finances des membres de la meute, mais ne trouve rien de compromettant. J'ouvre plusieurs tiroirs. Avec un peu de chance, Maïwenn a oublié de dissimuler ses documents mais à première vue, elle s'est montrée maline... et maligne.

Au bout du cinquième tiroirs, je finis par tomber sur un journal en cuir, caché dans un double fond.

Je n'ai pas une minute à perdre ; Ow loen et la louve pourrait revenir à tout moment avec du thé et des petits gâteaux.

Je feuillette le carnet jusqu'à la dernière date figurante, et en lis le contenu.

Cher Journal,

— Elle est sérieuse ?

On dirait qu'une adolescente a écrit ces lignes.

Mon plan est en péril. Si il venait a être dévoilé, je ne résisterais pas à la mutinerie. Viré Adonis n'était pas une bonne idée, je suis persuadée qu'il a tout raconter à ma traîtresse de sœur...

— J'en ai été sûr !

Je relève les yeux et découvre Maïwenn dans l'entrebâillement de la porte. Elle me fixe, le bras croisés sur sa poitrine, ses cheveux châtains jetés sur ses épaules. Mais aucune trace de Owen.

— Tu ne croyais tout de même pas que j'allais tout te servir sur un plateau d'argent ? Je dois avouer que je mettais dis que tu n'étais pas assez idiote pour débarquer chez moi, me distraire avec un piètre comédien, et fouiller dans mon bureau. Tu as mal calculé ton coup chère sœur, on entend tout depuis le quatrième étage.

Je me raidis, les pages du journal toujours entre les mains. Tout ça n'était qu'un piège ! Comment ai-je fais pour être aussi naïve ? Même quand nous étions enfants, Maïwenn avait toujours un coup d'avance. Quand j'essayais de lui dérober quelque chose dans le but de l'embêter, elle avait déjà cacher le fruit de mes convoitises et appeler les parents. Alors quand je m'introduisais dans sa chambre, les deux étaient déjà derrière moi, à me hurler dessus et à me répéter que je ne devais jamais déconcentrer ma sœur de son but futur. À dix ans, on est pas censé s'entraîner à diriger une meute !

Et pourtant, la ruse dont elle fait preuve, même aujourd'hui, me prouve que ses années d'entraînement ont étés fructueuses.

La louve s'approche et très vite, nous ne sommes séparés plus que par le bureau contre le quel je suis toujours appuyée, figée par le regard froid de ma sœur.

Elle attrape le carnet et le broye entre ses mains.

— Je n'écris pas mes plans sur des carnets facilement dévoilable. Ce serait mal me connaître.

— Où est Owen ? Qu'à tu fais de lui ?!

— Il s'est bien battu, c'est certain. Ton gentil petit commis voulait avant tout te protéger, c'était si mignon !

Je ne peux pas me battre avec elle. Pas maintenant, pas ici, pas sans savoir si Owen est encore en vie, ou si elle a choisi de se débarrasser de lui. Il est le fils de l'alpha Lunay, elle ne ferait pas ça !

— Si tu lui as fais du mal, l'alliance avec les Lunay sera rompu !

— Gregor Lunay n'en a que faire de son fils. Les enfants d'Alpha ne sont pas mis au monde pour être aimés, mais pour suivre les pas de leurs parents. Vous êtes entrez dans ma maison dans le but de récolter des informations compromettantes. La meute n'aura aucun mal à croire ma version.

— Je leur rapporterais ce que m'a confié Adonis ! Ils ne te croiront plus !

— Et tu crois que je n'y ai pas pensé ?
Ils croiront leur alpha, pas un loup expulsé de sa meute qui souhaite gâcher ma réputation ! Ce sera votre parole, contre la mienne. Et ma parole est lois.
Je m'occuperais de toi dès demain, et ne t'en fais pas pour mes problèmes. Tu va en avoir bien plus.

Mon bras se couvre un instant de poils, signe que ma louve lutte contre ma volonté pour affronter ma sœur.

— Récupère ton commis et va t'en.

Elle s'écarte légèrement et j'en profite pour m'enfuir. Je déboule dans l'entrée et cherche des yeux Owen, inquiète, avant de croiser le corps du loup ensanglanté, sur le haut des marches de la maison, en face de la porte ouverte et devant des humains abasourdis.

Meute, Louche et Calamité Where stories live. Discover now