6: le téléphone.

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Je l'ai regardé dans les yeux. Il m'a attrapé par mon tee-shirt et m'a plaqué contre la baie vitrée.

- TU AS MIS OÙ CE PUTAIN DE TÉLÉPHONE, EDUARDO ! TU VEUX QU'ON CHUTE COMME L'ÉCONOMIE DES ÉTATS-UNIS EN 1929 ? Me demande-t-il.

Il est fort en histoire. Je l'ai regardé sans répondre. Ses yeux noirs, il est tout rouge, sa mâchoire contractée, ses sourcils froncés. Il me fait penser à son père. La même tête quand il est en colère.

Il m'a donné un coup de poing en pleine tête. J'ai relevé ma tête et je l'ai regardé.

- OH MIGUEL ! Crie Antonio.

Il a débarqué et a détaché Miguel de moi. Le regard de Miguel veut tout dire. Tout, il est en colère.

J'ai arrangé mon tee-shirt.

- Je te laisse vingt-quatre heures pour me trouver ce téléphone sinon je bute ta copine et sa sœur. Tu m'as compris?

J'ai reniflé et je suis retourné à l'intérieur. Les sicarios avaient les yeux rivés sur nous.

- Y'a rien à voir! Prononçais-je.

J'ai pris mes clés de voiture et j'ai quitté la maison. J'ai verrouillé la voiture. En montant, mon cœur s'est mis à battre plus rapidement. J'ai attaché ma ceinture et j'ai démarré à toute vitesse.

Les amis, je ne vais pas bien. J'ai l'impression d'avoir eu un mauvais bulletin et que là je suis en route pour la réunion parent-professeur. Je transpire, mes mains moites touchent le volant. Je suis arrivé à Ladera en moins de dix minutes.

Je me suis à moitié garé et j'ai toqué à la porte de la maison. Les lumières sont éteintes. Elles doivent dormir. J'ai jeté une pierre à la fenêtre de Manuela. Elle a crié :

- PUTAIN!

J'ai ri légèrement. Elle est venue vers sa fenêtre et m'a vu. Elle a soupiré, elle a quitté sa chambre. Je suis donc retourné à l'entrée principale. Elle m'a ouvert la porte. Et je suis entré. J'ai commencé à chercher mon téléphone partout.

- Eduardo, il est vingt-et-une heure trente, prononce Manuela encore endormie.

- Je sais bébé, mais là, je cherche mes téléphones, tu ne les aurais pas vus? Lui demande-je.

Elle a hoché négativement de la tête et elle s'est mise à me suivre partout. Elle me suit comme un bébé, putain. Je n'ai pas le temps là. J'ai vu Mina sortir de sa chambre avec un doudou dans ses bras. Elle m'a regardé puis elle a baillé.

- Gringo, t'as pas de maison ou quoi , me demande-t-elle.

J'ai ri.

- Princesse, tu n'aurais pas vu deux téléphones?

Elle a frotté ses yeux. Elle s'est mise à réfléchir puis elle est retournée dans sa chambre. Elle a allumé la lumière et je l'ai suivie, accompagné de Manuela.

- Tu avais laissé tes deux téléphones ici, puis je me suis dit que demain j'allais les donner à Manuela. Prononce Mina.

- Mais là, ils ont disparu. Avant de me coucher, ils étaient juste là.

VALDEZ Where stories live. Discover now