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Will

La journée se termine, C'est tellement satisfaisant d'être enfin sur le terrain! Malgré la présence de Cassie, je pense que j'ai réussi à faire du bon boulot pour un premier jour, même si la vision de son tatouage à nouveau ce matin m'a perturbé plus qu'il ne le faudrait. Je ne connaissais même pas sa signification, ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit qu'il pouvait y en avoir une, mais comme les miens, chaque tatouage a une valeur particulière pour celui qui les fait faire. Ce tatouage, la première chose que j'ai vu d'elle et qui n'a jamais quitté mon téléphone depuis. Ce qui m'a aussi déplu, et le mot est faible, c'est de la voir sourire a Rob. Le sentiment de jalousie qui m'a envahit, je l'ai détesté. Mais Cassie n'est plus avec moi, je ne peux pas intervenir si elle refait sa vie, c'est ce que je fais, à ma manière, je suis incapable de m'attacher en tout cas je m'y refuse.
La garde débute, je regagne le vestiaire pour me changer. J'entends que quelqu'un prend une douche dans les cabines à l'arrière.
Je suis devant mon casier quand j'entends deux personnes entrer dans le vestiaire en discutant.

- Ca s'est bien passé?

- Ouais, c'était cool. C'est qui cette fille qui a trouvé l'hématome sous dural?

- La major de promo, je connais pas son nom.

Je tends l'oreille, ils ne me voient pas d'où je suis, caché par une rangée de casiers. Le gars qui parle ne me plait pas à son intonation.

- Ouais ben ça va pas être facile de bosser avec elle si elle nous fait de l'ombre dès le premier jour. Sérieux la fille diagnostique un hématome sous dural pendant que moi je tenais la jambe pour une arthroscopie. Il faut l'évincer, elle s'est déjà mis les résidents dans la poche.

- Ben elle a bossé pour.

- Ouais une intello, dommage elle est canon, je me la serais bien taper sinon, mais les intellos c'est souvent coincée.

Je vois rouge qu'il parle de Cassie comme ça. Ça m'arrange bien qu'il pense qu'elle soit mauvaise au pieu, même si il est très loin de la vérité, mais c'est pas une raison pour parler d'une fille comme ça, et mauvaise pioche, il parle de Cassie et je suis là. Je tape sur le casier faisant régner le silence et m'avance vers eux.

- Tu m'as fait peur mec! T'es pas bien ou quoi?

Je m'avance encore vers lui, je le domine d'une tête. Je me retiens de ne pas l'encadrer contre son casier.

- tu ferais mieux de bosser au lieu de cracher sur ceux qui sont meilleurs que toi. Elle ne fait chier personne, elle bosse, elle aime ça et ça paie. Ne t'avise plus une seule fois de parler sur elle, et si j'apprends que tu lui as fait une crasse, c'est moi qui te tombe dessus, c'est pigé? Tu ne la connais même pas, parce que si tu lui demandais elle serait capable de t'aider pour t'améliorer, mais les mecs dans ton genre ne veulent pas être meilleur pour eux même, juste être meilleur que les autres. C'est ça la différence entre elle et toi. Maintenant dégagez de la.

Le gars déglutit et ramasse son sac.

- C'est bon, détends toi, j'ai compris.

Ils sortent du vestiaire et j'attends que la porte se referme pour souffler. Mais quels petits cons, sérieux. Je contourne les casiers pour aller au mien et en arrivant dans mon allée je tombe sur un chapelet dessiné sur un dos que je connais par coeur, enveloppé dans une serviette. C'était elle sous la douche.  Elle cherche ses affaires dans son casier, je ne peux détourner mon regard d'elle, mais je devrais peut être me manifester avant qu'elle ne se rhabille et fasse du coup tomber la serviette, je risque de faire une syncope.

- Tu...

Elle se retourne brusquement et croise mon regard. Elle me fixe intensément .

- Merci Will.

- Tu as entendu alors.

- Ouais... fallait pas te donner la peine de me défendre, ils ne représentent rien, mais merci.

- Je t'en prie, c'est rien.

Nos yeux ne se quittent pas, mal à l'aise je me retourne pour me changer et lui laisser l'intimité pour qu'elle fasse de même.
Son casier se referme, je soupire. Je ne suis pas certain qu'on va y arriver, la tension entre nous est à couper au couteau. Je jette un coup d'œil dans sa direction en refermant mes chaussures, elle passe sa veste et prend son sac. Elle avance de quelques pas puis se retourne vers moi.

- Oh et, pour ta gouverne, je n'aide que les gens qui le mérite, certainement pas les gros cons puceaux. Passe une bonne soirée, merci encore et à demain.

Je crois qu'elle esquisse un sourire et se retourne pour passer la porte du vestiaire. Je suis resté bouche bée, je pensais qu'elle allait m'ignorer royalement. Je soupire, ça va être tellement difficile, je l'ai vraiment dans la peau...

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