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Will

- C'était divin....

Je fixe le plafond de ma chambre en passant un bras sous ma tête. « Divin », ouais si elle le dit. Pour moi c'est juste du sexe pour le sexe, alors de là à dire que c'est divin... elle ne me plaît même pas. Je suis sorti boire un verre hier soir avec des potes du campus, Dixon ne fait plus parti de la liste depuis l'été dernier où il m'a avoué, la queue entre les jambes qu'il avait été l'informateur de l'autre folle qui a ruiné ma vie. J'aurai du m'en douter, il était le seul à savoir comment j'avais connu Cassie. Il m'a assuré que ce n'était pas dans l'optique de nuire à mon couple mais je n'ai pas réussi à lui pardonner, peut être un jour, mais pour l'instant la trahison me reste en travers de la gorge.
Bien émèché, j'ai ramené Lory ou Stacy, je ne sais plus mais peu m'importe, comme je l'ai fait tout l'été avec d'autres depuis que je sais que j'ai validé ma preclinique. J'ai aménagé dans cet appartement, j'ai du libérer ma chambre sur le campus vu que je n'ai plus de cours magistraux, même si je n'y suis jamais allé.
Elle se tourne vers moi et me sourit. Il serait temps qu'elle décide de partir maintenant, j'ai envie de dormir. Il est dimanche matin, et demain je commence la clinique à l'UCLA Médical Center, et j'aimerai être en forme.
Je reste à fixer le plafond, je sens sa main parcourir mon torse. Elle s'attarde sur mes tatouages.

- Ils veulent dire quoi?

- Des dates importantes pour moi

- Pourquoi Une montre ? C'est pour te souvenir d'etre à l'heure?

Je soupire, elle veut pas me lâcher avec ses questions personnelles?!

- j'aime les montres, particulièrement celle du siècle dernier.

- Ok... et 21h10 parce que ?

Elle fait allusion aux aiguilles de la montre à gousset que j'ai faite tatouer l'été dernier, sur mon flanc gauche, en miroir de celui que j'avais déjà.

- une date, pour le 9 octobre

Soit le lendemain de mes premiers exams... cette montre, l'originale, est bien rangée dans ma table de chevet, à l'abris des regards, mais proche de moi. Je soupire une nouvelle fois, penser à elle me fout toujours le cafard.

- J'aimerai dormir Lory.

- C'est Marjory...

Aïe, désolé la rouquine, les prénoms je ne m'en souviens que d'un seul.
Elle pousse un soupire de desolation et je sens du mouvement à côté de moi. Ça y est elle se barre!

- Je suppose Que C'est inutile que je te laisse mon numéro de téléphone.

- C'était le deal, tu étais ok avec ça.

- oui oui c'est bon, une fois, une nuit, rien de plus. Allez je te laisse tranquille.

Elle se rhabille en silence et quitte l'appartement. Je prends mes aises dans le lit en me retournant sur le ventre et me laisse partir au sommeil.
Il est 14h quand j'émerge a cause de mon téléphone qui sonne. Je grogne et porte mon smartphone à mon oreille.

- Oui allô?

- Bonjour monsieur Sanderson, c'est monsieur Richardson.

Le propriétaire de l'appartement, j'aime pas trop ça... pourquoi est ce qu'il m'appelle un dimanche.

- Un soucis?

- je suis vraiment désolé, je... vais devoir vous demander de quitter l'appartement et de rompre le bail.

Je me redresse brusquement sur le lit, c'est une blague ?! Mis à la porte la veille de mon début à l'hôpital.

- Quoi? Pourquoi? J'ai fait quelque chose?

- Non pas du tout... Je dois le mettre en vente, ma femme a eu un accident et je dois payer ses soins médicaux.

Merde, pauvre gars, je ne peux même pas lui en vouloir, je sais combien peuvent être chers les examens et hospitalisations.

- je comprends, je suis navré pour vous, je suppose que vous en avez besoin le plus rapidement possible?

- J'ai un acheteur en effet... fin de semaine prochaine çà serait idéal.

Je ne vais pas retrouver d'appartement aussi vite, mais en réalité je peux toujours retourner au domicile familial le temps de retrouver quelque chose, même si ça ne m'arrange pas.

- Ne vous en faites pas, je serai parti. Bon courage monsieur Richardson.

- Merci monsieur Sanderson et encore désolé.

Je raccroche et reste immobile sur mon lit, ma nouvelle vie commence très mal! Je vais prendre une douche et comate devant une succession de film avant de m'endormir comme une loque sur mon canapé.
Quand je me réveille le lendemain matin, je panique, j'ai oublié de mettre le réveil, et je dois être à l'hosto dans 20 min. Bordel, juste aujourd'hui! Mais quel karma pourri!
Je me précipite à la douche, me brosse les dents et m'habille rapidement avant de courir. Je vis a 10 min de l'hôpital mais j'aurai avoir le temps de prendre un petit déjeuner, au moins un café.
J'arrive dans le hall, un attroupement est déjà là, je suppose que c'est ici que les internes sont attendus.
Je regarde ma montre, 5 min d'avance, j'ai même le temps de prendre un café au distributeur de l'entrée.
Mon café coule quand j'entends le niveau sonore redescendre. Mon gobelet à la main, je me retourne pour voir ce qui se passe. Un homme d'une soixantaine d'année est installé en haut des marches pour s'adresser à tout le monde, on doit être une vingtaine.

- Bonjour à tous et bienvenus a l'UCLA Médical Center. Je suis le Dr Cuddy, chirurgien orthopédique et directeur de cet hôpital. Aujourd'hui, nous allons vous présenter les différents services, les fonctionnements de l'hôpital,vous remettez vos badges et codes d'accès, vos blouses et casiers, tout ce dont vous aurez besoin ici. Vous êtes 24, vous serez divisé en 6 groupes de 4. La répartition est aléatoire par tirage au sort, nous la ferons en fin de visite dans la salle de repos. Si vous n'avez pas de question on va commencer la visite. Personne ne se manifeste, je termine mon café en prenant la fin de la troupe.
Une heure plus tard, nous arrivons à la fameuse salle de repos, qui est plus grande que mon appartement, attenante à la chambre de l'interne et du résident de garde.

- Bien maintenant je vais faire la répartition, je vais vous appeler par ordre d'arrivée dans le classement et vous tirerez un papier dans la boîte après que je ai donné vos tenues, code et badge.

Il prend son bloc note et commence

- Cassie Deluca ?

Et merde... forcément, il fallait s'y attendre, elle est dans le meilleur hôpital de LA, pourquoi est ce qu'elle en aurait choisi un autre ?
Je ne l'avais pas vu, fondue au milieu des autres, c'est son truc ça, ne pas se faire voir. Et pourtant, des qu'elle apparaît à lumière, je suis persuadé qu'il y en a plus d'un qui la mate sans retenu comme leur prochain casse-croûte. Elle pioche son papier, elle atterrit aux urgences. Elle se décale pour laisser place au suivant. Quand vient mon tour, je prie intérieurement pour ne pas atterrir aux urgences. Je tire mon papier: « urgences ». Évidemment! Moi et mon sale Karma! Je me tourne et relève les yeux, je tombe sur les yeux verts qui ont hantés mes nuits depuis 18 mois. Elle soutient mon regard. J'ai l'impression qu'il n'existe plus personne, juste elle et moi dans cette salle de repos. Je vais devoir m'y faire, je vais bosser avec celle à qui j'ai brisé le cœur et qui a brisé le mien.

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