14. Ad infirmariam - partie 3

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Elle reçut cette phrase en pleine figure. Ce fut comme une gifle, même si, techniquement, c'était plutôt un coup de couteau dans le dos.

Comment avait-elle pu se confier à lui ? Comment pouvait-elle avoir songé à se mettre à genoux devant ce... ?

Pourquoi est-ce qu'autant de monde la détestait ? Même lui. Même Iphigénie. Ils allaient tous la mettre dehors. La chasser. La première sortie de la saison. Il la rejetait sans la connaître, il la jugeait sans savoir. Elle payait pour sa mère.

Elle cacha ses yeux. Elle ne parvenait plus à retenir ses larmes et n'avait pas envie qu'il soit témoin de sa faiblesse. Elle eut à peine le temps de voir l'expression d'Elliot changer subitement.

— Attends, s'inquiéta-t-il. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je ne veux bas voter contre toi.

Irène exposa ses yeux. Tant pis s'il voyait ses larmes. Elle devait le regarder en face.

— Je ne comprends pas. Tu viens de dire...

— Je n'ai aucune envie de voter contre toi. Seulement. Je ne pense bas que tu sois coubable d'un crime. Fatiha est haineuse. Elle-même bense qu'elle est sûrement coubable. Elle déteste les tradis. N'hésiterait bas une seconde à en tuer un bour se défendre. Toi, tu n'as rien à voir avec elle. J'ai... j'ai tendance à croire que tu dois être une innocente.

Elle ferma les yeux, deux larmes symétriques chatouillèrent ses joues, elle se détestait. Les caméras n'en perdraient pas une miette. Et elle n'avait pas suffisamment de répartie pour inventer une phrase suffisamment subversive pour que le gouvernement soit obligé de couper la séquence au montage.

Elliot paraissait sincère, peut-être qu'il avait réfléchi à voter contre elle parce qu'il voyait en elle une innocente probable.

— Je n'en suis pas aussi sûre que toi, avoua-t-elle surprise de son propre aveu.

— Tu penses que tu es coupable ? demanda Elliot en fronçant les sourcils.

Le médecin-chef déboula dans la pièce sans laisser le temps à Irène de répondre.

Il annonça aux deux blessés qu'il était temps pour eux de rejoindre leur TIG. Il estimait en effet qu'ils étaient tous les deux capables de reprendre leurs activités quotidiennes de façon normale. Irène portait toujours son bras en écharpe.

— Quelles genres de blessures nous disbenseraient de brocès ? demanda Elliot.

— Il faudrait au moins que vous soyez dans le coma. Sachez aussi que si vous vous mettez volontairement en danger dans les jours qui viennent, vous serez mis en cellule d'isolement. Elle est équipée d'un dispositif anti-suicide. Ne jouez pas à ça. Des défaveurs pourraient vous être infligés aussi.

— C'était une simble question, se défendit Elliot. Je trouvais seulement qu'Irène avait une blessure assez sérieuse. C'est injuste bour elle. Elle devrait disboser des mêmes chances que les autres.

— Ne t'en fais pas pour moi, dit Irène, néanmoins touchée par cette intervention.

On sépara Elliot et Irène. Elle suivit une gardienne vers une destination qu'on ne jugea pas utile de lui donner. Elle préféra ne pas poser de questions. De toute façon, elle saurait bien assez tôt avec qui elle devrait faire ses TIG. Ses entrailles se seraient en pensant qu'elle se retrouverait peut-être associé à quelqu'un qui avait juré sa perte. C'était même fortement probable.

— Nous sommes arrivées, dit la gardienne. Vous avez pour tâche de nettoyer les douches, celles-ci, et les quatre autres. Le matériel et le codétenu qui vous assistera dans votre TIG se trouvent à l'intérieur. Vous serez seuls, sans superviseur, mais n'essayez pas de filouter, vous êtes filmé en permanence par l'I.A.

Irène poussa lentement la porte des douches. En train de trifouiller dans les serpillères et les balais, elle reconnut son assistant de corvées. Il était en train d'humer les émanations louche d'un produit estampillé : « n'agresse pas l'environnement ».

— Bio ou pas, ça pue ce truc, déclara Enzo.

Ennemis jurés TOME 1 SuspicionWhere stories live. Discover now