Il la regarda et son regard azur sembla transpercer son âme. Son cœur venait de rater un battement, et pourtant, elle se sentait plus vivante que jamais.
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Vendredi 12 Août 2022 –Florence
Elle lève les yeux de son téléphone prête à s'excuser avec profusion, lorsqu'elle croise de nouveau le regard bleu de Pierre.
- Encore toi ? dit-il en riant, les mains toujours sur les épaules de la jeune femme. - Je pourrais dire la même chose ! - Bon j'avoue, j'ai fait demi-tour. Je m'en voulais de t'avoir laissée là-bas sur tes petites marches, toute seule, t'avais l'air complètement perdue.
Louca hausse un sourcil, soudainement un peu agacée.
- J'étais pas perdue, je peux retrouver mon chemin toute seule, pas la peine de jouer au sauveur.
Pierre lâche enfin les épaules de Louca, laissant ses bras retomber le long de son corps, un peu mal à l'aise.
- Pardon, je voulais pas t'offenser. - Tu m'offenses pas. Mais je suis pas le genre de fille en détresse qui a à tout prix besoin d'être secourue par un pseudo prince charmant. - Ok, là c'est moi qui vais être offensé, dit-il en étouffant un rire. Je suis pas un « pseudo » prince charmant. Je suis LE prince charmant.
Louca plante son regard dans celui de Pierre. Se moque-t-il d'elle ou essaye-t-il simplement de détendre l'atmosphère que Louca a plombé en une seule phrase ? Le regard que le pilote lui renvoie semble sincère malgré la pointe de malice qui fait son apparition. Mais la française n'a pas l'énergie de se battre plus face à quelqu'un qui semble avoir de bonnes intentions. Elle soupire, ses épaules tombent et elle baisse le visage.
- Désolée, je voulais pas être méchante ... J'ai juste eu une journée un peu compliquée. - T'inquiètes, ça nous arrive à tous ! Mais ... Est-ce que tu veux bien me laisser te donner un coup de main ? - Je ... Je veux vraiment pas abuser, déjà les mouchoirs ... dit-elle hésitante.
Mais après un rapide coup d'œil sur l'état de la batterie de son téléphone, Louca ne peut que s'avouer vaincue et accepter l'aide du jeune pilote.
- Ok, je veux bien un coup de main pour retrouver mon hôtel, dit-elle en montrant son GPS et par la même occasion ses 5% de batterie. - Aucun problème ! Quel est le nom de l'hôtel ? demande Pierre, enjoué de voir que Louca cède enfin et accepte son aide. - C'est le grand hôtel Cavour. - Ah ouais ! lâche Pierre, accompagné d'un sifflement. C'est pas mal comme hôtel. - Ouais, enfin c'est ses parents qui payent les chambres hein ... dit-elle avec amertume. - Alors c'est un mal pour un bien de ne plus être avec lui ! Il te faut quelqu'un qui te paye une belle chambre d'hôtel lui même ! - Ouais, on va dire ça, répond-elle avec un demi sourire.
Il lui faut surtout Tom. Comment va-t-elle faire sans lui ? Cinq années qu'il est son pilier, cinq années qu'elle se reconstruit à ses côtés, cinq années avec lui sans qui elle serait encore au fond du trou. Et tout est parti en fumée. Elle en attendait peut-être trop de lui, peut-être qu'elle était un trop gros poids dans sa vie. En même temps, difficile de lui en vouloir. Il l'avait supporté, dans bien des sens, durant la période la plus difficile de sa vie. Et cette période, elle n'en était pas encore sortie. Tom avait sûrement besoin de retrouver sa jeunesse, volée par une petite amie dépressive et dont la joie de vivre avait disparu du jour au lendemain, au début de leur relation. Alors oui, elle comprend qu'il ai besoin de passer à autre chose. Ce qu'elle a du mal à comprendre, c'est la façon dont il le fait.
