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Cassie

Je vis avec lui. Non mais je n'en reviens toujours pas, quand j'ai reçu l'appel de James, mon cœur hurlait « dis non » mais ma bouche a dit oui. Je ne peux pas m'y opposer, Will a besoin d'un logement, et cette chambre était vide dans la maison de James, pas MA maison. Mais au fond, même si j'avais estimé avoir mon mot à dire, est ce que je lui aurais refusé sachant au nom dormait sur le sofa de la chambre de repos? Tout le monde connaît la véritable réponse...
Aujourd'hui je vis sous le même toit que l'homme qui n'a jamais quitté mes pensées depuis près de deux ans, une véritable torture...Je descends boire mon café après m'être préparée et tombe sur lui, assis au bar de la cuisine

- Salut, déjà réveillé ? Tu n'as pas bien dormi?

- si si parfaitement, je te signale que je dormais sur le canapé de la salle de repos. Non mais tu aimes partir tôt non?

Je plisse les yeux cherchant ou il veut en venir.

- Oui et...?

- Et tu n'as pas de voiture

- Et alors...?

- Et moi si... et on va au même endroit.

Je lache un rire en me retournant vers la machine à café.

- Te sens pas obligé Will, j'ai pris le bus toute ma vie, un jour je passerai mon permis, c'est dans ma to do list.

- Je ne me sens pas obligé, mais je ne vois pas pourquoi tu prendrais le bus alors qu'on bosse ensemble avec les mêmes horaires .

- Tu n'es pas de garde ce soir?

- Non et Toi?

- Parfait C'est réglé alors !

Il affiche un sourire victorieux, je lève les yeux au ciel avant de boire mon café.

- Jackson est réveillé ?

- Je ne l'ai pas vu non.

J'espère qu'il ne va pas faire la grasse mat en profitant que je ne sois pas dans les parages.
Je termine mon café et range ma tasse dans le lave vaisselle.

- C'est bon tu es prête ?

- Oui merci uber !

Il souffle mais affiche un sourire en coin. Je souris également, mais juste de satisfaction que la glace soit brisée.
Je le suis dans sa voiture. Lorsqu'il démarre je me permets de lui demander :

- Will, pourquoi tu ne me l'as pas dit hier matin quand je t'ai vu dans les vestiaires?

- hum je sais pas, peut être parce que j'avais honte d'être un sdf tu crois pas?

- Toi un sdf ?! Laisse moi rire, on a pas vraiment la même définition.

- Ouais bon ok, j'aurai pu retourner chez mes parents mais je ne voulais rendre de compte à personne.

- je comprends.

En arrivant dans les vestiaires, on est dos à dos pour se changer, je remarque que ni l'un ni l'autre ne se sent gêné.
Amber entre dans le vestiaire sans dire un mot, je pense que Will l'a mouché. Je lui lance un regard en coin auquel il respond par un petit sourire sadique.
Changés, on arpente les couloirs de l'hôpital. C'est tellement bizarre de marcher côte à côte comme de simples... collègues de travail? amis? Je frisonne, pour moi « Will » ne va avec aucun de ces termes, mais je dois me rendre à l'évidence que c'est ce que nous sommes entrain de devenir. Je le devance pour payer notre consommation et on repart vers les urgences.
La matinée se déroule sans trop d'agitation. Je dois demander une IRM pour ma patiente qui a eu une crise d'épilepsie type absence. J'appelle le service de radiologie et tombe sur l'interne de deuxième année, Tom.

- Salut, c'est cassie. J'aurai besoin d'une IRM cérébrale pour une patiente qui a eu une absence ce matin.

- Salut Deluca, ok Je te la fais à une condition.

- laquelle?

- Que tu viennes boire un verre avec moi après le boulot ce soir.

Je ne sais pas si je dois rire ou non, ça ressemble à une blague pourtant.

- Tu te moques de moi?

- Pas du tout!

- tu monnaies l'examen de ma patiente contre un rencard ?

- C'est ça tu as tout compris!

Il ne manque pas de culot celui là, il a l'avantage de me faire rire au moins et puis il est mignon dans son genre.
Je relève les yeux et vous au moins Will discuter avec Rob. Je ne serai plus jamais à lui, alors pourquoi me priver de rencontrer d'autres mecs? Je suis sure que monsieur Apollon ne se prive pas de son côté. Oh putain... je réalise que je vais avoir un défilé chez moi, devant mes yeux, je n'avais pas intégré ça dans mes calculs et ça précipite un peu ma décision.

- Ok!

- super ! 19h au shadow en face de l'hosto alors. 

- je t'envoie ma patiente!

Il raccroche en riant alors que Will s'approche du bureau.

- je peux savoir pourquoi tu souris comme ça?

- Oh pour rien de spécial, on m'a raconté un truc drôle. Au fait,
M'attends pas ce soir pour rentrer.

- Tu sors?

- Oui, un problème?

- Aucun, amuse toi bien.

J'ai cru lire la déception dans son regard, mais je dois aller de l'avant moi aussi. Je ne veux même pas savoir combien de filles sont passées dans son lit depuis qu'on s'est séparé. De mon côté le calcul est pathétiquement rapide à faire : zéro. Zéro mec.

Je me change dans le vestiaire la soie venu, Will est déjà parti et je rejoins Tom en face.
La soirée est agréable, mais au fond, malheureusement je ne ressens rien, j'ai l'impression de revivre mes débuts avec Luke, un mec gentil mais lisse. Heureusement que le vin m'aide à faire la conversation.
Il a eu la gentillesse de me raccompagner mais je pense qu'il a compris qu'il n'y aura rien de plus. Je traîne la pâtte jusque sous le perron pour ouvrir la porte. En entrant, je remarque de la lumière provenant du salon. Je retire ma veste et mes chaussures et m'avance doucement. La télé est allumée et le dieu grec est endormi sur le canapé. Je me hisse sur la pointe des pieds jusqu'à la table basse pour éteindre la télé, et doucement je remonte un plaid sur Will en soupirant. Ils ne seront jamais lui...
Je me relève quand je sens sa main agripper la mienne, je lui chuchote.

- Ce n'est que moi, tu peux te rendormir.

Il se redresse sur le canapé sans me quitter des yeux. Son regard est pesant, je me sens accablée de remords.

- Bonne soirée?

Sa main n'a pas quitté la mienne. Je secoue doucement la tête à la négative et me relève, faisant lâcher sa main. Je me détourne de lui sentant les larmes monter à mes yeux.

- Cassie?

Son intonation inquiète me pique la poitrine. Je me retourne doucement. Il s'est levé, attendant des réponses à des questions qu'il n'ose pas me poser.

- Oui?

- ... qu'est ce qu'il y a? Il s'est mal comporté avec toi?

- pas du tout non, il a été très gentil même.

- Alors c'est quoi le problème?

Les larmes montent, mes yeux ne détournent pas des siens, je m'y perds.

- C'est moi le problème, j'y arrivais pas.

Il fait un pas vers moi, je reste figée. Mon coeur tambourine dans ma poitrine.

- je comprends pas.

Je souffle tout bas, en essuyant une larme de mon visage:

- Il ne sera jamais toi...

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