Il la regarda et son regard azur sembla transpercer son âme. Son cœur venait de rater un battement, et pourtant, elle se sentait plus vivante que jamais.
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Samedi 5 Novembre – Île Sainte-Lucie
- J'ai pas envie de partir, soupire Louca
L'heure du départ a presque sonné pour le pilote et la journaliste. La valise de Louca est bouclée, son cerveau rempli de souvenirs, son corps brûlé parle soleil, son âme comblée. Elle vient de passer les trois jours les plus merveilleux de sa courte vie. Entre plages paradisiaques, soirées romantiques, activités en tout genre, et nuits courtes, très courtes, Louca est sur son petit nuage. Alors que quelques jours auparavant elle angoissait à l'idée de passer tout ce temps en tête à tête avec Pierre, il lui est difficile maintenant d'imaginer ne pas passer toutes les heures de la journée et de la nuit avec lui. La moue boudeuse de Louca arrache un sourire mélancolique à Pierre. Lui non plus n'a pas envie de quitter l'île et de retourner sur les circuits. Il aimerait rester encore quelques jours ici, sans toute la pression du championnat et de sa future arrivée chez Alpine. Son cœur se serre aussi à l'idée de quitter sa famille d'AlphaTauri et il sait aussi que ces deux prochaines semaines vont être intenses et qu'il aura peu de temps à consacrer à Louca. Alors la voir la mine renfrognée en le regardant finir son sac ne l'aide pas vraiment, même s'il la trouve particulièrement mignonne comme ça.
- Sois pas triste Louca ! On en refera des week-ends comme ça, promis, tente Pierre pour la réconforter - Je sais. J'ai juste pas envie que ça s'arrête, soupire la brune. Et puis tu sais aussi bien que moi que ça va être compliqué de se voir les deux prochaines semaines. - Ça va être intense, mais après, j'aurai des vacances avant de commencer chez Alpine. On va pouvoir se voir, et s'organiser un truc tous les deux ok ? - Oui, tu as raison. Je vais arrêter de faire ma mauvaise tête. Je sais que tu es content de reprendre les courses en plus !
Pierre hausse les épaules. Il n'ose pas lui dire que malgré son envie de rester avec elle et le stress qu'engendre cette fin de saison, il est tout de même en manque d'adrénaline et pressé de retrouver sa monoplace.
- Je suis content qu'on ai eu ces quelques jours pour nous deux Lou', annonce Pierre en s'approchant d'elle pour fourrer son visage dans son cou, abandonnant sa valise.
Louca ne peut retenir un immense sourire en l'entendant lui donner un petit surnom. Elle passe sa main dans les cheveux du pilote, attendrie.
- Oui, c'était parfait. - Même quand t'as eu peur à la tyrolienne ? se moque Pierre en relevant la tête - Tu peux te moquer tant que tu veux, mais est-ce que j'ai besoin de te rappeler qu'un vol de 12 heures nous attend pour aller au Brésil ? répond Louca en levant un sourcil - Comment oses-tu m'attaquer sur ma seule faiblesse ? s'offusque Pierre - T'es tellement mignon quand t'as peur au décollage en même temps, continue de se moquer la journaliste. Je comprends pas qu'un accro aux sensations fortes comme toi ai peur de l'avion comme ça ! -Je sais, je sais ... Et je connais toutes les théories sur les accidents en avion qui sont moins fréquents que les accidents de voiture, et encore moins qu'en F1, mais j'ai peur, répond Pierre en levant les yeux au ciel. T'as pas de peur irrationnelle toi peut-être ? - Si, avoue Louca. J'ai peur de l'orage. - L'orage ? Hmm, je comprends, parfois c'est impressionnant !
Louca sourit. Elle n'ose pas dire au normand qu'elle est complètement tétanisée par le son du tonnerre et la vue des éclairs. Elle espère qu'il le découvrira le plus tard possible, ou jamais. Tentant de faire diversion pour éviter toutes questions embarrassantes sur sa peur de l'orage, la brune reprend ses moqueries.
