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Will

- Il ne sera Jamais Toi...

Je crois que je suis parti très loin à ce moment, je suis resté suspendu à ses lèvres qui me disaient sans me le dire qu'elle m'aimait encore. Un murmure, à peine audible, mais qui a fait un effet explosif partout dans mon être. Face à moi, fragile de me révéler le fond des pensées, qu'elle s'était certainement interdite de me dévoiler jusque là, elle me regarde, attendant une réaction de ma part. Ses larmes me piquent la poitrine, mes yeux me brulent également. Je ne me détache pas de son regard, je n'arrive pas à parler, ni à bouger, tellement je suis assommé par ce qu'elle vient de me révéler.
Elle s'humidifie les lèvres en baissant les yeux.

- Je ... oublie ça, je vais me coucher, bonne nuit.

La déception a terni les traits de son visage et elle a disparu de mon champ de vision presque en courant. Je souffle en passant une main sur mon visage, je n'en reviens pas, est ce que j'ai rêvé cette conversation? J'ai tellement attendu ce moment, que maintenant qu'il est arrivé... j'ai été incapable de le saisir. Encore sonné mais bien décidé à la rattraper, Je me précipite et monte les marches quatre à quatre. La lumière passe sous la porte de droite que j'ouvre sans prendre la peine de frapper. J'avance d'un pas déterminé vers elle et attrape son bras pour l'attirer à moi. On se regarde, s'analyse.

- Oublie ça Will, vraiment c'est ...

Oublier? Certainement pas! N'y tenant plus je m'empare de ses lèvres passionnément interrompant sa phrase qui de toute façon ne pourra pas effacer celle que j'ai entendu plus tôt. Sa surprise s'exprime en un gémissement, quand au mien il traduit le soulagement quand je sens ses lèvres répondre aux miennes. Toutes mes terminaisons nerveuses s'affolent, comme si elles étaient anesthésiées jusque là, incapables de ressentir quoi que ce soit. Mais Cassie, en une phrase, en un baiser a fait repartir le disjoncteur de mon coeur.
Elle s'écarte de moi en reouvrant les yeux doucement, ne comprenant pas ce qui vient de se passer.

- Attends...

Elle arque ses sourcils voyant que je retire mon tee-shirt et son visage se métamorphose sous mes yeux quand elle remarque le tatouage qu'elle ne connaissait pas. La montre à gousset, la copie de celle qu'elle m'a offerte indiquant la date de notre rencontre avec les aiguilles et marquée sur le boîtier de « CD09051998 » en petite lettres calligraphiées. Surprise et émue, elle porte une main à sa bouche tandis que l'autre effleure ma peau sur mon flanc gauche. Ses larmes reprennent leur chemin sur ses joues.

- je ne sais même pas quoi dire.. c'est... mais enfin Will, pourquoi?

- ... J'ai mis en miroir la pire chose qui me soit arrivé avec la meilleure...

Je caresse son visage tendrement, m'imprégnant de son contact. Elle ferme les yeux, blottissant sa joue contre ma paume. Ses larmes ne se tarissent pas, je glisse mon bras dans son dos pour l'avancer et la serrer contre moi. Son corps tremble légèrement, je resserre mon étreinte, lui signifiant que maintenant je suis là. Quelques minutes en suspens, elle relève ses yeux brillants face à moi avant de baisser les yeux à nouveau.

- Je croyais que...

D'une main je relève son menton, plongeant mon regard dans le sien.

- Que quoi? Que j'avais tourné la page ?

Elle hoche doucement la tête.

- J'ai essayé, croyant que pour toi c'était terminé, mais moi non plus, j'y arrivais pas... je voulais occulter l'évidence qui me faisait trop mal, mais en vain, 2 ans n'y ont rien fait, je n'ai jamais cessé de t'aimer...et quand je m'en suis rendu compte l'été dernier, je t'ai encrée sur ma peau...
A Ma façon, tu restais un peu à moi...

Elle déglutit et caresse mon visage doucement. Avec délicatesse, elle se baisse pour déposer un baiser sur la montre. Je frisonne, je revis, je ferme les yeux pour savourer ses lèvres contre moi.

- je le suis entièrement...depuis le premier jour...

Je réouvre doucement les yeux, les siens brillent, son amour, qu'elle me dissimulait jusque là, me transporte. J'encercle son visage de mes mains et l'embrasse presque brutalement tellement je suis pressé et heureux de la retrouver. Nos lèvres ne se détachent plus, je la soulève pour qu'elle referme ses jambes autour de moi, elle me surplombe.

- Redis moi ça...

- de quoi? Que je suis à toi?

Je souris, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas souris comme ça.

- Ouais, ça fait du bien à mes oreilles.

Elle répond à mon sourire . Qu'est ce que j'aime ce sourire, son sourire qu'elle me réserve, il est solaire, sonincere et amoureux. Elle se penche au creux de mon cou pour chuchoter.

- tout à toi...

Je me délecte de ses mots susurrés et de ses lèvres qui parcourent la peau de mon cou, ma clavicule, puis mon épaule. J'avance doucement et la bascule sur le lit me retrouvant au dessus d'elle. J'ai espéré ça tellement souvent... j'ai un peu de mal à réaliser. Je la contemple, toujours aussi belle.
Cassie est là, bien là, je sens la chaleur de son corps sous le mien, la douceur de ses caresses dans mon dos.

- Tout va bien?

- La dernière fois que j'ai été aussi bien, c'était il y a presque 2 ans...

Elle me sourit à nouveau avant de relever sa tête pour capturer mes lèvres. Oui, 18 mois loin l'un de l'autre non rien changé de ce que je ressens pour elle. Mes mains parcourent sa taille et remontent son tee-shirt. Sa peau douce et chaude frisonne sous mes doigts. Elle se redresse et termine de passer son haut au dessus de sa tête. Si j'avais peur de trop précipiter les choses, elle vient de m'ôter tous doutes. Demi assise face à moi, je caresse son bras en remontant à son épaule pour finalement se poser sur sa joue. On se regarde, on se sourit. Je m'approche d'elle, nos bouches s'effleurent, je murmure tout contre:

- Je t'aime...

- Moi aussi je t'aime..